Maurice Balland

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Maurice Balland
en 1988

Maurice Balland (Paris, 5 juillet 1914 – Paris, 5 avril 2003) est un prêtre capucin français.

Ayant eu la révélation tardive de sa pédérastie à l’occasion de son ministère auprès de jeunes adolescents, il devint peu à peu militant pour l’acceptation et la dépénalisation des relations sexuelles entre adulte et mineur.

À quelques années d’intervalle, il subit deux incarcérations dans les affaires Amaniera et du CRIES. Bras droit du pasteur Doucé au Centre du Christ Libérateur, il rédigea en outre plusieurs ouvrages auto-édités.

Biographie

Enfance et jeunesse

Carte de première communion de Maurice Balland

Né à la veille de la Première Guerre mondiale dans une famille parisienne de milieu populaire, Maurice Balland disait avoir été marqué dans sa petite enfance par l’absence de son père, soldat au front, et par l’angoisse permanente que provoquait cette situation chez sa mère.

Après ses années de séminaire, il entreprit des études lui permettant d’être professeur de sciences naturelles, fut ordonné prêtre et entra dans l’ordre franciscain des capucins. Il en gardera toute sa vie l’insigne, un Tau métallique au revers du col.

À Lorient

Après plusieurs années d’enseignement, Maurice Balland fut envoyé vers 1950 à Lorient, ville bretonne rasée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Il y organisa en particulier pour les indigents le Foyer Saint-François (situé au 7 de la rue Hyacinthe Glotin).

C’est alors qu’il prit alors conscience de son attirance pour les garçons, dans les circonstances qu’il a décrites, en les romançant, dans son récit Hervé : invité par de jeunes adolescents à se dénuder et à pratiquer avec eux des actes sexuels, il s’interrogea sur ces comportements, qui lui paraissaient parfaitement naturels, et en arriva à la conclusion qu’ils n’étaient pas moralement condamnables — contrairement à la doctrine officielle de l’Église.

Au couvent de Paris

Établi dans les années 1960 au couvent des capucins du 32 rue Boissonade, dans le XIVe arrondissement de Paris, il y travaillait à la Procure des Missions, où il était en particulier responsable de la revue Mission-Messages.

C’est à cette époque qu’il s’inscrivit au CLESPALA, club de l’association homophile Arcadie. Suite à une conférence donnée par plusieurs membres du groupe pédérastique arcadien CAPRI, il y adhéra en 1970, et il en fut désormais l’un des membres les plus assidus, manquant rarement les réunions qui se tenaient alternativement au siège du CLESPALA, rue du Château d’Eau, et chez le principal animateur du CAPRI, dans le XIIIe arrondissement.

Dans le cadre de ses responsabilités à la Procure des Missions, il fit dans les années 70 plusieurs séjours en Afrique, particulièrement en Éthiopie, dont il revint en 1977.[1]

Il fut également à de nombreuses occasions prédicateur itinérant, prêchant des retraites dans des paroisses de la région parisienne. Il en retira une expérience précieuse de l’âme humaine, les fidèles osant lui avouer dans ces circonstances exceptionnelles des choses dont ils ne parlaient jamais à leur confesseur habituel.

Sa vie privée comportait assez régulièrement des liaisons suivies avec des garçons, selon un schéma dont il avait éprouvé la solidité. Entré en relations avec les parents qui habitaient en banlieue parisienne (et qui appartenaient parfois de sa propre famille), il proposait d’organiser pour leur fils des sorties à la fois divertissantes et éducatives : visite du Musée de la Marine, du Palais de la Découverte, etc. Il ne s’agissait tout d’abord que de quelques heures en journée ; puis le garçon était invité à passer la nuit à Paris, ce qui nécessitait que tous deux prennent une chambre d’hôtel. Enfin, lorsqu’il était suffisamment sûr de l’intérêt et de la connivence de son jeune compagnon, il pouvait lui proposer d’entrer dans une relation plus intime.

Responsabilités associatives

Pendant ses congés annuels, jusqu’en 1981, Maurice Balland accompagnait en Angleterre (Rochester, etc.) des groupes d’adolescents, au cours de voyages organisés par l’organisme de séjours linguistiques Turgis.

De 1976 à 1978, il accepta le rôle de vice-président de l’Association Nationale pour la Création de Républiques d’Enfants, créée par trois éducateurs pédérastes pour favoriser l’établissement de communautés éducatives selon les principes libertaires de Janusz Korczac et de l’école de Summerhill.

Premier procès

Maurice Balland était en contact avec un informaticien d’une trentaine d’années qui lui communiquait des photographies pornographiques d’enfants. Celui-ci fut arrêté en août 1981, suite à une dénonciation par la jeune sœur de deux garçons dont il s’occupait et à la plainte consécutive des parents.[2]

Maurice Balland fut à son tour arrêté le 21 octobre 1981, son adresse ayant été trouvée dans le carnet d’adresses crypté de l’informaticien. Une perquisition dans sa chambre du couvent permit de découvrir des documents montrant qu’il avait été en contact avec de nombreux mineurs, et l’enquête prouva qu’il avait eu avec plusieurs d’entre eux des activités sexuelles illégales. Il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes.

Le juge d’instruction chargé de cette affaire, qui arrivait à la retraite, entretint avec lui des rapports très humains et ne voulut pas l’accabler. Reconnaissant ne rien connaître de la réalité carcérale, il demanda même à Maurice Balland de décrire son expérience, dans un long texte qui deviendra Six mois à Fresnes (Fresnes-éthique !). Puis il le fit remettre en liberté, sous la condition de rester enfermé dans un monastère en attendant le procès. Le même juge d’instruction fit en outre traîner le dossier, de manière à attendre le changement de législation promis par le président François Mitterrand : ainsi, les actes accomplis avec des garçons de plus de quinze ans ne seraient pas pris en compte.

À l’issue du procès, où il fut condamné à une peine de prison couverte par la détention préventive, Maurice Balland se vit proposer par son ordre religieux le choix de rester cloîtré dans un monastère pour le restant de ses jours ou d’être « réduit à l’état laïc ». La seconde option lui parut préférable, ce qui lui permit de découvrir une vie complètement nouvelle, avec un contact des réalités et une liberté qu’il n’avait jamais expérimentés jusqu’alors.

Après avoir logé pendant quelques mois dans un hôtel meublé de Paris, il se vit attribuer par l’Office de HLM un ancien logement de concierge, au 110 boulevard Sérurier (XIXe arrondissement). Il demeura jusqu’à la fin de sa vie, pendant une vingtaine d’années, dans ce petit appartement de deux pièces en rez-de-chaussée, qui lui permettait de recevoir facilement aussi bien des enfants du quartier que des amis adultes.

C’est là qu’il écrivit Hervé, roman autobiographique basé sur son expérience de jeune prêtre à Lorient. Il rédigea ensuite plusieurs autres œuvres d’imagination ou à caractère plus polémique.

Le CCL

Après avoir adhéré au CCL, Maurice Balland, à la demande du pasteur Doucé, y organisa des réunions mensuelles pour les pédophiles.

Vers 1985, ce groupe pédophile accepta de collaborer avec deux étudiants en psychiatrie, Corinne Gauthier-Hamon et Roger Teboul, pour la préparation d’une thèse qui sera éditée en 1988 sous le titre Entre père et fils : la prostitution homosexuelle des garçons. Il y sera fait de Maurice Balland un portrait en charge sous le pseudonyme d’Armand.

Sa collaboration avec le pasteur Doucé fut très étroite, en particulier en matière éditoriale : il assurait la réécriture des textes qu’avait rédigé le pasteur dans un français incertain, tant pour la revue ILIA que pour les publications du CCL, en particulier La pédophilie en question. Grâce à sa documentation et à ses contacts personnels, il prit une part importante à la rédaction de ce dernier ouvrage, entre autres pour la section « Aspects du mouvement pédophile ».

Second procès

Maurice Balland était devenu le correspondant du CRIES pour la France. Il fut inclus dans la rafle effectuée le 9 mars 1988 contre 277 personnes dans le cadre de l’affaire instruite contre cette association belge : arrêté, perquisitionné, interrogé, puis à nouveau incarcéré à Fresnes (il avait alors soixante-treize ans).

Le Nouveau Détective du 17 mars 1988

Une semaine plus tard, l’hebdomadaire à sensations Le Nouveau Détective publia une « enquête » en grande partie mensongère de Michel Mary, intitulée « Le chef du réseau porno était un moine : Paris-Bruxelles – mars 1988 : 280 notables interpellés ». Les informations personnelles révélées dans cet article, ainsi que les photographies des différentes personnes mises en cause (dont un grand portrait du père Balland publié en couverture), théoriquement couvertes par le secret de l’instruction, ne pouvaient avoir été obtenues que par l’intermédiaire de policiers ou du juge d’instruction.

Il fut condamné en 1990 à dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis.[3]

Dernières activités

Cette seconde affaire de mœurs, et en particulier la publication de l’article diffamatoire du Nouveau Détective, avait signalé Maurice Balland à l’attention de son voisinage. Si, à son retour, les adultes et les enfants ne lui posèrent pas de problème, il eut parfois à souffrir de l’agressivité de quelques jeunes plus ou moins drogués ou alcoolisés qui se réunissaient à l’entrée de l’immeuble, devant son logement. Même s’il prit toujours ces attaques avec beaucoup de sérénité, il dut réclamer à l’Office des HLM le blindage de sa porte.

De même, il découvrit un jour, dans une vitre de la fenêtre du salon, une perforation due à un tir à balle réelle. Des vitres blindées furent également posées.

Une fois libéré, il reprit ses activités au C.C.L. Mais après l’assassinat du pasteur Doucé, en 1990, il s’en éloigna petit à petit, n’appréciant guère Caroline Blanco, la remplaçante du pasteur. Il garda cependant contact avec quelques pédérastes connus lors des réunions mensuelles, et les reçut régulièrement à son domicile pour des discussions informelles où chacun pouvait s’exprimer librement.

Il entretint aussi une abondante correspondance avec divers amis (parfois incarcérés), des journalistes (Ménie Grégoire), etc.

Mensonges médiatiques

Maurice Balland a été l’objet de nombreuses calomnies et inexactitudes, que ce soit de la part de l’hebdomadaire sensationaliste Le Nouveau Détective, des auteurs de la thèse Entre père et fils, ou du Réseau Voltaire de Thierry Meyssan.

Œuvres

Récits autobiographiques

[À compléter]

Récits imaginaires

[À compléter]

Essais

[À compléter]

Traductions et collaboration

[À compléter]

Correspondance

[À compléter]

Voir aussi

Bibliographie

Œuvres

Récits
  • Vive la vie ! : itinéraire pédophile / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris], 1991.
  • Carré blanc / Jules Maubland. – [Paris] : Maurice Balland.
  • Attention ! carré blanc ! : roman / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris] : Maurice Balland, 1989.
  • Hervé : roman / Jules Maubland. – [Paris] : [Maurice Balland], [vers 1984]. – [2]-132 f. ; 30 × 21 cm.
  • Hervé : roman / Maurice Balland. – Éd. déf. – Paris : Maurice Balland, 1989 (photocopie par les soins de l’auteur). – 104 f. ; 30 × 21 cm.
  • Nouvelles. 1e série, Enfant de cœur ! / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris] : Maurice Balland, 1989.
    Nouvelles. 2e série, L’apprenti / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris] : Maurice Balland, 1990.
    Nouvelles. 3e série, Le garçon dans la nuit / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris] : Maurice Balland, 1990.
    Deuxième édition considérablement augmentée, en trois volumes.
  • Leçons particulières : nouvelles / Maurice Balland. – [Paris] : Maurice Balland, 1991.
    Les deux copains : nouvelles. 2e série / Maurice Balland. – [Paris] : Maurice Balland, 1991.
    Troisième édition révisée.
  • Six mois à Fresnes (Fresnes-éthique !) / Maurice Balland. – [Paris] : Maurice Balland.
    Récit autobiographique rédigé à la demande du juge d’instruction qui était chargé du dossier de M. Balland lors de sa première affaire judiciaire.
  • Vacances à Fresnes ! (Six mois à Fresnes : Fresnes-éthique ! ; et Second séjour) / Maurice Balland. – Éd. déf. – [Paris] : Maurice Balland, 1991.
Essais
Articles
En collaboration

Mentions

  • Gauthier-Hamon, Corinne, Teboul, Roger. Entre père et fils : la prostitution homosexuelle des garçons ; postf. de Lucio Covello. – Paris : Presses Universitaires de France, 1988 (Vendôme : Impr. des Presses Universitaires de France, décembre 1988). – 264 p. ; 22 × 13 cm. – (Le fil rouge ; ISSN 0768-066X). ISBN 2-13-041877-5 (p. 121-124)
  • Mary, Michel. « Le chef du réseau porno était un moine : Paris-Bruxelles – mars 1988 : 280 notables interpellés », in Le Nouveau Détective n° 287, 17 mars 1988, p. 1-3. – Paris : Éd. Nuit et Jour, 1988. – 28 p. : ill. ; 41 × 29 cm. – (ISSN 0221-4709).
  • Remy, Jacqueline, Agnus, Christophe, Stein, Sylviane. « La pédophilie : enquête sur un sujet tabou », in L’Express, 2 février 1995. Texte de l’article
  • Elsen, Casimir. « Een schijnproces in België », in Het seksuele gevaar voor kinderen : mythen en feiten / red. Benjamin Rossen en Jan Schuijer, p. 323-370. – Amsterdam : Swets & Zeitlinger, 1992. – ISBN 90-265-1235-X (en particulier p. 332 et 349-350)

Articles connexes

Notes et références

  1. « Le chef du réseau porno était un moine : Paris-Bruxelles – mars 1988 : 280 notables interpellés » / enquête Michel Mary, in Le Nouveau Détective n° 287, 17 mars 1988, p. 3.
  2. « Doscientos detenidos al descubrirse una red de pornografía infantil » / in ABC, viernes 23 ottobre 1981, p. 52. Téléchargeable en PDF
  3. Le Nouvel Observateur, n° 1434, 30 avril 1992, p. 28.