Abécédaire malveillant : L

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L

LAIDEUR


Lady D. a retourné Peau d’âne : elle s’habille en peau de princesse, et l’âne est à l’intérieur.


LAIT (DE LA TENDRESSE HUMAINE)


Cet ami n’apprécie guère la compagnie des femmes : mais il voudrait avoir des enfants. Doit-il se marier ? Je réponds que supporter la mère pour embrasser les petits, c’est comme nourrir une vache dans la cuisine pour avoir un peu de lait. Puis je me reprends : un troupeau de vaches.


LEÇONS


La scolarité obligatoire, c’est dix ans de prison préventive. Alphabétiser n’est qu’un prétexte, et cette mission n’est pas remplie. On n’enseigne pas, on surveille. On n’éduque pas, on soumet. On n’éveille pas, on éteint. Chaque cours a la gueule d’une punition infligée d’office. Régime de menaces, de contrôles, de brimades, de sévices corporels et mentaux. Pleins pouvoirs des médiocres sur le peuple des jeunes. Appui des corrections parentales et des gendarmes. Un établissement dur attend le mineur à qui cet appareil oppressif n’a pas suffi. L’écolier, le lycéen sont mieux ficelés qu’un condamné à mort.

Oui, vous êtes coupables – puisque vous êtes ici de force, et sans vous être choisis, et sans m’avoir choisi(e). On vous graciera un jour si vous êtes bien humble, on vous disculpera si vous répondez comme il faut – on vous élargira quand vous aurez suffisamment rétréci.


LIBERTÉ


— La liberté n’est pas la licence, répètent les politiques, les mamans et les sages aras de tous les perchoirs.

— Mais vous baptisez « libertés » les abus qui vous arrangent, et « licences » les droits qui vous gênent.

Et toi, enculé ?

*

Sans une tyrannie, une guerre, un grand malheur de temps en temps, les hommes se dégoûtent d’être saufs et ne jouissent plus de la paix. Ils vont donc s’inventer des conflits et des peines : et, quelquefois, affronter leurs imperfections.

Les Français que je vois, aisés, gavés, privilégiés, s’ennuient, se morfondent, sont dépressifs et anxieux : ils méprisent leurs revenus élevés, leurs longues vacances, leurs logis confortables, leurs plaisirs incessants, et n’y voient que soucis.

Mais que l’un d’eux ait une bonne maladie, ou ait frôlé la catastrophe, ou s’inflige un régime, un sport, un sevrage douloureux, et le voici requinqué, vaillant, souriant, si heureux d’être soi qu’il en deviendrait presque homme. Une solide infirmité lui inspirerait une extraordinaire volonté d’être. Admirez la santé, l’énergie des pauvres, des persécutés, des minoritaires, des diffamés, des oubliés. L’homme paraît mieux bâti pour se battre que pour avoir gagné.


LOIS


On réforme le code pénal. Désolant de penser que, par le jeu des bassesses parlementaires, il ressemblera aux idées reçues et aux valeurs timorées de la France qui vote. Un décalogue de la médiocratie.

Le code Napoléon eut au moins le mérite politique d’être promulgué par un jeune tyran qui chiait sur l’opinion publique. Aujourd’hui, c’est cette opinion publique le tyran. Qui l’abattra ? Il n’en est pas de plus ignoble dans l’histoire.

Le nouveau code sera établi par une agora de vétérans électoralistes, clientélistes, superstitieux, soumis jusqu’à l’anus aux lobbies truandesques qui financent leurs campagnes. À chaque progrès qu’il faut construire, ces mille vieillards – qui tueraient fils et fille pour gagner quelques voix contre un adversaire – n’auront qu’un seul souci : combien j’y perds ? combien j’y gagne ?

Une racaille politicarde sénile va fixer le Bien et le Mal français du XXIe siècle. Je pressens quelle fraîche morale va régner. Quand est-ce qu’on émigre, ô mes jambes, et quelles Pyrénées franchir ?


LOUP


Quoi ? Ne penser qu’une chose à la fois ? Nul n’est berger s’il ne surveille en même temps un chien – une brebis – un loup.


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