Les Huit Nuits de BoyWiki 2011 — Questions E1-E9
Les questions E1 à E9 de la première des Huit Nuits de BoyWiki ont été posées le 28 décembre 2011 sur le forum La Garçonnière. Un texte de présentation, reproduit ci-dessous, les accompagnait.
Les réponses proposées par BoyWiki, au cours de la troisième semaine de janvier 2012, figurent dans des boîtes déroulantes en bas de page.
Les Huit*Nuits*de*BoyWiki — Questions A1 à A9
On note depuis hier chez certains posteurs de LG une douce somnolence, suite logique du réveillon de Noël... Mais l’équipe de BoyWiki est toujours sur le pont, en ce jour des Saints-Innocents, pour secouer votre apathie, titiller votre culture, et exciter votre curiosité !
Les neuf énigmes de la cinquième des Huit*Nuits*de*BoyWiki vous feront approcher entre autres un riche collectionneur, un politicardcien, quelques artistes, un danseur adolescent et son amant, deux papes dont les faire-part de décès auraient pu être gratinés, et sept prix Nobel. Que du bonheur !
Question E1 (bleue)
• Il fut l’auteur d’un ouvrage en trois volumes sur l’amour uranien — c’est-à-dire pédérastique —, et le possesseur d’un vase ancien représentant hommes et garçons en train de faire l’amour ; mais l’authenticité de cet objet d’art érotique a été fortement remise en cause.
De qui s’agit-il ? Qu’avait-il en tête en offrant sa collection au musée de sa ville natale ?
Question E2 (bleue)
• Cet ancien employé de banque, devenu politicien, répand son activité dans un grand nombre de directions : il s’intéresse tout particulièrement à la pornographie enfantine, au Vatican (sans lien avec le sujet précédent...), aux fruits et légumes (les concombres ?), à l’enfance (ah oui ?!), au tourisme (sexuel ?), aux Français expatriés (Asie du Sud-Est, Afrique du Nord, etc.), aux prisons (ben voyons...), et à bien d’autres sujets. Qui est cet inénarrable bienfaiteur de l’humanité ?
Question E3 (bleue)
• Citer trois photographes français particulièrement importants qui ont souvent pris pour modèles de jeunes garçons.
Question E4 (bleue)
• Deux articles de la revue Paidika traitent chacun d’un peintre français. De qui s’agit-il ?
Question E5 (bleue)
• Tombé amoureux d’un beau danseur de quinze ans, ce musicien lui dédia quatre poèmes pédérastiques lors d’un voyage à Paris.
Connaissez-vous les deux noms qui composent ce couple ? À quel mythe grec le premier poème associe-t-il un petit prostitué ?
Question E6 (violette)
• Dans quel livre néerlandais au titre empreint d’une grande religiosité est-il surtout question de l’amour des garçons, entre eux ou avec des hommes ?
Question E7 (violette)
• Nez large et culottes de soie.
Question E8 (rouge)
• De quels papes dit-on qu’ils sont morts en faisant l’amour avec de jeunes garçons ?
(Avertissement : pour pouvoir trouver la réponse sur BoyWiki, il est préférable que Java.script soit activé dans votre navigateur.)
Question E9 (verte)
• Quels sont les sept titulaires d’un prix Nobel mentionnés sur BoyWiki ?
BoyWiki, ça décoiffe, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain !
Bon amusement à tous dans le wiki des jeunes de 7 à 77 ans...
Réponses
• Il fut l’auteur d’un ouvrage en trois volumes sur l’amour uranien — c’est-à-dire pédérastique —, et le possesseur d’un vase ancien représentant hommes et garçons en train de faire l’amour ; mais l’authenticité de cet objet d’art érotique a été fortement remise en cause.
De qui s’agit-il ? Qu’avait-il en tête en offrant sa collection au musée de sa ville natale ?
Réponse :
Edward Perry Warren, auteur du traité A defence of Uranian love et possesseur de la célèbre Coupe Warren, concevait son activité d’expert et de collectionneur d’art antique comme un véritable « évangile pédérastique ». Dès sa jeunesse il s’était rebellé contre Boston, dont sa famille était originaire, et dont la mentalité de « sagesse mondaine » lui paraissait hostile à l’amour ; mais en alimentant le Boston Museum of Fine Arts en antiquités gréco-romaines, il voulait imposer aux yeux de tous la réalité de l’amour entre hommes et garçons.
La page très détaillée de BoyWiki sur la Coupe Warren expose les controverses récentes sur l’authenticité de cet objet extraordinaire. On peut y voir deux couples, dont l’un au moins se compose d’un homme et d’un garçon, en pleine activité sexuelle — avec en plus un petit spectateur qui n’en perd pas une miette ! La section Edward Perry Warren en tant que collectionneur permet de mieux comprendre les motivations du premier possesseur de l’œuvre :
« J’ai toujours dit et pensé que c’était la haine de Boston qui me faisait travailler pour Boston… La collection fut mon plaidoyer contre ce qui à Boston contredisait mon amour païen. »
Edward Perry Warren était devenu le principal agent du musée de Boston (dont son frère Sam était l’un des administrateurs) : chargé des achats d’antiquités gréco-romaines, il était plus qu’un simple intermédiaire, et pouvait donc prendre des décisions en fonction de son dessein secret d’illustrer l’« amour païen ». Le budget d’achats de la ville ayant ses limites, il a stocké certains objets pendant des années, immobilisant ainsi du capital, parce qu’il tenait à ce qu’ils rejoignent un jour le musée et contribuent à son « plaidoyer ». Il a donc vraiment payé de sa personne, comme en témoigne son rapport très personnel à cette collection : « Le musée était véritablement un évangile pédérastique. Il doit être compté comme un résultat de l’amour ».
En outre, de son vivant, Edward Perry Warren a offert un grand nombre d’œuvres au musée de Boston (366 objets donnés en plusieurs fois, notamment en 1893 et en 1913) et à d’autres établissements.
Nous avons apprécié la densité de la [https://www.legarcon.net/messages/339769.htm
• Cet ancien employé de banque, devenu politicien, répand son activité dans un grand nombre de directions : il s’intéresse tout particulièrement à la pornographie enfantine, au Vatican (sans lien avec le sujet précédent...), aux fruits et légumes (les concombres ?), à l’enfance (ah oui ?!), au tourisme (sexuel ?), aux Français expatriés (Asie du Sud-Est, Afrique du Nord, etc.), aux prisons (ben voyons...), et à bien d’autres sujets. Qui est cet inénarrable bienfaiteur de l’humanité ?
Réponse :
Il s’agit de Jacques Remiller, 71 ans, député UMP de Vienne, en Isère.
Nous ne résisterons pas plus longtemps au plaisir de citer toutes les compétences de Jacques Remiller — s’il faut en croire la liste des commissions de l’Assemblée nationale auxquelles il participe :
Fruits et légumes – Coutellerie et arts de la table – Enfant – Presse – Sectes – Tourisme – Adoption – Animaux – Cinéma et production audiovisuelle – Français de l’étranger – Humanitaire – Intégration des personnes fragilisées et handicapées – Mondialisation : régulations économiques et sociales – Prisons et conditions carcérales – Sida – Sport et éducation sportive – Systèmes juridiques européens – Vatican – etc…
Les séances de l’Assemblée nationale, nous apprend le Journal Officiel, servent entre autres à mettre en scène des élucubrations de ce genre :
M. Jacques Remiller appelle l’attention de M. le ministre de la culture et de la communication [Frédéric Mitterrand] sur la progression de la pédo-pornographie via le web. Internet, qui est un moyen de communication incroyable est aussi, malheureusement, le lieu de toutes les dérives dont une en particulier : la pédo-pornographie. Aujourd’hui, plus de 1 million d’images et plus de 40 millions de sites à caractère pédo-pornographique existent, et sont consultées régulièrement, malgré les lois en vigueur qui rendent leur consultation ou leur diffusion illégale. Aussi, souhaite-t-il connaître les intentions du Gouvernement pour renforcer la législation actuelle.
Il y a donc sur le web, selon ce monsieur, 40 fois plus de sites pédo-pornographiques que d’images ! Encore un député qui maîtrise bien son sujet…
De toute façon, personne n’en a rien à branl cirer, puisque « cette question écrite est restée sans réponse, comme quelque 120 autres qu’il a posées à différents ministres, sur des thèmes très variés, au cours des neuf premiers mois de l’année 2010 ».
Tous les antis ne sont pas aussi cocasses — il en est de dangereux, dont les articles sur BoyWiki restent à créer. Certes, on trouve déjà des pages sur Christian Vanneste, un autre député UMP, qui ne s’est pas fait que des amis dans la « communauté gay » en rappelant la gradation progressive entre homosexualité, éphébophilie, pédérastie et pédophilie ; sur Neil M. Cohen, un politicien du New Jersey ayant collaboré au durcissement des lois contre la pornographie infantile, et condamné ensuite à de la prison ferme pour avoir enfreint ces mêmes lois ; sur Edmond Kaiser, le pharmacien suisse pourfendeur du « tourisme sexuel » ; et même sur Johan Schlüter, porte-parole d’une organisation anti-piratage danoise qui trouve le prétexte de la pornographie enfantine excellent pour censurer l’internet. Mais qui viendra s’occuper de Bernard Valadon, de François Lefort, de Ségolène Royal, d’Enfance et Partage, de L’Enfant Bleu et de leur avocat Jean Chevais, de La Voix de l’Enfant et de sa porte-parole Carole Bouquet, et de tant d’autres puritains plus ou moins actifs contre l’amour des garçons ?
• Citer trois photographes français particulièrement importants qui ont souvent pris pour modèles de jeunes garçons.
Réponse :
Sont cités par BoyWiki comme photographes français importants sur le thème des garçons : Bernard Alapetite, Robert Doisneau, Bernard Faucon et Jos Le Doaré. On peut y ajouter Karel (ou Charles) Egermeier, de nationalité hongroise, mais dont la carrière se déroula en France, ainsi que Rudolf Lehnert, Austro-hongrois naturalisé français.
La liste étant inachevée, des noms comme Robert Manson, Gérard Marot, Negrepont, Jacques Simonot ou Jean-Manuel Vuillaume n’y figurent pas encore — mais constituent bien sûr des réponses valables.
La page Photographie de BoyWiki a pour objet de recenser les photographes ayant produit une œuvre garçonnière (à ce jour, seules les lettres A à L sont remplies). Les plus importants sont indiqués en caractères gras. Sur les 85 noms actuellement répertoriés, seul Wilhelm von Gloeden fait l’objet d’un article (de même que son cousin Guglielmo Plüschow). Si un bon connaisseur de la photographie veut compléter les lacunes en « bleuissant les liens rouges », il sera le bienvenu !
• Deux articles de la revue Paidika traitent chacun d’un peintre français. De qui s’agit-il ?
Réponse :
Le peintre Charles Filiger est présenté dans l’article de Will H. L. Ogrinc « Neither to laugh nor to cry : a failure in the end : Charles Filiger (1863-1928) » (vol. 1, n° 4, automne 1988) ; et François Augiéras, qui fut à la fois peintre et écrivain, dans l’article de Gert Hekma « François Augiéras (1925-1971) » (vol. 3, n° 1, hiver 1993).
Paidika est une revue pédérastique en langue anglaise, à parution irrégulière, fondée à Amsterdam par Donald H. Mader et Joseph Geraci en 1987. Elle porte comme sous-titre The journal of paedophilia, ce dernier terme étant compris au sens large de « relations amoureuses entre adultes et mineurs » (un nombre restreint d’articles abordent la coréphilie et les rapports femme-garçon).
Douze numéros de Paidika ont été publiés jusqu’en 1995 — soit au total près de mille pages — avec des collaborateurs aussi prestigieux que Robert Bauserman (co-auteur du rapport [https://en.boywiki.org/wiki/Bruce_Rind
• Tombé amoureux d’un beau danseur de quinze ans, ce musicien lui dédia quatre poèmes pédérastiques lors d’un voyage à Paris.
Connaissez-vous les deux noms qui composent ce couple ? À quel mythe grec le premier poème associe-t-il un petit prostitué ?
Réponse :
Le compositeur et pianiste polonais Karol Szymanowski (1882-1937) écrivit quatre poèmes en français pour le jeune danseur Boris Kochno (1904-1990), alors âgé de quinze ans, dont il était tombé amoureux dès leur rencontre à Elisavetgrad en Ukraine. Le premier de ces poèmes est intitulé « Ganymède ».
Le texte intégral des quatre poèmes pour Boris Kochno est conservé dans BoyWiki. À noter qu’il existe des variantes pour certains vers, et qu’on peut légitimement se demander lesquelles sont authentiques. Quelqu’un connaîtrait-il une source francophone fiable (et de préférence imprimée) ? Il est possible en effet que le texte ait été déformé par des traductions successives. Mais une autre hypothèse serait que Szymanowski ait eu une connaissance insuffisante du français, et que les tournures défectueuses soient réellement de sa main.
Le premier poème porte en titre le nom du petit prince troyen enlevé par Zeus pour lui servir d’échanson et d’aimé sur l’Olympe — amour idéal, mythique, mis ici en contraste avec les faveurs tarifées d’un petit prostitué de bas étage : le rêve éthéré du pédéraste confronté à la plus basse réalité. Toute la tension de cette scène est fondée sur l’opposition de termes et de notions qui s’entrechoquent : ange—fange, amour—sous, caresses—détresse… Voici ce texte étrange, qui reflète manifestement une réalité vécue par l’auteur (les corrections y sont intégrées) :
Bel enfant – ton regard mystérieux et sauvage
S’envole vers l’infini. – Petit ange
Dont les yeux sont les reflets de célestes images
Et les astres irisés trempés dans la fange.
Ton amour est payé quelques sous… et ton âme,
Esclave radieuse dont j’ignore le prix,
Tandis que ton petit corps frêle se pâme –
Insouciante et chaste, sourit.
Vers quel Dieu inconnu s’envole ton sourire ?
Pour qui la flamme secrète de tes divines ardeurs ?
Les cieux sont muets et tristes à mourir…
Sous ma main je sens battre ton petit cœur !
Qu’attends-tu ? Le mystère de l’amour
T’est connu. Ton regard errant
S’attarde froid sur mes yeux ; au petit jour
Tu as lu leur mystère – le Néant !
Tu me quittes. Sur tes lèvres fleuries
S’évanouit l’ardeur de mes caresses.
Tu emportes ton mystère – et l’oubli,
Tu me laisses seul – dans la détresse.
Karol Szymanowski est également l’auteur d’un roman pédérastique en polonais, Ephebos, dont il ne reste malheureusement qu’un seul long chapitre, récupéré à partir d’une traduction russe ! Intitulé « Le banquet », il a été traduit en allemand et édité par Rosa Winkel. Hubert Kennedy en a publié une étude détaillée dans le onzième numéro de Paidika : « Karol Szymanowski, his boy-love novel, and the boy he loved ».
Une mauvaise réponse n'en est pas moins intéressante ; le nom de Benjamin Britten a amené ce commentaire :
Je ne sais pas si Benjamin Britten a écrit des poèmes inspirés par des garçons, mais plusieurs de ses jeunes amis furent les dédicataires d'œuvres du compositeur. Britten a connu Wulff Scherchen, fils du chef d'orchestre, alors âgé de quatorze ans et a inscrit son nom dans Antique, une des chansons de la suite des Illuminations de Rimbaud. Et aussi, Piers Dunkerley, garçon de treize ans aux débuts de leur amitié, plusieurs fois cités dans le double volume de la correspondance et qui est un des dédicataires du War Requiem. De même pour Humphrey Maud et The Young Person's Guide to the Orchestra.
Cf. John Bridcut, « Britten's Children », Faber and Faber, 2006. ISBN 0-571-22839-9. Il y est question des garçons qui ont inspiré Britten, de ceux qu'il a connu. Ce livre a sa page sur Wikipedia et plusieurs comptes-rendus se trouvent sur la toile.
• Dans quel livre néerlandais au titre empreint d’une grande religiosité est-il surtout question de l’amour des garçons, entre eux ou avec des hommes ?
Réponse :
Il s’agit de Gezangen et gebeden d’Astère-Michel Dhondt (en français Hymnes et prières).
On peut lire d’intéressantes explications complémentaires sur la page de BoyWiki consacrée à l’écrivain néerlandais d’origine belge Astère-Michel Dhondt — en particulier celle-ci :
Sam De Graeve a fait remarquer : « En se basant sur les titres, on peut penser que Dhondt est surtout un auteur religieux. « Dieu » est dans le titre de son premier livre [God in Vlaanderen = Dieu en Flandre], une allusion au nombre sacré « sept » dans celui du deuxième [Zeven geestige knaapjes = Sept petits garçons spirituels], et le troisième livre de notre auteur est intitulé Hymnes et prières. Mais le brave catholique qui s’intéresserait à l’achat de Hymnes et prières en avalerait de travers, puisque le thème principal de cet auteur est l’amour entre et pour de jeunes garçons. (…) ».
Voici une traduction des premières lignes de Dieu en Flandres
« | Un après-midi au début de juillet, un petit garçon se trouvait seul sur le quai de la gare Saint-Pierre à Gand. qui était-il ? Selon l'état-civil : Tim van Male, fils d'Alexis et de Dominique Buyle, dix ans, né et résident à Ostende, Résidence du Parc, place Marie-José. Selon la femme de ménage de l'appartement de sa mère : un ange, doux comme le petit Jésus. Selon le directeur de son école : un oasis de personnalité dans un désert de médiocrité. Selon un voisin, agent d'assurances avec un diplôme d'humanités : un tout jeune Ganymède. Selon Rolle, son camarade le meilleur : le garçon le plus intelligent qui se puisse trouver. Selon la maman de Rolle : le plus beau petit garçon d'Ostende. Selon un poète mystique qui était amoureux de lui plutôt que de sa mère : Dieu en Flandres. Astère-Michel Dhondt : |
» |
Même si les Pays-Bas sont peut-être le pays du monde qui compte la plus forte proportion d’athées, ils restent très marqués par les préoccupations religieuses, peut-être à cause de l’affrontement séculaire entre catholiques et protestants, voire entre Églises protestantes. Nous avons découvert avec surprise que d’autres réponses à la question posée — un titre religieux donné à un ouvrage pédérastique — étaient envisageables.
Parmi les recueils du poète calviniste Willem de Mérode (1887-1939, de son vrai nom Willem Eduard Keuning), on trouve les titres Het heilig licht (La sainte lumière) (1922), Laudate dominum [(Louez le Seigneur) (1931), XXX psalmen (Trente psaumes) (1934). Mais dans un article de Hans Hafkamp pour Paidika (n° 1, 1987), intitulé « The life of a Christian boy-lover : the poet Willem de Mérode », seul le premier de ces ouvrages est mentionné pour son thème pédérastique — le critique littéraire Roel Houwink ayant même parlé à son sujet d’« un érotisme déséquilibré, dont l’origine réside apparemment dans un sens de la sexualité complètement dévoyé ».
On peut citer encore le récit Go to the mosk de Jan Hanlo, sous-titré Brieven uit Marokko [Va à la mosquée : lettres du Maroc]. L’auteur y relate sa rencontre à Marrakech avec un petit Noir de douze ans, Mohamed, et avec ses copains tout aussi délurés. On trouvera plus de détails dans un autre article de Hans Hafkamp, « Time of youth, time of beauty : the poet Jan Hanlo (1912-1969) », publié en 1994 dans le numéro 11 de Paidika. Quelques lignes à propos de Mohamed, tirées d’une lettre de Hanlo traduite en anglais, en donneront un aperçu :
« He sleeps rarely at home. He sleeps in the medina (the inner city). Where? On the ground, or—mostly—with men. He is a complete sex maniac. A fak-fak maniac. […] When he is doing “fak-fak”, he is already longing for the next time. […] He is completely crazy about bodies and fak-fak. And still he is a delightful child of 12, with the delightful breath and beauty of a child. »
Mais jetons vite un voile pudique sur de telles turpitudes, de peur d’avoir à enfreindre la sacro-sainte règle n° 5…
• Nez large et culottes de soie.
Réponse :
Il s’agit d’une allusion déguisée à la deuxième strophe de Li Taï Po (chanson chinoise du Honan) :
Lentement, bel enfant que nul orgueil ne diminue ;
Ton doux regard, brillant, fusait au mince auvent de tes paupières ;
Tes narines étaient larges, bien étalées,
Frémissantes comme on voit aux jeunes étalons ;
Tes reins étaient bien moulés dans la ceinture
Qui retenait ta culotte de soie,
On peut lire dans BoyWiki le texte intégral de ce beau poème pédérastique, publié en 1954 par la revue Arcadie.
S’agit-il du même Li Taï Po (« Li Grand Éclat ») que l’un des plus grands poètes chinois (transcrit aussi Li Po ou Li Bai), qui vécut de 701 à 762 ? Si c’est le cas, le second tome de l’anthologie pédérastique mondiale The eternal flame, compilée et traduite par Anthony Reid, nous apprend qu’après avoir été le joli garçon du poème ci-dessus, il continua une belle carrière d’homosexuel et de pédéraste.
À Yangzhou, dans sa jeunesse, Li Taï Po dilapida une fortune pour de beaux adolescents, qu’il tira de la misère. Puis, bien que traité avec les plus grands égards à la cour de l’empereur Xuanzong, il mena presque toujours une existence de vagabond. Devenu taoïste, il s’adonna à la poésie et à l’ivresse, et pratiqua aussi le code du xia (prononciation approximative “chya”) ou « errance chevaleresque », une coutume étrange, romantique et illégale, qui incluait le fait de réparer les torts faits aux plus faibles : le poète passa donc au fil de l’épée de nombreux oppresseurs de jeunes garçons.
Li Taï Po fut un temps accompagné par un petit page bien-aimé, nommé « Cinabre », qu’il entraînait parfois dans ses beuveries (le cinabre, minerais rouge de mercure, était utilisé comme drogue par les taoïstes, afin d’accéder à un état bienheureux ou à l’immortalité, ou du moins pour prolonger la jeunesse et la vie).
BoyWiki est encore assez pauvre au sujet de la Chine. Citons encore une fois Richard F. Burton, qui en traite brièvement dans le chapitre « Pederasty » de son Terminal essay, en l’incluant dans la « zone sotadique » dont il développe l’hypothèse :
The Chinese, as far as we know them in the great cities, are omnivorous and omnifutuentes: they are the chosen people of debauchery, and their systematic bestiality with ducks, goats, and other animals is equalled only by their pederasty. Kæmpfer and Orlof Torée (Voyage en Chine) notice the public houses for boys and youths in China and Japan.
Les Chinois, pour autant que nous les connaissions dans les grandes cités, sont omnivores et omnifouteurs : ils sont le peuple élu de la débauche, et leur bestialité systématique avec des canards, des chèvres et d’autres animaux n’a d’égale que leur pédérastie. Kæmpfer et Orlof Torée (Voyage en Chine) remarquent les maisons publiques de garçons et de jeunes gens en Chine et au Japon.
• De quels papes dit-on qu’ils sont morts en faisant l’amour avec de jeunes garçons ?
(Avertissement : pour pouvoir trouver la réponse sur BoyWiki, il est préférable que Java.script soit activé dans votre navigateur.)
Réponse :
Selon BoyWiki, il a été dit que les papes Paul II et Léon X seraient morts en faisant l’amour avec des garçons.
Ces allégations — qui ne sont pas forcément prouvées — sont rapportées dans l’infographie illustrant la pédérastie dans le monde méditerranéen. Après avoir activé Java.script si nécessaire, cliquez sur le XVème ou le XVIème siècle, puis sur Rome, pour voir apparaître de petits textes à propos des papes présumés pédérastes, parmi lesquels :
[…] Paul II, élu en 1464, mourut d’une crise cardiaque le 26 juillet 1471 alors qu’il était, semble-t-il, en train de faire l’amour avec un page. […]
[…] Léon X, tonsuré à 7 ans, cardinal à 13 ans, pape de 1513 à 1521, serait mort au lit avec un garçon. […]
Les articles de BoyWiki sur ces papes ne sont pas encore rédigés. C’est pourquoi on ne peut donner ici que quelques liens sur l’internet, à l’usage des curieux qui voudraient approfondir la question.
L’article [https://it.wikipedia.org/wiki/Papa_Paolo_II
• Quels sont les sept titulaires d’un prix Nobel mentionnés sur BoyWiki ?
Réponse :
Ont obtenu un prix Nobel, par ordre chronologique : Rudyard Kipling (littérature, 1907), Thomas Mann (littérature, 1929), Hermann Hesse (littérature, 1946), André Gide (littérature, 1947), François Mauriac (littérature, 1952), George Seferis (littérature, 1963), Daniel Carleton Gajdusek (médecine, 1976).
Un seul de ces lauréats du prix Nobel a une page sur le BoyWiki francophone — et encore n’est-ce qu’un début de commencement d’ébauche : André Gide ; mais c’est nettement mieux [https://en.boywiki.org/wiki/André_Gide
Liens
Textes publiés sur La Garçonnière :
- Les Huit*Nuits*de*BoyWiki — Questions E1 à E9 (samedi 28 décembre 2011)