« Le premier registre infamant de la Préfecture de police de Paris au XIXe siècle » : différence entre les versions

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Établi sous la II{{e}} République, le « registre de pédérastes » B{{Exp|B4}} fut suivi au cours du {{s|XIX|e}} par le B{{Exp|B5}} et le B{{Exp|B6}}, moins intéressants, mais qui sont tout de même pris en compte dans les notes et commentaires de l’édition de 2012.
Établi sous la II{{e}} République, le « registre de pédérastes » B{{Exp|B4}} fut suivi au cours du {{s|XIX|e}} par le B{{Exp|B5}} et le B{{Exp|B6}}, moins intéressants, mais qui sont tout de même pris en compte dans les notes et commentaires de l’édition de 2012.


==Les amoureux des garçons dans le registre « pédés » de la Préfecture de police de Paris==
==Rédaction des registres de pédérastes==
L’âge des « petits jésus » ou des prostitués mineurs (la majorité étant à 21 ans) est rarement mentionné dans le registre établi par la Préfecture de police de Paris : celui de '''Colibri''', 15 ans, celui de '''Ray''' « qui a eu la cristalline à 15 ans », et celui de '''Bariski''', 16 ans, constituent des exceptions.
La police de l’époque ne distinguait pas les personnalités intéressées par les jeunes garçons des autres personnalités étiquetées « pédés » au sens large, souvent désignées comme « tantes » et dont le nom et le signalement sont portés dans le registre. Elle mentionnait néanmoins parfois, parmi d’autres particularités, un intérêt notable concernant les « mômes », de sorte qu’il est possible de repérer sur la centaine de noms du premier registre quelques amoureux des jeunes garçons.


Ainsi, sont mentionnés, sans qu’ils fassent l’objet d’une monographie dans la partie ''Dictionnaire'' du ''Registre infamant'' :
===Les amateurs de garçons dans le registre « Pédés »===


* '''Le « Baron Chaléon »''' qui entretenait des « jésus » et auquel un employé à l’administration des postes « procurait des petits garçons ».
L’âge des « [[Jésus (métier)|petits jésus]] » ou des [[prostitué]]s mineurs (la [[majorité]] étant alors à vingt et un ans) est rarement mentionné dans le registre établi par la Préfecture de police de Paris : celui de '''Colibri''', quinze ans, celui de '''Ray''' « qui a eu la cristaline<ref>La cristalline est une lésion [[syphilis|syphilitique]] pustuleuse remplie de liquide clair, se développant sur le [[prépuce]].</ref> à 15 ans », et celui de '''Bariski''', seize ans, constituent des exceptions.
* '''Isidore François Lerendu''', « pédéraste qui a levé deux mômes de 12 et 13 ans et les a emmenés chez lui. »
* '''Rivoir''' surpris au jardin des plantes pour avoir mis son membre à nu dans les mains d’un petit garçon de 12 ans.
* '''L’abbé Camille David''', ancien aumônier de collège, condamné pour outrage public à la pudeur commis sur un garçon de 14 ans.
* '''Le libraire Alvarez''', marié et père de famille, à qui un tailleur aurait fourni « un petit garçon pour une passe. »
* '''Claude Pagaut''' qui a fait « des propositions honteuses au jeune Clause Édouard, âgé de 15 ans ».
* '''Jean Claude Gelot''', arrêté en même temps que Jules Duvivier, 14 ans, le second ayant accepté de masturber le premier pour 50 centimes.


Font l’objet d’une monographie (partie ''Dictionnaire'' du ''Registre infamant'') :
La police de l’époque ne distinguait pas les personnalités intéressées par les jeunes garçons des autres personnalités étiquetées « pédés » au sens large, souvent désignées comme « tantes » et dont le nom et le signalement sont portés dans le registre. Elle mentionnait néanmoins parfois, parmi d’autres particularités, un intérêt notable concernant les « mômes », de sorte qu’il est possible de repérer, sur la centaine de noms du premier registre, quelques amateurs de jeunes garçons.


* '''Lariboisière (Honoré Charles Baston de Lariboisière)''' pour cette remarque : « On dit qu’il va à la recherche de petits garçons ».
Ainsi, sont mentionnés, sans qu’ils fassent l’objet d’une monographie dans la partie « Dictionnaire » du ''Registre infamant'' :
* '''Jean-Fortuné Dobelin''', qui amenait « des petits garçons coucher avec lui. »
* '''Auguste Jean-Marie [[Bachelot de la Pylaie]]''' à qui un domestique « procurait des mômes. »  
* '''[[Mathieu Joseph Bonaventure Orfila]]''' « qui amène chez lui des petits vagabonds, des jésus »
* '''Louis Augustin Onésiphore Taveau''', dentiste, inventeur d’un amalgame d’argent, et qui a communiqué la syphilis dont il souffrait aux garçons qu’il accueillait et qu’il adoptait.


Par ailleurs, si le nom du compositeur [['''Hervé''']] (Florimond Ronger) n’est pas inscrit dans le registre de la préfecture de police de Paris, son affaire (détournement d’un garçon de 12 ans) fait l’objet d’une monographie en raison de son traitement exactement contemporain de celle du chanteur d’opéra Alexis Dupont dont le nom figure, lui, dans le Registre. Les deux artistes furent du reste arrêtés par le même policier.
*Le libraire '''Alvarez''', marié et père de famille, à qui un tailleur aurait fourni « un petit garçon pour une passe ».
*Le '''[[baron Chaléon]]''' qui entretenait des « jésus » et auquel un employé à l’administration des postes « procurait des petits garçons ».
*L’abbé '''[[Camille David]]''', ancien aumônier de collège, condamné pour outrage public à la pudeur commis sur un garçon de quatorze ans.
*'''[[Jean-Claude Gelot]]''', arrêté en même temps que Jules Duvivier, quatorze ans, le second ayant accepté de masturber le premier pour cinquante centimes.
* '''[[Isidore François Lerendu]]''', « pédéraste qui a levé deux mômes de 12 et 13 ans et les a emmenés chez lui ».
*'''[[Claude Pagaut]]''' qui a fait « des propositions honteuses au jeune Clause Édouard, âgé de 15 ans ».
*'''[[Rivoir]]''', surpris au Jardin des plantes pour avoir mis son membre à nu « dans la main d’un petit garçon de 12 ans environ ».
*'''[[Eugène Joseph Yvert]]''' (ou Ivert), à qui un tapissier « procure de jeunes garçons ».


==Rédaction des registres de pédérastes==
==Dictionnaire==


Font l’objet d’une monographie dans la partie « Dictionnaire » du ''Registre infamant'' :


==Dictionnaire==
*'''[[Honoré-Charles Baston de Lariboisière]]''', pour cette remarque : « On dit qu’il va à la recherche de petits garçons ».
*'''Auguste [[Jean-Marie Bachelot de La Pylaie]]''', à qui un domestique « procurait des mômes » .
*'''[[Jean-Fortuné Dobelin]]''', qui « amenait des petits garçons coucher avec lui ».
*'''[[Mathieu Joseph Bonaventure Orfila]]''' « qui amène chez lui des petits vagabonds, des jésus ».
*'''[[Louis Augustin Onésiphore Taveau]]''', dentiste, inventeur d’un amalgame d’argent, et qui a communiqué la syphilis dont il souffrait aux garçons qu’il accueillait et qu’il [[adoption|adoptait]].


Par ailleurs, si le nom du compositeur '''[[Hervé (musicien)|Hervé]]''' (Florimond Ronger) n’est pas inscrit dans le registre de la préfecture de police de Paris, son affaire (détournement d’un garçon de douze ans) fait l’objet d’une monographie en raison de son traitement exactement contemporain de celle du chanteur d’opéra Alexis Dupont dont le nom figure, lui, dans le Registre. Les deux artistes furent du reste arrêtés par le même policier.


==Annexes==
==Annexes==
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*[[Police]]
*[[Police]]
*[[Quintes-feuilles]]
*[[Quintes-feuilles]]
== Notes et références ==
<references />

Version du 25 juin 2020 à 12:46

Le premier registre infamant de la Préfecture de police de Paris au XIXe siècle, sous-titré « Pédés » et suivi d’un Dictionnaire des noms propres et noms communs les plus significatifs du registre ainsi que d’Annexes, est une retranscription du registre BB4 de la Préfecture de police de Paris, annotée et accompagnée de commentaires par Jean-Claude Féray. Cet ouvrage, publié en 2012 par Quintes-feuilles, est souvent mentionné plus brièvement sous son titre de couverture Le registre infamant.

Établi sous la IIe République, le « registre de pédérastes » BB4 fut suivi au cours du XIXe siècle par le BB5 et le BB6, moins intéressants, mais qui sont tout de même pris en compte dans les notes et commentaires de l’édition de 2012.

Rédaction des registres de pédérastes

Les amateurs de garçons dans le registre « Pédés »

L’âge des « petits jésus » ou des prostitués mineurs (la majorité étant alors à vingt et un ans) est rarement mentionné dans le registre établi par la Préfecture de police de Paris : celui de Colibri, quinze ans, celui de Ray « qui a eu la cristaline[1] à 15 ans », et celui de Bariski, seize ans, constituent des exceptions.

La police de l’époque ne distinguait pas les personnalités intéressées par les jeunes garçons des autres personnalités étiquetées « pédés » au sens large, souvent désignées comme « tantes » et dont le nom et le signalement sont portés dans le registre. Elle mentionnait néanmoins parfois, parmi d’autres particularités, un intérêt notable concernant les « mômes », de sorte qu’il est possible de repérer, sur la centaine de noms du premier registre, quelques amateurs de jeunes garçons.

Ainsi, sont mentionnés, sans qu’ils fassent l’objet d’une monographie dans la partie « Dictionnaire » du Registre infamant :

  • Le libraire Alvarez, marié et père de famille, à qui un tailleur aurait fourni « un petit garçon pour une passe ».
  • Le baron Chaléon qui entretenait des « jésus » et auquel un employé à l’administration des postes « procurait des petits garçons ».
  • L’abbé Camille David, ancien aumônier de collège, condamné pour outrage public à la pudeur commis sur un garçon de quatorze ans.
  • Jean-Claude Gelot, arrêté en même temps que Jules Duvivier, quatorze ans, le second ayant accepté de masturber le premier pour cinquante centimes.
  • Isidore François Lerendu, « pédéraste qui a levé deux mômes de 12 et 13 ans et les a emmenés chez lui ».
  • Claude Pagaut qui a fait « des propositions honteuses au jeune Clause Édouard, âgé de 15 ans ».
  • Rivoir, surpris au Jardin des plantes pour avoir mis son membre à nu « dans la main d’un petit garçon de 12 ans environ ».
  • Eugène Joseph Yvert (ou Ivert), à qui un tapissier « procure de jeunes garçons ».

Dictionnaire

Font l’objet d’une monographie dans la partie « Dictionnaire » du Registre infamant :

Par ailleurs, si le nom du compositeur Hervé (Florimond Ronger) n’est pas inscrit dans le registre de la préfecture de police de Paris, son affaire (détournement d’un garçon de douze ans) fait l’objet d’une monographie en raison de son traitement exactement contemporain de celle du chanteur d’opéra Alexis Dupont dont le nom figure, lui, dans le Registre. Les deux artistes furent du reste arrêtés par le même policier.

Annexes

Voir aussi

Édition

Articles connexes

Notes et références

  1. La cristalline est une lésion syphilitique pustuleuse remplie de liquide clair, se développant sur le prépuce.