La pédophilie en question (texte intégral) – V-6 e

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LE PROCESSUS DE L’AUTOACCEPTATION



Le processus de l’autoacceptation concerne l’attitude intérieure, autrement dit, comment se conçoit-on soi-même, quelle attitude intérieure a-t-on à l’égard de sa propre situation.

Cette évolution peut être divisée en une préphase et en quatre étapes à proprement parler. En réalité, ces périodes ne sont pas toujours clairement déterminées. En outre, une régression vers une période antérieure est également possible.

La préphase.

C’est une période de vécu inconscient dans la structure pédophile (enfance et adolescence). C’est le temps où l’on peut être amoureux de ses camarades de classe, des plus petits, d’élèves des classes inférieures. On trouve alors un plaisir à prendre des enfants plus jeunes sur ses genoux, de les caresser, ce qui cause peu de problèmes, parfois peut-être une réflexion des parents, mais sans importance.

1. – Période du refoulement de ces tendances.

Elle commence avec la prise de conscience du fait que l’on est différent, que quelque chose ne tourne pas rond, en particulier qu’on ne tombe pas amoureux des filles comme il arrive aux camarades du même âge. Divers sentiments se manifestent alors : le doute, l’angoisse (par exemple de ne pas pouvoir se marier et donc de n’avoir pas d’enfants), la déception, le sentiment de culpabilité qui entraîne une autoagressivité et une aversion de soi, l’inquiétude.

Cette désapprobation de soi naît sous l’influence de l’environnement, et donc, ce qui dans la préphase était expérimenté comme agréable, réjouissant, source de bonheur, se trouve alors dévalué, jugé négativement. On le conçoit comme un mal, du péché, une tendance contre nature, on se croit anormal.

Au niveau religieux, cela se résume à tomber dans le péché, à se relever par la confession ou dans la foi en Dieu Sauveur. C’est le cycle : culpabilité, péché… confession, prière !

On fait cependant toutes sortes d’efforts pour se débarrasser de sa tendance, on recherche des contacts avec l’autre sexe (bals, booms), on participe à des mouvements mixtes de jeunes, on consulte des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes

Il y a deux formes différentes de refoulement de ces tendances :

a) la forme radicale.

Elle s’appuie sur une conception de la vie fortement basée sur la morale et la religion. Éventuellement, elle peut être maintenue tout au long d’une vie et même, dans une certaine mesure, apporter le bonheur.

On refuse alors radicalement sa pédophilie. On considère ce penchant comme n’allant pas de soi, mais provenant d’une puissance néfaste (satanique) agissant de l’extérieur et contre laquelle il faut continuellement lutter par les moyens suivants :

— la prière fervente et des lectures édifiantes, afin de chasser les fantasmes ;

— une prudence continuelle et particulière dans son comportement ;

— éviter les occasions de rencontre ; ne jamais regarder les enfants.

Les conséquences de cette attitude sont :

— une tension constante, que l’entourage peut constater ;

— la vie est conçue comme une chose très sérieuse, un passage obligé vers l’au-delà ;

— les contacts avec les autres sont tendus, rigides, rigoureux et méfiants. Il n’est aucunement question de manifester un amour chaleureux, et même sa propre possibilité d’aimer est niée ;

— il s’ensuit une intolérance à l’égard de chaque témoignage affectif, même en ce qui concerne les autres. La vie est dominée par les notions de sévérité, de justice, de devoir ;

— d’où un sentiment de solitude, que dans une certaine mesure on pourra oublier dans la prière.

Dans une telle situation, il peut y avoir le grand risque d’une débâcle lors de l’affaiblissement de la foi ou parce que la tension devient intenable : tout peut s’effondrer comme un château de cartes, c’est une catastrophe. D’où le danger de tomber dans une dépression pouvant conduire à une tentation de suicide.

b) la résistance basée sur l’angoisse.

On s’y voit contraint à cause du lien familial, des amis, de la crainte de perdre son emploi, de l’obligation sociale de fonder un foyer avec la peur de n’y pouvoir réussir.

On tend également à se renoncer soi-même, à ne pouvoir s’accepter, et faire semblant.

Plusieurs moyens sont alors utilisés :

— se passionner à son travail, et s’y adonner durement ;

— se vouer entièrement à un loisir prenant tout le temps libre ;

— la fuite dans un style de vie où l’on pourra trouver une aide, par exemple devenir prêtre, religieux ou religieuse, ou toute autre profession où il est possible de rester célibataire !

Également, ici, on subit les conséquences de cet isolement, comme la fuite devant les dangers ou le combat contre ses tendances avec le cycle des chutes et des relèvements. Les personnes agissant ainsi sont loin d’être heureuses car il leur manque l’alternative fortement teintée religieusement du groupe précédent. Aucune rencontre n’est possible en profondeur, il n’est pas question d’amis…

À la longue, cette résistance conduit à l’inverse du but désiré, si bien que l’on n’arrive pas à se libérer soi-même et on reste entièrement obsédé par les sentiments et les désirs pourtant refoulés qui persistent à dominer l’ensemble de la vie.

Il n’est plus question de liberté intérieure ; il n’y a plus aucun sentiment de communion ; ce sont des crispations continuelles jusqu’au point où l’on ne se sent plus à la hauteur du combat et que l’on n’arrive plus à maîtriser la situation.

Pour l’entourage, le pédophile apparaît comme une personne bizarre qui, sans doute, vit correctement et remplit ses devoirs, mais qui se tient à distance. On le perçoit comme insatisfait, inflexible, se plaignant toujours.

Le résultat de cette résistance fait que :

— s’établit une tension allant en s’amplifiant tant envers soi-même qu’avec les autres ;

— la sexualité est conçue comme un élément hostile ne pouvant s’intégrer dans le reste de la personnalité pour former une unité. On voit en elle une force qui gagne du terrain en exerçant une influence de plus en plus néfaste.

Cette tension peut prendre des proportions telles qu’elle mène à :

— ou bien un sentiment d’inconfort, une inquiétude, un doute qui conduiront à un début d’acceptation ;

— ou bien à un désir de suicide.

C’est alors que sera décisif tout conseil donné dans un sens ou dans un autre par un pasteur, un médecin, un bon ami :

— soit de persévérer dans la résistance ;

— soit d’essayer de parvenir à l’acceptation, d’en venir au terme avec ses désirs.

2. – Période de l’acceptation partielle (attitude ambivalente).

Cette période commence souvent à la suite d’un entretien, de la lecture d’un ouvrage documentaire, d’une conférence, ou tout simplement après l’échec d’une psychothérapie.

On se résigne fatalement, on pense qu’on n’y peut rien, c’est l’attitude de l’acceptation négative. Las d’être déchiré par ses aspirations, on cède à ses impulsions sexuelles, mais on ne se permet pas encore de contacts en vue d’une relation. On reste encore trop angoissé. On a toujours la crainte de la réprobation et de la condamnation, la peur de perdre son emploi ou simplement du qu’en-dira-t-on. Il n’y a toujours pas de place pour une véritable affection, un amour sincère.

Dans cet état d’angoisse, on ne se permet pas encore de satisfaire ses désirs sexuels. Mais les sentiments qui se font maintenant jour ne concordent plus avec le comportement habituel, et on commence à mener une sorte de double vie.

Au point de vue religieux, il y a deux possibilités, soit d’être soumis à un long et pénible cas de conscience, soit d’abandonner purement et simplement la foi et la morale qu’elle sous-tend.

On se trouve en confrontation avec Dieu, on est en effet en pleine contradiction :

— Je pense qu’il n’est pas possible qu’aimer les enfants puisse être mauvais : ce ne peut être un péché. En plus, cela les rend aussi heureux que moi !

— J’ai tout essayé pour me changer moi-même. Je n’ai pas choisi d’être ainsi.

À ce point, si l’on peut obtenir une aide de l’extérieur, raconter son secret à quelqu’un de son entourage immédiat ou partager son souci avec des personnes ayant les mêmes affinités, alors on est en route vers la phase de l’entière acceptation. De la sorte :

— la tension diminue ;

— diverses relations s’améliorent ;

— on perçoit un sentiment de libération. L’angoisse s’atténue, la conscience se dégage, l’assurance de soi s’affermit ;

— on a le sentiment de devenir soi-même, d’être une autre personne.

3. – Période d’acceptation totale.

On y parvient graduellement : la transition est presque imperceptible. On est maintenant pleinement conscient de sa pédophilie et on commence à l’accepter positivement : « Je dois vivre avec et faire pour le mieux ! » L’orientation vers les enfants n’a plus à être éliminée de sa propre vie mentale (de ses pensées), justement parce qu’elle en est devenue la base même. On ne gaspille plus son énergie à entretenir l’aversion contre soi-même, ni à se défendre contre les attaques extérieures, mais on peut maintenant l’utiliser pleinement pour construire sa propre forme de vie, comme dans ses relations avec les autres, son travail et ses loisirs.

On se sent fort ou affermi, et capable de se défendre contre le monde extérieur. On ne considère plus l’enfant comme un objet (de passion), mais comme une personne agréable à fréquenter, avec qui on peut parler normalement, jouer, un être enfin digne d’attention.

Sur le plan religieux, on (re)vient à une bonne relation avec le Seigneur. On a confiance, la foi d’être un enfant de Dieu, et non un condamné. Les sentiments de culpabilité ont fait place à une expérience de bonheur et de joie.

En effet, le sentiment religieux peut à nouveau se développer car :

— l’amour pour le prochain a pris une forme personnelle et féconde ;

— l’amour est enfin vécu comme le plus haut bien.

Il n’y a plus de contradiction, et l’on peut vivre comme pédophile et être un bon chrétien. On adopte un style de vie qui paraît juste pour sa propre conscience et on ne se heurte plus longtemps aux prescriptions et déclarations provenant des Églises.

4. – L’intégration.

Elle est en fait une partie de l’acceptation complète, et doit aller de pair. Cependant, la réprobation sociale et le fait que les contacts pédophiles soient répréhensibles rendent cette intégration extrêmement difficile dans les cas particuliers. D’une part, en effet, le pédophile est vulnérable, et d’autre part, ses chances de contacts sont limitées.

Pour que l’intégration dans la vie sociale soit possible, il faudrait que le pédophile puisse informer l’ensemble de son environnement : famille, amis, collègues de travail, voisins…

Quant à l’intégration dans la communauté des croyants, le pédophile devrait pouvoir être accepté comme tel, se sentir comme chez lui. Pour cela, il faut un certain sentiment communautaire, même s’il n’est pas toujours compris (ils ne savent pas mieux !).

Quelques considérations pour terminer.

1. – L’autoacceptation et l’autoréalisation sont deux choses très différentes, et celui qui s’accepte soi-même n’est pas pour cela pleinement heureux. Mais l’autoacceptation est une condition absolue pour parvenir à l’autoréalisation et au bonheur. Elle est le point de départ car elle apporte la maîtrise de soi et permet une meilleure appréciation de ses possibilités.

Cependant, il se présentera toujours des difficultés pour l’autoréalisation parce que le pédophile appartient à un groupe minoritaire et que les possibilités de contacts avec les enfants sont difficiles et dangereuses.

2. – L’aide pastorale doit, dans une grande mesure, tenir compte du processus de l’autoacceptation. Elle doit le stimuler. À ce sujet, voir l’ouvrage de Loes Rouweler : « Pedofielen, in contact of conflict met de samenleving? » (Pédophiles, en contact ou en conflit avec la société ?). De ce livre, on extrait ici trois phases de cette aide, prises aux pages 75-81 :

— 1re phase : l’entretien individuel. Le moment le mieux indiqué est lorsque la période de résistance touche à sa fin, c’est-à-dire lorsque vient un doute, quand, dans la détresse, on recherche une solution vers l’aide à l’extérieur.

— 2e phase : participation à des groupes de discussion et de partage : cette forme d’aide convient au pédophile pour passer à la forme d’acceptation partielle.

— 3e phase : elle peut seulement commencer lorsque le pédophile est parvenu à une acceptation complète. Désormais, il peut s’intégrer dans une action dirigée vers l’extérieur, en mettant sur pied, par exemple, diverses formes d’information et d’émancipation de la pédophilie dans la société. Cette activité, évidemment, favorisera son intégration dans la société.




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Table des matières
Page de titre. En exergue
Remerciements, par le pasteur Joseph Doucé
Sommaire
Préface, par le docteur Jacques Waynberg
Introduction, par le pasteur J. Doucé
    I. TÉMOIGNAGES
1) Fragments d’un discours impossible, par Hugo Marsan
2) Interview d’Antonio, par le pasteur J. Doucé
    II. JURIDIQUE
1) Les relations sexuelles des mineurs selon le droit français, par Pierre Lenoël
2) Pédophilie et responsabilité, par Anneke S. C. Visser
3) La pédophilie en Italie, par Piergiovanni Palminota
    III. Dr EDWARD BRONGERSMA
Biographie du docteur Edward Brongersma
a) Un autre regard
b) L’adieu
c) Un pionnier : Hajo Ortil
d) Le consentement de l’enfant
e) Les pédophiles et la Justice
f) Pornographie et législation
g) Le pédophile devant ses juges
h) Jeunesse et sexualité
i) Pères et fils
j) La situation aux Pays-Bas
    IV. PSYCHOLOGIE
La pédophilie : quelques réflexions, par le pasteur J. Doucé
    V. CHRISTIANISME ET PÉDOPHILIE
L’Église et les pédophiles, par le pasteur J. Doucé
Documents :
a) Lettre aux pasteurs de paroisse d’Églises protestantes néerlandophones de la Belgique, par le pasteur Thijs Weerstra
b) La pédophilie : menaçante ou… non comprise, par le pasteur Th. Weerstra
c) À propos de l’enfant, de la sexualité et de la Bible, par le pasteur Th. Weerstra
d) Groupe de travail œcuménique pédophile en Flandres
e) Le processus de l’autoacceptation
Vers une pastorale des pédophiles, par le pasteur Alje Klamer
    VI. LITTÉRATURE ET PÉDOPHILIE
Littérature et pédophilie, par Gérard Bach
    VII. ASPECTS DU MOUVEMENT PÉDOPHILE
par Maurice Balland, Érick Pontalley, etc.
Introduction. – I, Pays-Bas, Belgique, France
II, Allemagne. – III, Suisse. – IV, Angleterre. – V, Pays scandinaves. – VI, États-Unis
VII, Position de l’I.L.G.A. – VIII, Pedophile Information Pool
    VIII. BIBLIOGRAPHIE ET DOSSIER DE PRESSE
par Pierre Fontanié et Maurice Balland
A — F (Abu-Nuwas → Franco)
G — L (Gagnon → Louÿs)
M (Man → Musil)
N — Z (Nabokov → Ziegler)
    IX. ANNEXES
a) Index des noms cités
b) Chez le même éditeur
c) Information : C.C.L.
4e page de couverture

Voir aussi

Source

Articles connexes

Notes et références