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Le père Achille, Jean-Charles, Albert et l’abbé africain Luangi sont les seuls personnages importants à n’être jamais présentés comme antipathiques ou ridicules : deux prêtres aux mœurs très libres, donc, et deux garçons. À l’inverse, les personnages antipédophiles ou anti-homosexuels sont souvent odieux ou risibles : Élisabeth, l’évêque, le père Charlebois, le père Taon.
Le père Achille, Jean-Charles, Albert et l’abbé africain Luangi sont les seuls personnages importants à n’être jamais présentés comme antipathiques ou ridicules : deux prêtres aux mœurs très libres, donc, et deux garçons. À l’inverse, les personnages antipédophiles ou anti-homosexuels sont souvent odieux ou risibles : Élisabeth, l’évêque, le père Charlebois, le père Taon.


Quant aux pédérastes, ils font plutôt figure de victimes. Aucun d’eux n’est accusé d’actes particulièrement odieux, tels que [[viol]], [[violence]] ou manipulation mentale.
Quant aux pédérastes, ils font plutôt figure de victimes. Aucun d’eux n’est accusé d’actes particulièrement graves, tels que [[viol]], [[violence]] ou manipulation mentale.


La liaison amoureuse entre le père Achille et Jean-Charles n’a rien d’un viol. Le garçon désire cette relation, et il en parle ouvertement à la radio devant sa mère. Lorsque le père Taon intervient, il ne découvre pas l’adulte allongé sur le garçon et pesant sur lui ; mais à l’inverse, le garçon couché sur l’adulte.
La liaison amoureuse entre le père Achille et Jean-Charles n’a rien d’un viol. Le garçon désire cette relation, et il en parle ouvertement à la radio devant sa mère. Lorsque le père Taon intervient, il ne découvre pas l’adulte allongé sur le garçon et pesant sur lui ; mais à l’inverse, le garçon couché sur l’adulte.
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:adulte au baptême : Bernard Garant
:adulte au baptême : Bernard Garant
:le '''curé''' : Philippe Grand’Henry
:le '''curé''' : Philippe Grand’Henry
===Homonymie===
Sous un titre similaire ont été publiés plusieurs livres, bandes dessinées et films, à propos de sujets complètement différents :
*[[1960]] : ''[[Au nom du fils (Hervé Bazin)|Au nom du fils]]'', roman d’[[Hervé Bazin]] (Daniel, veuf, éprouve des difficultés avec son fils cadet Bruno, qu’il soupçonne de ne pas être de lui).
*[[2007]] : ''In the name of the son'', court métrage réalisé par Harun Mehmedinović.
*[[2010]] : ''Au nom du fils'', pièce de théâtre d’Alain Cauchi (le regroupement d’une famille après la mort du patriarche).
*2010-[[2011]] : ''Au nom du fils : Ciudad perdida'', bande dessinée en deux tomes, de Serge Perrotin et Clément Belin (Michel, métallo et syndicaliste aux chantiers navals de Brest, décide de partir seul à sa recherche d’Étienne, son fils de dix-neuf ans qui a disparu en Colombie).
*2012 : ''Le Scorpion. 10, Au nom du fils'', bande dessinée de Stephen Desberg et Enrico Marini.
*2012 : ''Yéshoua : au nom du fils'', roman historique de Chloé Dubreuil (réinterprétation de la vie de Jésus de Nazareth, y compris pendant son enfance).
*2012 : ''Michel Vaillant : nouvelle saison. 1, Au nom du fils'',  bande dessinée de Benjamin Benéteau, Marc Bourgne, Philippe Graton, Denis Lapière.
*[[2015]] : ''Au nom du fils'', téléfilm réalisé par Olivier Péray (adaptation de la bande dessinée de Perrotin et Belin).
*2015 : ''In the name of the son'', roman de Mario G. Huacuja (les relations entre une immigrante [[Mexique|mexicaine]] aux [[États-Unis]] et son fils).


==Diffusion==
==Diffusion==
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==Commentaires et reconnaissance==
==Commentaires et reconnaissance==


===Commentaires===
===Comptes rendus et critiques===
 
Le critique Pierre-Alain Depauw, du site catholique intégriste Medias-Presse.Info, a compris ainsi le film de Vincent Lannoo :
:« […] un film belge qui prétend être une “comédie sombre” et qui prend la pédophilie comme prétexte pour justifier l’assassinat de tous les prêtres et religieuses. »
 
 
Selon Jacky Bornet sur France Culture, ''Au nom du fils'' est un « film polémique sur la pédophilie des prêtres », qui est « un sujet résolument tabou » ; Marc « meurt d’un accident de chasse », et Élisabeth, « catholique convaincue, animatrice d’une émission où elle porte ses valeurs », « découvre que son fils de 14 ans est victime du Père Achille » qui « abuse » de lui.
 
Une partie de cette critique est reprise en copié-collé par le site [[Amazon]] pour la vente du DVD.
 
 
Jeremie Couston, dans ''Télérama'', n’est guère plus exact :
:« Lorsque son fils se suicide, Élisabeth comprend qu’il a été victime de pédophilie au sein de l’Église. Elle affronte bientôt le silence, quand ce n’est pas la complicité, des autorités ecclésiastiques. […] En bon Belge, Vincent Lannoo carbure à l’humour noir, à la provoc et à la parodie. Sous le vernis de la farce acide, le film dénonce un tabou et un fléau : la pédophilie dans l’Église et l’omerta qui l’accompagne. En prêtre opportuniste, Philippe Nahon est effrayant de bonhomie perverse. »
 
 
François Forestier, dans ''Le Nouvel Obs'' :
:« Vincent Lannoo, réalisateur bruxellois, ne recule pas, et traite le sujet de front. Servi par une actrice inspirée, Astrid Whettnall, le film ne se perd pas en recherche de style ou en fioritures : il va à l’essentiel. C’est du cinéma de combat, efficace et poignant. »
 
 
Arnaud Schwartz, dans ''La Croix'' :
:« Vincent Lannoo voulait traiter, autour d’un sujet sensible et sous cette forme extrême, d’un “aveuglement de la foi” qui peut mener à l’injustice et aux extrémismes. Son film pourra légitimement choquer. Au-delà des scènes granguignolesques, ''Au nom du fils'' laisse pourtant filtrer une gravité et un propos plus intéressants que sa forme ne le suggère. »
 
 
Caroline Vié, dans ''20 Minutes'' :
:« Entre film de genre et dénonciation, ''Au nom du fils'' trouve un ton original et séduisant. Son dénouement d’une cruauté incroyable est l’un des plus surprenant qu’on a vu depuis longtemps. »
 
 
Goeffrey Nabavian, dans ''Toute La Culture'' :
:« Belge, corrosif, intelligent, et très bien mis en scène : ainsi apparaît, dans toute sa blancheur maculée de rouge, le nouveau film de Vincent Lannoo. Laissez-vous surprendre par ses gags sans compromis, très noirs, vecteurs d’une réflexion ouverte bien comme on aime. »
 
 
Sandra Benedetti, dans ''StudioCiné Live'' :
:« Cette farce sanglante et réjouissante sur la religion aurait mérité plus de développement. »
 
 
Laure Croiset, sur ''ToutLeCiné.com'' :
:« Dérangeant, ''Au nom du fils'' est un film à 100 % belge, en cela qu’il n’hésite pas à nous bousculer dans nos convictions les plus profondes en flirtant avec le burlesque, à la manière d’un ''C’est arrivé près de chez vous''. Animée par la performance ébouriffante de la magistrale Astrid Whettnall, cette comédie noire provoque le rire sur un terrain aussi glissant que la pédophilie et le racisme. […] Étrange, mais efficace. »
 
 
Sandra Benedetti, dans ''L’Express'' :
:« Vincent Lannoo signe ici un film à l’emporte-pièce, une dénonciation de la bigoterie qui, par son outrance, manque sa cible. »
 
 
Noémie Luciani, dans ''Le Monde'' :
:« Le film, qui reste imparfait à plus d’un égard, souvent plus maladroit que ses intentions, ne tient pas moins son engagement avec un souffle inattendu au regard des difficultés de l’entreprise : il pose les bonnes questions, ou du moins repose avec des mots nouveaux les questions qu’on est peut-être las de se poser. »
 
 
Gilles Renault, dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' :
:« Mais, de bonne facture et fort bien épaulé par la composition d’Astrid Whettnall, tour à tour stoïque et déterminée, il se révèle aussi plus subtil qu’il pourrait y paraître dans sa façon de faire tomber tout son petit monde de Charybde en Scylla. »
 


Brève opinion de Zacharie Chasseriaud (''Jean-Charles'') : « Le film est bizarre ».
Christophe Chabert, dans ''Le Petit Bulletin'' :
:« Décoiffant, le film est aussi passablement débraillé, seulement guidé par une pulsion anarchiste et ''hardcore'' qui jette au feu la rigueur scénaristique et la remplace par un mauvais esprit salvateur. La scène finale, moment d’apaisement et de retour à la réalité, pose toutefois une lueur d’espoir et de raison au milieu du chaos obscurantiste : au lieu de chercher ce qu’il y a au-delà du ciel, il n’y a qu’à en contempler humblement la splendeur terrifiante. »


===Commentaires===


En [[2002]], à propos de son premier film ''Strass'', Vincent Lannoo expliquait :
En [[2002]], à propos de son premier film ''Strass'', Vincent Lannoo expliquait :
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Le critique Pierre-Alain Depauw, du site catholique intégriste MEDIAS-PRESSE.INFO, a compris ainsi le film de Vincent Lannoo :
Brève opinion de Zacharie Chasseriaud (''Jean-Charles'') : « Le film est bizarre ».
[…] un film belge qui prétend être une “comédie sombre” et qui prend la pédophilie comme prétexte pour justifier l’assassinat de tous les prêtres et religieuses. »




Lors de la sortie d’''Au nom du fils'' en France, le 7 mai 2014, les réactions sur le forum francophone [[La Garçonnière]] se sont limitées à une demi-douzaine de brèves interventions, sans analyse détaillée, ni réflexion en profondeur (messages 359024, 359025, 359026, 359058, 359068, 359142 — les autres messages de cette file concernent des sujets différents). Un seul de ces posteurs semble avoir compris que le film « loin d’être inintéressant […] fait passer un message que l’on peut interpréter d’une façon plutôt à notre avantage ».
Lors de la sortie d’''Au nom du fils'' en France, le 7 mai 2014, les réactions sur le forum francophone [[La Garçonnière]] se sont limitées à une demi-douzaine de brèves interventions, sans analyse détaillée, ni réflexion en profondeur (messages 359024, 359025, 359026, 359058, 359068, 359142 — les autres messages de cette file concernent des sujets différents). Un seul de ces posteurs semble avoir compris que le film « loin d’être inintéressant […] fait passer un message que l’on peut interpréter d’une façon plutôt à notre avantage ».
===Récompenses===
===Récompenses===



Dernière version du 11 août 2019 à 16:21

Au nom du fils

RéalisationVincent Lannoo
PaysBelgique
Languefrançais
MusiqueMichelino Bisceglia
ProductionLionel Jadot, Toni Productions, Hands UP
TournageLa Hulpe, Paroisse de Saint-Guidon à Anderlecht, Rochefort, Autun, Praz-sur-Arly
Sortie29 septembre 2012
Durée80 min
Type2,39:1, couleur
GenreComédie noire

Garçons

Zacharie Chasseriaud, 15 ans : Jean-Charles de La Baie, 13 ans

Albert Chassagne-Baradat, 12 ans : Albert de La Baie

Théo Dardenne, Lucas Moreau : garçons à l’église

Adultes

Astrid Whettnall : Élisabeth de La Baie

Achille Ridolfi : le père Achille

Philippe Nahon : le père Taon

Lionel Bourguet : le père Charlebois

Au nom du fils est un film du réalisateur belge Vincent Lannoo, sorti en 2012. Il met en scène, de façon à la fois grotesque et dramatique, les terribles bouleversements que provoque dans une famille catholique la découverte d’une liaison entre un prêtre et l’aîné des garçons.

Cette « comédie noire », antireligieuse et anticléricale, n’a pas pour thème principal « la pédophilie dans l’Église », comme certains l’ont cru trop hâtivement, mais plutôt les incohérences, les erreurs et les mensonges de la religion, ainsi que le risque d’enfermement que courent adultes et enfants qui s’y soumettent.


Synopsis détaillé

Le père Taon et le vicaire Achille enregistrent une annonce télévisée réclamant aux fidèles du diocèse de Sainte-Croix un grand nombre de dons et de contributions, parmi lesquels l’accueil de prêtres pendant au moins trois ans.

Le père Achille emménage dans la maison familiale de Marc et Élisabeth de La Baie, où vivent également leurs deux fils Jean-Charles, treize ans, et Albert, d’un ou deux ans plus jeune.

Jean-Charles, Albert et leur mère accueillent chez eux le père Achille

Livre 1


Livre 2


Livre 3


Livre 4


Livre 5


Épilogue

Albert, au sommet d’une montagne, s’approche de sa mère. Un grondement continu retentit, tandis qu’une épaisse nuée envahit rapidement le paysage, masquant tout, y compris les deux personnages.
— Dieu est en colère, dit Albert.
— Non, c’est la nature… c’est juste la nature, répond Élisabeth.

Les personnages

Élisabeth de La Baie

Personnage central du film, Élisabeth traverse la pire épreuve — la perte d’un fils —, ce qui l’entraîne à passer d’un extrême à l’autre, avant de s’apaiser dans une forme de sérénité. D’abord très conformiste, enfermée dans une croyance omniprésente, une pratique religieuse plutôt ritualiste et une morale étroite, elle dérive jusqu’au crime pour défendre cette vision — exactement comme son mari avait dérivé vers une défense armée de la chrétienté.

Mais une prise de conscience progressive la pousse finalement à s’éloigner du catholicisme, renonçant du même coup à châtier ceux qu’elle avait crus collectivement « coupables » de la mort de Jean-Charles.

Le père Achille

Lors de l’émission radiophonique, le père Achille, d’origine italienne, se montre plus souple et plus psychologue qu’Élisabeth, positif par tempérament et non par automatisme idéologique. De plus, il est doté d’un sens de l’humour, d’une simplicité et d’une humanité qui le rendent sympathique.

Dans ses rapports avec les garçons, il n’apparaît pas uniquement comme pédéraste, mais avant tout comme un excellent éducateur : c’est ce qui ressort de son action intelligente pour éteindre le racisme inculqué à Jean-Charles par son entourage.

Jean-Charles

Lorsque Jean-Charles téléphone à Radio Espoir Chrétien (Livre 2), il dit avoir « bientôt quatorze ans ». Or le père Achille vient de partir, après six mois passés dans cette famille : Jean-Charles avait donc un peu moins de treize ans et demi lorsque le prêtre est arrivé.

Jean-Charles en colère

Le père Taon

Parrain d’Élisabeth et futur évêque, le père Taon représente ce que la religion catholique et l’Église ont de plus fermé, de plus strict quant à la doctrine et à la morale.

Pourtant, malgré sa soutane et ses opinions peu scientifiques, il n’est pas ouvertement traditionaliste : peut-être le réalisateur a-t-il voulu signifier ainsi que la modernisation entreprise depuis Vatican II reste superficielle, ne changeant rien à la nature profonde de la religion, qui est d’opprimer et d’enfermer l’homme plutôt que de le libérer.

Le père Charlebois

Obnubilé par une conception militaire de la foi, le père Charlebois incarne certaines dérives historiques des religions, chrétiennes ou autres : ainsi son extrême agressivité envers l’intégrisme islamiste le révèle comme un « frère ennemi » d’Oussama ben Laden.

Le père Charlebois affirme à Jean-Charles que Marc est mort en martyr

L’évêque

Sur le plan de la foi comme de la pastorale, les positions de l’évêque ne sont guère critiquables : préférer le doute à la calomnie, la charité à la dénonciation, la « correction fraternelle » à une sanction. Bref, une morale positive plutôt que répressive.

Mais il perd finalement cette bienveillance à propos de Jean-Charles, fustigeant son « homosexualité » et lui refusant toute chance de salut, tant pour cette raison qu’à cause de son suicide. Ce double discours, à quelques minutes d’intervalle, questionne sur l’ensemble des positions de l’Église, et sur ses incohérences.

L’abbé Luangi

« Il n’y a pas d’âge légal dans la nature. L’âge du consentement, c’est une invention occidentale, une idée des Blancs. »

Ce prêtre africain présente une défense, fort bien argumentée, de la sexualité intergénérationnelle. Ses préférences sexuelles — garçons ou filles — ne sont pas précisées.

Comme ensuite le père Achille, il fait face avec courage au risque d’être tué.

Albert

Personnage secondaire, le petit Albert est cependant presque toujours présent à côté de sa mère. Peut-être lui sert-il d’alibi moral, pour justifier ses crimes au nom de la défense des enfants.

On sent qu’il s’interroge sur la religion, ne prenant pas pour argent comptant ce que les adultes lui en disent. Il représente l’avenir, et aussi une vision saine, simple et équilibrée de la vie.

Pistes d’interprétation

Le sujet du film

Contrairement à une première impression, le sujet principal n’est pas la pédophilie des prêtres, en réalité très peu traitée ici, ni même le silence des autorités ecclésiastiques à ce sujet. Or beaucoup de spectateurs et même de critiques, influencés par le matraquage médiatique ou par leurs présupposés idéologiques, s’arrêtent à cette interprétation.

Un ouvrage traitant de la pédophilie des prêtres aborde généralement au moins certains des thèmes suivants : célibat ecclésiastique, sexualité de l’enfant et de l’adolescent, consentement, confession, enfants de chœur, orphelinats, internats, maîtrises de garçons… Or aucun de ces sujets n’est évoqué dans Au nom du fils. Même l’attitude de l’Église par rapport à cette question n’est traitée qu’assez brièvement (pendant quatre minutes), lors de la rencontre avec l’évêque.

Le thème essentiel du film est plutôt l’enfermement religieux auquel sont soumis, sous diverses formes, tous les personnages — enfermement intellectuel, affectif et moral auquel certains tentent d’échapper.

Jean-Charles refuse de prier à partir du moment où le père Achille lui a fait entrevoir d’autres horizons ; mais devant l’oppression religieuse qui l’empêche d’aimer librement, il voit le suicide comme la seule possibilité de fuite. Son petit frère Albert semble aussi chercher une échappatoire à la religion. Quant à Élisabeth, ce n’est qu’après avoir abandonné la foi qu’elle renonce à tuer ; et, comme le suggèrent ses dernières paroles, qu’elle remplace Dieu, dans son esprit, par la nature.

Par leurs pratiques sexuelles, les prêtres pédérastes rejettent également le carcan de la morale catholique et de leur propre condition (Élisabeth affirme avoir perçu leur doute en matière de croyance).

Les forces négatives

Jean-Charles est d’abord entouré d’adultes manifestement nocifs pour lui : son père, minable, menteur, et raciste d’ultra-droite ; sa mère confite en dévotion ; son grand-oncle Taon, à la religion dure, sclérosée, presque inhumaine ; le père Charlebois, gourou illuminé, violent, complotiste et xénophobe. Le père Achille, au contraire, représente pour lui le début d’une libération — qui passe par l’amour et la sexualité, mais va bien au-delà, lui faisant remettre en cause les certitudes inculquées par son entourage.

Deux personnes sont directement responsables du suicide de Jean-Charles : le père Taon, qui découvre et brise son amour pour Achille ; puis Élisabeth, en refusant de sortir du moralisme catholique pour écouter son fils et pour l’aider. Mais le fusil avec lequel il se suicide est celui utilisé au Camp de La Source, sur la recommandation de Marc et du père Charlebois : symboliquement, c’est cette idéologie haineuse qui le tue.

Jean-Charles et son père Marc au camp paramilitaire de La Source

Le pistolet utilisé par la mère pour assassiner les prêtres est celui-là même qui servait à son mari contre des terroristes virtuels : le lien entre le racisme anti-arabe et l’intolérance antipédophile est établi.

La scène finale évoque la puissance et les mystères de la nature ; mais on peut aussi l’interpréter comme un épais brouillard s’étendant peu à peu sur l’ensemble du monde actuel…

Vision de la pédérastie

Le père Achille, Jean-Charles, Albert et l’abbé africain Luangi sont les seuls personnages importants à n’être jamais présentés comme antipathiques ou ridicules : deux prêtres aux mœurs très libres, donc, et deux garçons. À l’inverse, les personnages antipédophiles ou anti-homosexuels sont souvent odieux ou risibles : Élisabeth, l’évêque, le père Charlebois, le père Taon.

Quant aux pédérastes, ils font plutôt figure de victimes. Aucun d’eux n’est accusé d’actes particulièrement graves, tels que viol, violence ou manipulation mentale.

La liaison amoureuse entre le père Achille et Jean-Charles n’a rien d’un viol. Le garçon désire cette relation, et il en parle ouvertement à la radio devant sa mère. Lorsque le père Taon intervient, il ne découvre pas l’adulte allongé sur le garçon et pesant sur lui ; mais à l’inverse, le garçon couché sur l’adulte.

Jean-Charles allongé sur le père Achille

C’est bien la rupture de cet amour qui provoque le suicide de Jean-Charles, non un imaginaire traumatisme qu’aurait provoqué la relation pédérastique (laquelle, au sens strict, n’est pas « pédophile », puisque Jean-Charles est manifestement pubère).

Pour qualifier la relation entre le garçon et le prêtre, jamais n’est utilisé le terme adéquat de « pédérastie ». Une seule fois, lors de la rencontre d’Élisabeth avec l’évêque, elle emploie le mot « pédophilie ». Mais elle-même, l’évêque, le père Taon et le père Charlebois parlent plus volontiers d’« homosexualité ». On peut considérer que ces choix de vocabulaire expriment l’ignorance des personnes concernées, puisqu’elles confondent trois notions assez différentes ; ou au contraire, que le réalisateur a souhaité mettre l’accent sur le fait que la pédérastie est une forme particulière d’homosexualité, et qu’à ce titre elle pourrait bénéficier d’une certaine acceptation.

L’assassinat d’un ecclésiastique dans l’église désaffectée évoque visuellement une crucifixion : le prêtre pédéraste qui va être tué y prend la place du Christ.

Le prêtre pédéraste suspendu à la croix

L’argumentation du prêtre africain, l’abbé Luangi, est factuellement juste, et très défendable.

On peut se demander si Élisabeth applique finalement à la pédérastie sa conclusion : « C’est la nature… juste la nature ».

Style et influences

Bien qu’il suive en partie les préceptes de réalisme du mouvement Dogme95, Au nom du fils se caractérise par un scénario complètement irréaliste, voire surréaliste : les prêtres belges y sont encore en soutane dans les années 2000, les demandes du clergé aux fidèles sont très exagérées, l’existence d’une organisation armée d’ultra-droite en Belgique est improbable ; de plus, il n’est guère vraisemblable qu’une femme puisse abattre onze ecclésiastiques en quelques semaines sans se faire prendre.

L’influence cinématographique la plus évidente est l’humour noir de C’est arrivé près de chez vous.

Certaines scènes de Radio Espoir Chrétien rappellent la permanence téléphonique dans Le père Noël est une ordure.

La pochette du DVD évoque un double rapprochement : « “La vie est un long fleuve tranquille” rencontre “Kill Bill” ».

Affiches

Hans Memling, Vierge à l’Enfant, 1487
Affiche originale belge

L’affiche originale belge, annonçant la sortie nationale pour le 3 avril 2013, est un détournement de la Vierge à l’Enfant, panneau gauche du Diptyque de Maarten van Nieuwenhove réalisé en 1487 par le peintre primitif flamand Hans Memling.

Y ont été ajoutés un collage du visage d’Astrid Whettnall (Élisabeth) regardant vers le ciel, le dessin d’un pistolet braqué vers le spectateur (à la place d’une pomme), une tache de sang sur le fond, et un crucifix doré ancien, aux formes vaguement évocatrices, jaillissant d’une déchirure à l’endroit du sexe de l’Enfant Jésus.

Vierge à l’Enfant avec trois anges musiciens, d’après Hans Memling

Incidemment, on peut remarquer qu’il existe une copie d’époque du tableau de Memling, peinte par un de ses disciples, avec un arrière-plan enrichi de trois anges assez jolis et très juvéniles : Vierge à l’Enfant avec trois anges musiciens, dite « Madone De Béthune » (Madonna met kind en drie musicerende engelen, ou “Madonna De Bethune”).

Cette version avec trois jeunes garçons aurait mieux convenu pour l’affiche du film, si Vincent Lannoo avait voulu attirer l’attention prioritairement sur le thème de la pédophilie dans l’Église.

Scandale en France

1re affiche française

En France, l’association catholique Civitas a tenté d’empêcher la sortie du film, et elle y est presque parvenue : fin avril 2014, l’affiche officielle, identique à l’original belge, est interdite d’affichage public. Le distributeur Eurozoom a donc été contraint de la modifier.

La nouvelle affiche française, tout en reprenant l’œuvre de Memling, présente un visage moins « mystique » de l’actrice, et supprime le crucifix entre les cuisses de l’Enfant Jésus. Outre quelques modification mineures, le nom d’Achille Ridolfi (le père Achille) remplace celui de Zacharie Chasseriaud (Jean-Charles) en haut de l’affiche.

2e affiche française

Une seconde version française, portant dans un cartouche la mention « ça arrive encore près de chez vous », annonce la sortie du film pour le 7 mai.


Une troisième affiche, utilisée à Paris, représente la religieuse assassinée baignant dans son sang.

Affiche parisienne

Fiche technique

Titre original : Au nom du fils
Traductions : In the name of the son (sous-titres anglais) ; In de naam van de zoon (sous-titres néerlandais)
Réalisation : Vincent Lannoo
Scénario : Vincent Lannoo, Philippe Falardeau
Son : Guilhem Donzel, Matthieu Michaux, Philippe Charbonnel
Musique originale : Michelino Bisceglia
Images : Vincent Van Gelder
Montage : Frédérique Broos
Décors : Vivian Sassen, Stéphane Vander Meuter
Costumes : Christophe Pidre, Florence Scholtes
Cascadeurs : Albert Goldberg, Sybille Blouin
Effets spéciaux : Jean-Raymond Brassinne, Florence Jasselette
Armurier : Olivier de Laveleye, SFX works
Production : Lionel Jadot, Yono Productions, Hands UP
Pays d’origine : Belgique
Langue : français
Format : couleurs, 2,39:1
Genre : comédie noire
Durée : 80 minutes
Dates de sortie publique : le 3 avril 2013 en Belgique ; le 7 mai 2014 en France

Distribution

le père Achille : Achille Ridolfi
le père Taon (« parrain ») : Philippe Nahon
le père Charlebois : Lionel Bourguet
Élisabeth de La Baie : Astrid Whettnall
Marc de La Baie : Serge Swysen
Jean-Charles de La Baie : Zacharie Chasseriaud
Albert de La Baie : Albert Chassagne-Baradat
l’évêque : Jacky Nercessian
La Sainte : Dominique Baeyens
Christine : Geneviève Baerten
Le Puissant : Albert Goldberg
le réalisateur radio : Carlo Ferrante
la mère de Marc : Marie-Jeanne Maldague
le père de Marc : Grégoire Baldari
Olivier : Benoît Van Dorslaer
l’abbé Luangi : Denis Mpunga
François Castel : Jean-Louis Cremers
le père d’Arzac : Pierre Lekeux
le père Mollenthiel : Bernard Boudru
la femme para : Christelle Delbrouck
la mamma (mère d’Achille) : Christiane Rorato
garçons à l’église : Théo Dardenne, Lucas Moreau
enfant au baptême : Titouan Joye
adulte au baptême : Bernard Garant
le curé : Philippe Grand’Henry

Homonymie

Sous un titre similaire ont été publiés plusieurs livres, bandes dessinées et films, à propos de sujets complètement différents :

  • 1960 : Au nom du fils, roman d’Hervé Bazin (Daniel, veuf, éprouve des difficultés avec son fils cadet Bruno, qu’il soupçonne de ne pas être de lui).
  • 2007 : In the name of the son, court métrage réalisé par Harun Mehmedinović.
  • 2010 : Au nom du fils, pièce de théâtre d’Alain Cauchi (le regroupement d’une famille après la mort du patriarche).
  • 2010-2011 : Au nom du fils : Ciudad perdida, bande dessinée en deux tomes, de Serge Perrotin et Clément Belin (Michel, métallo et syndicaliste aux chantiers navals de Brest, décide de partir seul à sa recherche d’Étienne, son fils de dix-neuf ans qui a disparu en Colombie).
  • 2012 : Le Scorpion. 10, Au nom du fils, bande dessinée de Stephen Desberg et Enrico Marini.
  • 2012 : Yéshoua : au nom du fils, roman historique de Chloé Dubreuil (réinterprétation de la vie de Jésus de Nazareth, y compris pendant son enfance).
  • 2012 : Michel Vaillant : nouvelle saison. 1, Au nom du fils, bande dessinée de Benjamin Benéteau, Marc Bourgne, Philippe Graton, Denis Lapière.
  • 2015 : Au nom du fils, téléfilm réalisé par Olivier Péray (adaptation de la bande dessinée de Perrotin et Belin).
  • 2015 : In the name of the son, roman de Mario G. Huacuja (les relations entre une immigrante mexicaine aux États-Unis et son fils).

Diffusion

Cinéma

  • Allemagne : 6 novembre 2014
  • Belgique : 29 septembre 2012 (Festival international du film francophone de Namur) ; 3 avril 2013 (sortie nationale)
  • Canada : octobre 2013 (Festival du nouveau cinéma de Montréal)
  • Danemark : 5 avril 2014 (Copenhague, festival CPH PIX)
  • France : 3 octobre 2013 (Nantes, Festival de L’Absurde Séance) ; 21 avril 2014 (Lyon, festival Hallucinations Collectives) ; 7 mai 2014 (sortie nationale)
  • Italie : 22 novembre 2013 (Torino Film Festival)
  • Pologne : 6 décembre 2013 (Varsovie, Black Bear Filmfest)
  • Royaume-Uni : 27 avril 2014 (Édimbourg, festival du film d’horreur Dead by Dawn)
  • Suisse : 6 juillet 2013 (Festival international du film fantastique de Neuchâtel)
  • République Tchèque : 29 juin 2013 (Mezinárodní filmový festival Karlovy Vary)

Télévision

DVD

  • Au nom du fils. – Eurozoom, 2012. – DVD-9, zone 2, PAL : version originale en français, sous-titres anglais et néerlandais ; 80 min.
    Compléments : Making-of ; L’après-séance au Publicis ; bande-annonce ; Teasers. Livret collector.

Commentaires et reconnaissance

Comptes rendus et critiques

Le critique Pierre-Alain Depauw, du site catholique intégriste Medias-Presse.Info, a compris ainsi le film de Vincent Lannoo :

« […] un film belge qui prétend être une “comédie sombre” et qui prend la pédophilie comme prétexte pour justifier l’assassinat de tous les prêtres et religieuses. »


Selon Jacky Bornet sur France Culture, Au nom du fils est un « film polémique sur la pédophilie des prêtres », qui est « un sujet résolument tabou » ; Marc « meurt d’un accident de chasse », et Élisabeth, « catholique convaincue, animatrice d’une émission où elle porte ses valeurs », « découvre que son fils de 14 ans est victime du Père Achille » qui « abuse » de lui.

Une partie de cette critique est reprise en copié-collé par le site Amazon pour la vente du DVD.


Jeremie Couston, dans Télérama, n’est guère plus exact :

« Lorsque son fils se suicide, Élisabeth comprend qu’il a été victime de pédophilie au sein de l’Église. Elle affronte bientôt le silence, quand ce n’est pas la complicité, des autorités ecclésiastiques. […] En bon Belge, Vincent Lannoo carbure à l’humour noir, à la provoc et à la parodie. Sous le vernis de la farce acide, le film dénonce un tabou et un fléau : la pédophilie dans l’Église et l’omerta qui l’accompagne. En prêtre opportuniste, Philippe Nahon est effrayant de bonhomie perverse. »


François Forestier, dans Le Nouvel Obs :

« Vincent Lannoo, réalisateur bruxellois, ne recule pas, et traite le sujet de front. Servi par une actrice inspirée, Astrid Whettnall, le film ne se perd pas en recherche de style ou en fioritures : il va à l’essentiel. C’est du cinéma de combat, efficace et poignant. »


Arnaud Schwartz, dans La Croix :

« Vincent Lannoo voulait traiter, autour d’un sujet sensible et sous cette forme extrême, d’un “aveuglement de la foi” qui peut mener à l’injustice et aux extrémismes. Son film pourra légitimement choquer. Au-delà des scènes granguignolesques, Au nom du fils laisse pourtant filtrer une gravité et un propos plus intéressants que sa forme ne le suggère. »


Caroline Vié, dans 20 Minutes :

« Entre film de genre et dénonciation, Au nom du fils trouve un ton original et séduisant. Son dénouement d’une cruauté incroyable est l’un des plus surprenant qu’on a vu depuis longtemps. »


Goeffrey Nabavian, dans Toute La Culture :

« Belge, corrosif, intelligent, et très bien mis en scène : ainsi apparaît, dans toute sa blancheur maculée de rouge, le nouveau film de Vincent Lannoo. Laissez-vous surprendre par ses gags sans compromis, très noirs, vecteurs d’une réflexion ouverte bien comme on aime. »


Sandra Benedetti, dans StudioCiné Live :

« Cette farce sanglante et réjouissante sur la religion aurait mérité plus de développement. »


Laure Croiset, sur ToutLeCiné.com :

« Dérangeant, Au nom du fils est un film à 100 % belge, en cela qu’il n’hésite pas à nous bousculer dans nos convictions les plus profondes en flirtant avec le burlesque, à la manière d’un C’est arrivé près de chez vous. Animée par la performance ébouriffante de la magistrale Astrid Whettnall, cette comédie noire provoque le rire sur un terrain aussi glissant que la pédophilie et le racisme. […] Étrange, mais efficace. »


Sandra Benedetti, dans L’Express :

« Vincent Lannoo signe ici un film à l’emporte-pièce, une dénonciation de la bigoterie qui, par son outrance, manque sa cible. »


Noémie Luciani, dans Le Monde :

« Le film, qui reste imparfait à plus d’un égard, souvent plus maladroit que ses intentions, ne tient pas moins son engagement avec un souffle inattendu au regard des difficultés de l’entreprise : il pose les bonnes questions, ou du moins repose avec des mots nouveaux les questions qu’on est peut-être las de se poser. »


Gilles Renault, dans Libération :

« Mais, de bonne facture et fort bien épaulé par la composition d’Astrid Whettnall, tour à tour stoïque et déterminée, il se révèle aussi plus subtil qu’il pourrait y paraître dans sa façon de faire tomber tout son petit monde de Charybde en Scylla. »


Christophe Chabert, dans Le Petit Bulletin :

« Décoiffant, le film est aussi passablement débraillé, seulement guidé par une pulsion anarchiste et hardcore qui jette au feu la rigueur scénaristique et la remplace par un mauvais esprit salvateur. La scène finale, moment d’apaisement et de retour à la réalité, pose toutefois une lueur d’espoir et de raison au milieu du chaos obscurantiste : au lieu de chercher ce qu’il y a au-delà du ciel, il n’y a qu’à en contempler humblement la splendeur terrifiante. »

Commentaires

En 2002, à propos de son premier film Strass, Vincent Lannoo expliquait :

« Je ne donne pas les questions et les réponses. Je pose les questions sans apporter de réelle réponse, aux spectateurs de le faire. Si on peut faire rire, suivre une histoire avec intérêt et susciter des questions, le pari est gagné. »[2]


Brève opinion de Zacharie Chasseriaud (Jean-Charles) : « Le film est bizarre ».


Lors de la sortie d’Au nom du fils en France, le 7 mai 2014, les réactions sur le forum francophone La Garçonnière se sont limitées à une demi-douzaine de brèves interventions, sans analyse détaillée, ni réflexion en profondeur (messages 359024, 359025, 359026, 359058, 359068, 359142 — les autres messages de cette file concernent des sujets différents). Un seul de ces posteurs semble avoir compris que le film « loin d’être inintéressant […] fait passer un message que l’on peut interpréter d’une façon plutôt à notre avantage ».

Récompenses

  • Absurde Séance 2013 : Prix du public
  • Festival international du film fantastique de Neuchâtel 2013 : Méliès d’argent du meilleur long métrage européen
  • Magritte 2014 du meilleur espoir masculin pour Achille Ridolfi

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. « Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité ; et si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi ; vous êtes encore dans vos péchés. Par conséquent aussi ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. » Paul, 1 Corinthiens 15:16-18 (trad. de la Bible de Jérusalem).
  2. « Lannoo et Lekeux, Strass sans paillettes » / entretien par Jean-François Pluijgers, in La Libre Belgique, 24 septembre 2002.