Andrérastie (définition)

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La définition actuelle du terme andrérastie fait de ce mot un complément exact de pédérastie : il s’agit de l’attirance érotique qu’éprouvent des garçons à l’égard d’hommes adultes.

Un garçon attiré par les hommes est donc un andréraste.

Étymologie

andréraste

Le terme andréraste trouve son origine dans deux substantifs grecs anciens :

  • ἀνήρ anêr, au génitif ἀνδρός andros, « mâle, homme »
  • et ἐραστής erastēs « amant », dérivé du verbe ἔραμαι eramai « j’aime, je suis épris de » (de la famille du verbe ἐράω eraō « je chéris, j’aime ardemment », dont est dérivé le substantif ἔρως erōs « désir », qui a donné son nom à Ἔρως Erōs « Éros, l’Amour »).

Un andréraste est donc littéralement un « amant d’homme(s) ».

Ce mot, contrairement à celui d’éromène qui signifie « aimé », a une connotation active. Il met en valeur que le garçon peut véritablement désirer et vouloir une relation amoureuse avec un homme, et non simplement la subir.

andrérastie

Le terme andrérastie est dérivé d’andréraste, de la même manière que pédérastie est dérivé de pédéraste.

Termes grecs voisins

En grec ancien existe la paire masculin-féminin formée par παιδεραστής paiderastês, « pédéraste », et παιδεράστρια paiderastria « femme aimant les garçons ».[1] Le mot ἀνδρεράστρια andrerastria « femme aimant les hommes » est également attesté[2] : son pendant masculin ἀνδρεραστής andrerastês « andréraste » est donc formé de façon tout à fait régulière.

Usage moderne

Les mots andréraste et andrérastie ont été utilisés dans ce sens par June Bonnemain, auteur de deux courtes études intitulées, l’une, « Comment appelle-t-on les jeunes garçons qui aiment les hommes ? »,[3] et l’autre « Des ancêtres de l’andréraste »,[4] parues dans le bulletin trimestriel publié par l’éditeur Quintes-feuilles.

Autres termes en français

La langue française utilise plusieurs autres mots pour désigner un garçon ayant un rapport amoureux avec un aîné : aimé, bien-aimé, éromène, favori, giton, lapin, mignon, petit ami…

On a proposé également les termes « androphile » et « androphilie », qui sont tout à fait acceptables. À noter cependant qu’ils sont moins érotisés qu’andréraste et andrérastie, symétriques parfaits de pédéraste et pédérastie.

Traductions

Les mots français « andréraste » et « andrérastie » sont d’autant plus acceptables qu’on peut sans peine les traduire, au moins dans les langues indo-européennes. Par exemple :

  • andrerast et andrerasty en anglais
  • andrerast et andrerastie en néerlandais
  • Andrerast et Andrerastie en allemand
  • andrerasta et andrerastia en espagnol, en portugais et en italien
  • andrerasto et andrerastio en espéranto
  • andrerast et andrerasti en danois, en suédois et en norvégien
  • андрераст et андрерастия en russe

Usage erroné et obsolète

En 1883, dans son Étude médico-psychologique sur l’onanisme chez l’homme, précédée d’une introduction sur les autres abus génitaux, le docteur Pouillet utilise le terme andrérastie dans un sens différent :

« Le mot sodomie est un terme complexe, générique qui sert à désigner le coït rectal. Ce rapport qui nécessite deux acteurs, un actif et un passif, offre divers modes d’accomplissement selon que les passifs sont différents. Tantôt, en effet, le passif est un homme adulte, la sodomie s’appelle alors l’Andrérastie ; tantôt c’est un adolescent, ou le plus souvent un enfant de l’un ou l’autre sexe, la sodomie, dans ce cas est la Pédérastie, qu’il ne faut pas confondre avec la Pédophilie. »

Cet usage unique d’andrérastie au sens de « sodomisation d’un homme adulte par un autre homme adulte » semble n’avoir jamais été repris. On notera d’ailleurs qu’il s’accompagnait d’une définition tout à fait erronée de pédérastie, mot qui selon cet auteur s’appliquait à la sodomisation d’un adolescent ou d’un enfant de l’un ou l’autre sexe !

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Athénée (Deipnosophistes 601 a-b) qualifie ainsi la Niobé de Sophocle :
    Οὕτω δ' ἐναγώνιος ἦν ἡ περὶ τὰ ἐρωτικὰ πραγματεία, καὶ οὐδεὶς ἡγεῖτο φορτικοὺς τοὺ ἐρωτικούς, ὥστε καὶ Αἰσχύλος μέγας ὢν ποιητὴς καὶ Σοφοκλῆς ἦγον εἰς τὰ θέατρα διὰ τῶν τραγῳδιῶν τοὺς ἔρωτας, ὃ μὲν τὸν ᾿Αχιλλέως πρὸς Πάτροκλον, ὃ δ' ἐν τῇ Νιόβῃ τὸν τῶν παίδων· Διὸ καὶ παιδεράστριάν τινες καλοῦσι τὴν τραγῳδίαν· καὶ ἐδέχοντο τὰ τοιαῦτα ᾄσματα οἱ θεαταί.
    En grec moderne, παιδεράστρια a le sens de « femme pédophile ».
  2. Aristophane, Les Thesmophories 392.
  3. Bulletin trimestriel Quintes-feuilles, n° 14, 2019, p. 9-12 (rubrique « Terminologie »).
  4. Bulletin trimestriel Quintes-feuilles, n° 16, 2019, p. 7-10 (rubrique « Libre expression »).