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Benedict Friedländer (Berlin, 18 juillet 1866 – Berlin, 21 juin 1908) est un biologiste allemand qui s’est investi dans des disciplines aussi variées que l’économie, la physique, la vulcanologie, l’ethnographie. Néanmoins, son principal mérite est d’avoir exprimé sur l’amour de l’homme pour le jeune de son espèce des idées nouvelles, inspirées par ses recherches dans le domaine biologique, idées dont on peut dire, compte tenu des a priori de l’époque, qu’elles furent d’une grande originalité.

Parentèle

Fils de Carl Friedländer (1817-1876), un professeur d’économie à l’Université de Berlin, Benedict orienta tôt ses études vers la zoologie. Il obtint son doctorat en 1888, avec pour sujet de thèse le système nerveux du Lombric. L’un de ses frères Emmanuel Friedländer (1871-1948) opta, lui, pour la géologie et devint un vulcanologue réputé.

Des centres d’intérêt multiples

De 1889 à 1891, Benedict Friedländer effectua un séjour à la station zoologique de Naples, dirigée par Jacques Loeb (1859-1924) avant que celui-ci ne poursuive sa carrière aux Etats-Unis. Friedländer effectua ensuite de nombreuses missions d’études à Hawaï, aux îles Tonga, à Samoa, ainsi que dans l’île de Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka). Il rapporta de ces voyages une collection zoologique dont il fit don à l’université de Berlin. Dans le domaine de l’économie politique, il s’intéressa aux idées d’Eugen Dühring (1833-1921) puis de l’américain Henry George (1839-1897), et publia en 1901 une comparaison de leur système avec les deux grandes orientations sociales de l’époque : l’anarchisme et la social-démocratie marxiste. Parmi ses autres publications figurent des articles écrits en collaboration avec son frère sur la vulcanologie ainsi que sur la relativité du mouvement.

L’amour de l’homme pour le jeune de son espèce expliqué par la biologie

C’est dans le domaine de l’homosexualité et de la paidérastie que la contribution de Benedict Friedländer à l’histoire des idées fut la plus originale. Membre dirigeant du Comité Scientifique Humanitaire créé par Magnus Hirschfeld et quelques amis, il sentit très vite que les bases médicales théoriques sur lesquelles s’appuyait le Comité étaient fausses en même temps que dévalorisantes pour la paidérastie. Hirschfeld avait en effet, sous le nom de « théorie des échelons sexuels intermédiaires », amplifié et approfondi la théorie dite du « troisième sexe » énoncée en 1864 par Karl Heinrich Ulrichs (1825-1895) et que ce dernier résumait par la formule d’« âme de femme dans un corps masculin ». Ulrichs avait du reste perçu la difficulté que posait, vis-à-vis de sa théorie, la pédophilie, dont il reconnut tardivement l’existence, difficulté qui l’obligeait à écarter leur cas comme relevant de la compétence des aliénistes. Benedict Friedländer partit d’un tout autre point de vue que celui de la sexualité stricto sensu. Se basant sur les différentes formes de tropisme existant dans le domaine animal comme dans le domaine végétal, il soutint l’idée que l’amour de l’homme pour le jeune de son espèce relevait d’un instinct spécial, distinct de l’instinct sexuel, et qu’il nomma « amitié physiologique ». C’était rompre avec toutes les théories existantes qui tentaient de trouver dans la sexualité elle-même une explication, et qui ne pouvaient, par conséquent, qu’imaginer une perturbation pathologique ou une perversion des fonctions impliquées dans la reproduction de l’espèce. Friedländer montrait que la sexualité, si elle se trouvait impliquée dans cette forme d’amour, n’en était pas l’élément moteur. « L’amitié physiologique » était, selon lui, un instinct aussi naturel que l’instinct de nutrition. Friedländer allait donc plus loin, sur le plan théorique, que son prédécesseur suisse Heinrich Hössli (1784-1864). Ce dernier avait en effet, le premier, tenté de défendre « l’amour grec » en montrant par des arguments historiques, littéraires, philosophiques et anthropologiques qu’il s’agissait d’une donnée consubstantielle à la nature humaine.

Militantisme paidérastique et fin de vie brutale

En 1903, Benedict Friedländer avait contribué, avec une dizaine d’autres admirateurs de la beauté adolescente, dont Adolf Brand (1874-1945), Gustav Wyneken (1875-1964) et Wilhelm Jansen (1866-1943) à la création de la « Gemeinschaft der Eigenen » que l’on a traduit le plus souvent de manière imparfaite par la « Communauté des spéciaux ». En 1907, en difficultés relationnelles avec Hirschfeld et l’éditeur Max Spohr, il provoqua, avec ses amis Herbert Stegemann et John Henry Mackay, une retentissante scission du Comité Scientifique Humanitaire, et créa l’association dissidente « Bund für Männliche Kultur » (Alliance pour la Culture virile). Ce mouvement ne survécut malheureusement pas au suicide de Benedict Friedländer, le 21 juin 1908. Les raisons de ce suicide sont, selon toute vraisemblance, les souffrances physiques engendrées par une cruelle maladie. Benedict Friedländer souffrait en effet depuis longtemps d’une affection intestinale qui fut d’abord interprétée, en raison de ses séjours sous les tropiques, comme une dysenterie. Il s’agissait en réalité d’un cancer des intestins qui nécessita une opération, mais celle-ci ne put enrayer la maladie, ni diminuer les souffrances insupportables qu’elle provoquait.

Bibliographie

  • Beiträge zur Kenntniss des Centralnervensystems von Lumbricus. Thèse de biologie. Berlin, 1888.
  • Die vier Hauptrichtungen der modernen socialen Bewegung: Marxistische Socialdemokratie, Anarchismus, Eugen Dührings socialitäres System und Henry Georges Neophysiokratie, kritisch und vergleichend dargestellt. Berlin, Calvary, 1901.
  • Marxismus und Anarchismus. Berlin, Calvary, 1901.
  • Die Renaissance des Eros Uranios. Die physiologische Freundschaft, ein normaler Grundtrieb des Menschen und eine Frage der männlichen Gesellungsfreiheit. In naturwissenschaftlicher, naturrechtlicher, culturgeschichtlicher und sittenkritischer Beleuchtung. Berlin-Treptow, Bernhard Zack, 1904.
  • Entwurf zu einer reizphysiologische Analyse der erotischen Anziehung unter Zugrundlegung vorwiegend homosexuellen Materials. Leipzig, Max Spohr, 1905.
  • Männliche und weibliche Kultur. Eine kausalhistorische Betrachtung. Leipzig, "Deutscher Kampf" Verlag, 1906.
  • Die Liebe Platons im Lichte der modernen Biologie. Berlin-Treptow, Bernhard Zack, 1909.

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