Arandas

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Jeune Aranda s’exerçant avec un bouclier et un boomerang
Herbert Basedow, 1920-1924

Les Arandas (on rencontre également les graphies Arunta, Arrente ou Arrernte) sont des aborigènes du centre de l’Australie. Ils forment une société au sein de laquelle la pédérastie était autrefois une coutume officiellement reconnue et institutionnalisée.

En général, un jeune adulte aranda, entre l’initiation et le mariage, prenait en charge un garçon âgé de dix à douze ans. Ce dernier vivait avec l’adulte pendant plusieurs années, comme s’il était sa femme, jusqu’à ce que le jeune homme se marie.

Carl Strehlow

Dans son ouvrage monumental sur les Arandas, le pasteur Carl Strehlow précise :[1]

Polyandrie ist unter den Aranda niemals vorgekommen. Ohne Zweifel ist die Päderastie, kwalanga oder kwalangilama, den Aranda bekannt gewesen, dafür zeugt schon der Umstand, daß sich in ihrer Sprache ein Name dafür findet ; ausgedehntere Verbreitung hat jedoch das Laster unter den westlichen Loritja und den nördlich von den Mac Donnell Ranges wohnenden Katitja, Ilpara, Warramunga etc. gefunden. Bein allen diesen Stämmen wird dem unverheirateten Manne, an dem alle Einweihungs-Zeremonien vollzogen sind, ein Knabe von 12 bis 14 Jahren zugeteilt, mit dem er oft mehreren Jahre lang, bis zu seiner Verheiratung zusammenlebt. Der Knabe, der als Weib gebraucht wird, ist weder beschnitten, noch subinzidiert, er würde sonst nicht mehr als Junge, sondern als junger Mann angesehen. Er muß derselben Klasse angehören, aus welcher der Mann sein noa zu nehmen hätte, der Verkehr mit einem Jungen aus falscher Klasse würde bestraft werden.
In dem Umstande, daß diese häßliche Sitte sich gerade unter den mit der ausgebildetsten Heiratsordnung versehen Stämmen findet, liegt vielleicht die Erklärung derselben. Bei dem 8 Klassen-System sind selbstverständlich die einzelnen Klassen der Mitgliederzahl nach viel kleiner, als bei dem 4 Klassen-System, es ist also leicht möglich, daß für einen jungen Mann keine Frau aus seiner richtigen Klasse vorhanden ist, besonders, wenn sich die alten Männer halbdutzendweise versehen. Unter den südlichen Aranda mit ihrem 4 Klassen-System, und bei den südlichen, klassenlosen Loritja kommen nur vereinzelne Fälle von Päderastie vor.

[Ceci est un résumé provisoire en attendant une traduction]

Selon Strehlow, le contexte est celui de petites sociétés réparties en huit classes. Plus la société était petite, moins il était facile de trouver une femme de sa classe avec qui se marier, d’autant qu’avec le système de la polyandrie, les hommes plus âgés avaient déjà épousés de nombreuses femmes.

L’autre trait est la composition du couple pédérastique : un jeune homme dans les années entre son initiation et son mariage. L’initiation consiste en une circoncision et une sub-incision rituelles pratiquées à quelques semaines d’intervalle, et donne le statut d’homme.

Le garçon a un autre statut et la même classe sociale : il n’est pas initié (il n’est donc ni circoncis, ni sub-incisé), son statut intermédiaire n’est plus celui d'un enfant, et pas encore celui d'un homme. Il doit pourtant appartenir à la même classe sociale qu’aurait l’épouse de l’homme : si un homme non marié vit avec un garçon d’une autre classe sociale, il est punissable.

Cette vie dure jusqu’au mariage de l’initié avec une femme.


[Voir s’il existe d’autres passages intéressants, en particulier sur la vie sociale des enfants et sur les pratiques initiatiques. (Le texte allemand parle d’un « Knabe von 12 bis 14 Jahren », alors que les versions anglaise et française évoquent une tranche d’âge de dix à douze ans).]

Citations

Dans le premier tome de Loving boys (p. 69), Edward Brongersma cite à propos des Arandas l’ouvrage de Clellan S. Ford et Frank A. Beach Patterns of sexual behaviour, publié à New York par Harper & Row en 1951. Cette référence est reprise par Tom O’Carroll dans Pedophilia : the radical case (p. 41).

Une traduction française de cet ouvrage a été publiée en 1970 par les éditions Robert Laffont, puis reprise en 1975 par le Cercle Européen du Livre, sous le titre L’aventure sexuelle. On y trouve ce passage :

« Chez de nombreux aborigènes d’Australie, ce type de coït [anal] est une coutume acceptée entre les célibataires et les garçons non initiés. Strehlow écrit sur les Arandas :
« … La pédérastie est une coutume reconnue… Il est courant qu’un homme tout à fait initié, mais célibataire, prenne un garçon de dix ou douze ans comme épouse pendant plusieurs années, jusqu’à ce que le plus âgé se marie. Le garçon n’est ni circoncis, ni subincis, bien qu’on ne le considère plus comme garçon, mais comme jeune homme. Il doit appartenir à la classe dans laquelle l’homme pourra prendre une épouse. » (Strehlow, 1915, p. 93).[2]
»

Rapprochements

Par rapport à l’Antiquité européenne, cette coutume des Arandas, inscrite dans un système de classes, les rapproche plus des Grecs que des Romains. En effet, la pédérastie grecque se pratiquait entre citoyens libres et était interdite aux esclaves. Au contraire, les relations sexuelles avec des garçons libres étaient théoriquement proscrites à Rome.

[Strehlow présente le couple pédérastique comme le sous-produit d’un système de classe très étroit. Est-il envisageable d’inverser cette argumentation en faisant du système de classe et du mariage des conséquences et des corollaires de la pédérastie ?]

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Carl Strehlow, Die Aranda- und Loritja-Stämme in Zentral-Australien, tome IV, chapitre « Polygamie, Polyandrie, sittliche Verfehlungen », p. 98 (et non p. 93)
  2. Clellan S. Ford, Frank A. Beach, L’aventure sexuelle, Paris, Cercle Européen du Livre (collection Connaissance de la sexualité), 1975, p. 203.

Articles connexes