Gaston Rabaroust

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Gaston Rabaroust (Mantes le 1er mai 1851 - Paris, 7e arrt, le 5 mai 1907), est un magistrat français dont le nom a fait la une des journaux à la fin du XIXe siècle en raison de son implication dans deux affaires retentissantes d’excitation de mineurs à la débauche.

Biographie

Gaston Rabaroust appartenait à une famille honorable de magistrats, aussi bien du côté de son père, le juge Ernest Émile Joseph Rabaroust (1821-1896) que du côté de sa mère, de petite noblesse, Claire Poinsinet de Sivry (1832-1915). Par son mariage, célébré à Paris le 8 avril 1882, avec Alice Louis Émilie Barboux, il devint encore le parent de magistrats respectés. Lui-même entra dans la magistrature en 1878 en qualité de juge suppléant à Péronne, fonction qu’il exerça aussi à Nogent-le-Rotrou avant d’être nommé juge en cette ville puis à Versailles en 1882. Nommé substitut à Paris en 1889, il démissionna pour une affaire de mœurs en 1891. Il fut nommé le 9 février 1889 chef de cabinet du ministre de la justice durant la très courte période où Edmond Guyot-Dessaigne exerça les fonctions de Garde des Sceaux. Son grand père le chirurgien militaire Marie-Antoine Rabaroust se trouvait sur la frégate La Méduse au moment du fameux naufrage qui a conduit à la fabrication du radeau rendu célèbre par le tableau de Géricault. Rescapé, il a laissé un témoignage écrit de ce naufrage.

Une première affaire à Arcachon en 1891

Gaston Rabaroust passait l’hiver en cure à Arcachon lorsqu’il fut accusé par des gamins mineurs de quinze ans (réputés comme des vauriens vicieux) de manœuvres qui attentaient à leur pudeur dans la forêt d’Arcachon. Rabaroust démissionna et demanda à être jugé. Son procès à rebondissement qui se tint à Bordeaux et dura plusieurs jours, aboutit, malgré une défense brillante par Me René Roy de Clotte, à une condamnation à dix mois de prison et 200 francs d’amende pour excitation non habituelle de mineurs à la débauche. Une demande de pourvoi aboutit à la cassation de ce jugement. Rejugé quelque mois plus tard par la Cour d’Orléans, Gaston Rabaroust fut acquitté.

Campagne pour sa réintégration dans la magistrature

Puisqu’il était innocenté et lavé de tout soupçon, Rabaroust se démena pour obtenir sa réintégration dans la magistrature. Il trouva en la personne des écrivains Francisque Sarcey et Paul Ginisty des avocats percutants. Malgré l’appui de certains journalistes qui évoquèrent des persécutions de la part de ses collègues, sa pétition à l’assemblée nationale en 1895, transmise au Garde des Sceaux, resta sans effet : Rabaroust ne fut jamais réintégré. Il se fit publiciste, dirigea un journal consacré à la musique, et fit partie d’une commission chargée des droits d’auteur.

Deuxième affaire à Paris en 1896

Deux adolescents de 14 et 15 ans accusèrent Gaston Rabaroust, dont ils ignoraient les fonctions, de propositions malhonnêtes. Arrêté et placé devant un juge d’instruction, l’ancien substitut plaida le chantage et le juge le remit en liberté. Le chantage étant manifeste pour Rabaroust, il porta plainte contre les deux adolescents pour dénonciation calomnieuse. Il fut représenté par le future président de la République, Me Alexandre Millerand, à ce procès qui se tint en 1897, procès qui se solda par l’acquittement des deux prévenus, leur mauvaise foi n’étant pas démontrée.

Source

Jean-Claude Féray – Le magistrat paidéraste Gaston Rabaroust a-t-il bénéficié de clémence ou a-t-il souffert d’acharnement ? Les affaires Rabaroust et leurs suites (1891-1897). Bulletin Quintes-Feuilles hors-série n°5.