Érection

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État du pénis gonflé, dressé et raidi.

Physiologie

Aspects mécaniques

Le passage du pénis de l’état de repos à l’état d’érection résulte de l’envahissement par le sang d’organes spongieux :

  • les corps caverneux, constitué de 2 cylindres accolés longitudinalement du côté supérieur du pénis et communicants entre eux
  • le corps spongieux, cylindre unique situé sous les corps caverneux qui se termine par le gland

La pression sanguine à l’intérieur de ces organes (principalement des corps caverneux) est responsable de l’accroissement de taille du pénis et de sa rigidité, un peu comme un ballon de foire gonflé. Cette même pression sanguine est responsable de légers mouvement pulsatiles du pénis en érection qui suivent le rythme cardiaque. Paradoxalement, à l’état de repos, les muscles lisses qui entourent les corps caverneux sont contractés, ce qui limite la quantité de sang circulant à l’intérieur de ceux-ci ; c’est le relâchement de ces muscles qui permet l’arrivée massive du sang et donc l’érection. La compression résultante des veines limite le retour du sang dans le reste du circuit sanguin et maintien le sang sous pression dans les corps caverneux.

Mécanismes physiologiques de contrôle

Les muscles lisses qui entourent les corps caverneux sont contrôlés par le système nerveux autonome[1] via des boucles complexes d’action et de rétro-action. L’érection ou l’état de repos dépend donc d’un déplacement d’équilibre dans le jeu de mécanismes antagonistes.

La lésion de certains nerfs (par exemple bandelettes nerveuses végétatives ou nerfs caverneux) résultant d’actes chirurgicaux sur la prostate peut ainsi empêcher l’érection.

Facteurs de l’érection

Du fait de sa dépendance du système nerveux autonome, l’érection est toujours involontaire. Léonard de Vinci le soulignait déjà dans ses carnets au tournant des XVème et XVIème Siècles :

« La verge a des rapports avec l'intelligence humaine et parfois elle possède une intelligence à elle ; en dépit de la volonté qui désire la stimuler, elle s'obstine et agit à sa guise, se mouvant parfois sans l'autorisation de l'homme et même à son insu, soit qu'il dorme, soit à l'état de veille.

Il arrive que l'homme dorme, elle ne suit que son impulsion, elle veille et il arrive que l'homme soit éveillé et qu'elle dorme. Maintes fois, l'homme veut se servir d'elle qui s'y refuse. Maintes fois, elle voudrait et l'homme le lui interdit. Il semble donc que cet être ait souvent une vie et une intelligence distinctes de celles de l'homme. [2]

»


Érections liées au fonctionnement du système nerveux

Lors de certaines phases de sommeil, le déplacement d’équilibre dans le jeu des systèmes nerveux orthosympathiques et parasympathiques[3] provoque, chez les personnes n’ayant pas de troubles physiologiques, des érections nocturnes indépendantes de toute dimension érotique [4]. Ces érections nocturnes sont aussi appelées tumescence pénienne nocturne (TPN). Lorsque le réveil survient au cours ou à proximité temporelle d’une de ces érections nocturne, celle-ci se prolonge quelques minutes, phénomène bien connu des garçons de tous les âges de l’érection matinale.

Il semble qu’une vessie pleine peut également, en stimulant par pression les nerfs érectiles, contribuer à provoquer une érection.

On notera que bien que les hormones mâles telles que la testostérone aient un rôle sur les érections, celui-ci reste secondaire puisque les garçons impubères dont le taux de testostérone est bas ont malgré tout des érections qui peuvent être nombreuses et durables et que les hommes castrés gardent leur pleine capacité d’érection (contrairement, évidemment, aux hommes complètement émasculés).

Stimulation tactile

La stimulation des zones érogènes primaires peut provoquer une érection par l’intermédiaire des centres de la moelle épinière, sans passer par le cerveau[5]. Celui-ci peut néanmoins interagir positivement ou négativement sur ce type de déclenchement de l’érection mais ce rétro-contrôle du cerveau ne s’acquiert qu’avec le temps et les plus jeunes sont d’avantage susceptibles d’avoir de telles érections-réflexes qui peuvent dès lors et en fonction des circonstances, être intempestives.

Rôle du mental

Bien que le phénomène de l’érection reste fondamentalement involontaire, l’action cérébrale peut stimuler, maintenir ou au contraire empêcher l’érection. Certains estiment même que c’est l’action permanente et coordonnée de différentes parties du cerveau qui bloque l’érection, ne la laissant se développer qu’à certains moments[6].

La stimulation des zones érogènes secondaires (dont le caractère érogène est acquis au cours de l’histoire de chacun) mais aussi d’autres stimulus sensoriels (toucher, vue, goût, odorat, ouïe voire douleur) peuvent provoquer une excitation sexuelle qui sera à son tour responsable de l’érection. D’une façon générale, les fantasmes et l’imaginaire érotique jouent un rôle fondamental dans le déclenchement et le maintien de l’érection. On notera d'ailleurs que la perception de l'érection d'autrui (BL constatant l'érection d'un jigé, jeune garçon constant l'érection d'un autre garçon) peut constituer un stimulus sexuel susceptible de provoquer une érection.

L'imaginaire érotique n'est pas à l’œuvre qu'à l'état de veille : certains rêves peuvent être érotiques et provoquer des érections aboutissant à des éjaculations nocturnes. Comme dit plus haut, il convient néanmoins de distinguer ces érections des tumescence pénienne nocturne qui sont purement physiologiques.


A l’inverse, le stress mental (peur, anxiété, douleur…) ou physique (froid ou chaleur excessifs, fatigue, maladie…) peuvent inhiber les capacités d’érection liées à l’excitation sexuelle. De même, certaines odeurs, goûts, images ou pensées peuvent faire disparaître ou empêcher plus ou moins durablement les érections.

Représentation

La connotation éminemment sexuelle d’un sexe en érection (alors dénommé phallus) explique (outre sa moindre fréquence, le pénis étant le plus souvent à l’état flaccide) la relative rareté de sa représentation et plus encore s’agissant de jeunes garçons, une telle représentation étant facilement assimilée à de la pédopornographie.

Notes et références

  1. Partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques, non soumise au contrôle volontaire
  2. Léonard de Vinci, Carnets, Éditions Gallimard, collection Tel, 1989
  3. Ils font tous deux partie du système nerveux autonome
  4. Woo Sik Chung et coll, Erotic erection versus nocturnal erection, The Journal of urology, vol. 143, no2, pp. 294-297, 1990
  5. Dans une étude menée en 1949, le médecin états-unien Herbert Talbot a constaté que des hommes souffrant de lésions profondes voire complètes de la moelle épinière continuent souvent à avoir des érections. Sur 200 hommes paraplégiques examinés, deux tiers étaient en mesure d'avoir des érections, et certains ont pu avoir des rapports sexuels et avoir un orgasme.
  6. « L’érection, pour se produire, nécessite la levée momentanée de l’inhibition s’exerçant en permanence sur la verge. Un petit peu comme si, à certains moments précis, elle se libérait du frein qui la maintient en permanence contractée à l’état de repos » - Marie Hélène Colson - http://sexualite-coaching.com