Pédérastie active – 2, Chapitre I

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La confession de Thomas
Ses débuts


Sa permission expirait le vendredi 8 janvier ; à 11 heures il devait avoir réintégré le quartier de cavalerie.[1] Et chaque soir, très fidèlement, comme un mari bien sage, il était venu s’allonger à côté de moi ; nous nous endormions dans le plus amoureux entrelacement, mais non sans avoir épuisé la gemme des lubriques sensations. Au commencement de janvier, pourtant, les nuits sont longues, et l’on a beau forniquer aussitôt couché, se malaxer les testicules entre deux sommes avec la perspective de ne point sortir du portefeuille sans avoir une fois de plus soulagé sa pauvre humanité, il reste du temps encore pour causer. J’avais donc causé avec Thomas ; en veine de confidences il m’avait ouvert son cœur, dans sa conscience comme dans un livre j’avais lu des choses intéressantes.

J’espère que vous me saurez gré de vous les raconter à mon tour.


*
*   *


Thomas qui tout à l’heure allait avoir onze ans, ne soupçonnait pas encore qu’il portait sur lui, juste au-dessous de son ventre, à l’endroit précis où ses jambes prenaient naissance, une source inépuisable d’ineffables délices. Assurément il avait remarqué cette petite affaire d’assez drôle aspect, à laquelle plusieurs fois par jour il éprouvait le besoin de donner un peu d’air pour que, tel un robinet, elle épanchât son trop-plein. Parfois aussi, notamment le matin, dans son lit, en s’éveillant, il s’apercevait depuis quelque temps que cela devenait raide comme un petit bâton. Par ailleurs, certains mots surpris de ci de là, des bribes de chansons où il était question « du jus de mes roupettes » et autres expressions analogues, quelques manœuvres de leurs doigts opérées par les grands de l’école, peut-être aussi une révélation instinctive de la nature lui faisaient deviner vaguement quelque chose. Il avait constaté aussi que les gosses de son âge étaient tous gratifiés de l’identique minuscule instrument qui raidissait comme le sien, alors qu’ils se le montraient de l’un à l’autre, tandis que les gamines, elles, faisaient pipi avec rien.

Bref, Thomas allait sur ses onze ans, à peu près vierge d’esprit et de corps, quand un jour que son père comme d’habitude travaillait au dehors jusqu’au soir, il vit entrer à la maison, pimpant dans son uniforme, un joli hussard, Maurice Thuilier, un voisin. Parti depuis six mois au régiment, il revenait pour la première fois seulement au pays, avec une permission de huit jours, et chose très naturelle, il voulait dire bonjour à sa voisine, la mère de Thomas.

À peine était-il entré que sa mère envoie mon Thomas en commission. Satané gosse !… Est-ce intuition ou simple curiosité ? toujours est-il qu’au lieu de filer chez l’épicier, à l’extrémité du village, chercher je ne sais plus quelle denrée, il colle son œil à l’une des fentes de la porte, et alors il voit… non, vraiment, j’hésite à écrire une pareille infamie, et pourtant il le faut bien, le métier d’historien a ces exigences — il voit certes ce que jamais il n’avait vu : sa mère, oui sa mère, étendue sur le lit, couchée sur le dos, sa robe relevée en bourrelet au-dessus de son ventre, son corsage dégrafé et les tétons à l’air. Et Maurice Thuilier, le hussard, à moitié déculotté, couché lui aussi sur le même lit, mais sur le ventre, et sur le ventre de sa mère !

La bouche dans la bouche, se serrant de leurs bras, ils se secouaient en gémissant de plus en plus fort. Ça dura au moins cinq minutes, puis ils s’arrêtèrent pour bientôt recommencer !… Enfin, environ une demi-heure après être rentré, le hussard, tout ruisselant de sueur, se reculotta, embrassa une dernière fois la femme, qui de son côté s’était levée, avait rabaissé ses jupes, rentré ses tétons et raccroché son corsage.

Au pas de course, Thomas était parti faire sa commission. Ce spectacle inédit ne laissa pas que d’émoustiller l’innocent gamin : sans tout comprendre, il en savait assez maintenant pour avoir le désir de poursuivre ses investigations.

Cette nuit-là, il ne s’endormit pas aussi facilement que de coutume ; il semblait toujours voir le hussard secouant sa mère et pirouettant sur son ventre ; le petit ornement de son entrejambes persistait à demeurer on ne peut plus raide, et puis il se rappelait que quelquefois déjà, s’éveillant au milieu de la nuit, il avait, dans la pièce d’à côté, entendu craquer le lit de ses parents et entendu aussi des chuchotements, des soupirs et des gémissements. Son père ne faisait-il pas alors comme tantôt Maurice Thuilier ? Voilà ce qu’à présent il se demandait. À la fin pourtant, il parvint à s’endormir.

Mais le lendemain, c’était précisément un jeudi, donc pas d’école et toute la journée pour flâner, il s’empressa d’aller aux renseignements. La chose lui fut très facile. Dans la ferme contiguë à la maison paternelle était arrivé depuis une huitaine, en qualité de petit domestique à tout faire, un garçon de seize ans, pupille de l’asile départemental des enfants abandonnés. Thomas le fréquentait, ils sympathisaient ensemble et la première occasion ne pouvait manquer de faire d’eux une paire de bons amis. C’est à lui qu’il irait sans tarder raconter ce qu’il avait surpris.

Vous le supposez facilement, Just était aux anges d’apprendre l’aventure ; il faisait préciser avec un évident intérêt jusqu’aux moindres détails, et quand Thomas eut fini son récit, il ne se fit pas tirer l’oreille pour lui fournir séance tenante toutes les explications nécessaires. Mais afin de se faire mieux comprendre il lui exhiba un outil pareil à celui dont se servait le hussard dans son amoureuse besogne. Thomas en fut émerveillé, Just, lui, faisait pipi avec quelque chose ! plus longue, plus grosse, que sa pauvre petite misère à lui. Tout autour il y avait du poil, du beau poil noir, et lui n’en avait pas ; au-dessous il sentait, car Just lui avait dit de tâter avec sa main, comme deux œufs de pigeon, Just appelait cela ses couilles ; le bout entièrement décalotté était d’un rouge vif.

Just lui avait demandé de le branler et comme il l’avait regardé d’un air qui traduisait assez son ignorance de la manœuvre, lui-même s’était mis à se travailler ferme. Il avait de la main droite empoigné ce qu’il appelait sa bite, la serrant fortement il la faisait glisser entre ses doigts, successivement il la décalottait et la recalottait. Thomas cependant ne perdait pas un seul de ses mouvements, se demandant ce qui allait advenir de cette étrange cérémonie. Just répondait difficultueusement, d’une voix empâtée et bégayante aux questions qu’il lui posait. À côté le long du mur de la grange où ils s’étaient enfermés pour échanger leurs confidences, il se secouait toujours plus énergiquement, sa figure s’empourprait, tout son corps tressautait, de ses lèvres ne sortaient plus que des « ah !… oh !… bon !… si… tu savais !… Ah !… » Ses yeux se tournaient, Thomas était tout ahuri et ne savait plus que penser. Un dernier « ah !… » et de la bite de Just trois ou quatre jets saccadés projetaient au loin quelques gouttes d’une espèce de liquide blanc, on eût dit de la crème.

Thomas s’apprêtait à demander à son ami qui subitement avait cessé ses mouvements désordonnés de lui expliquer le mystérieux phénomène, mais celui-ci déjà avait rentré sa marchandise ; à la voir si molle maintenant et si ratatinée, on ne l’eût pas crue tout à l’heure aussi vigoureuse ; et tout drôle, même l’air honteux, il s’était enfui en criant à Thomas : « Tu m’emmerdes ! »

Ce pauvre Thomas, faute de mieux, voulut du moins savoir ce que Just avait si curieusement craché là ; il ramassa donc les quelques fétus de paille sur lesquels c’était tombé, il les porta à son nez, ça sentait un peu l’eau de Javel, il y toucha, c’était gluant, il y goûta, c’était un peu âcre. Et puis lui aussi, quelque peu honteux de tout ce qui s’était passé, il se mit à déguerpir.

Plusieurs fois pendant le reste de la journée, il dut porter la main à sa braguette, car son petit morceau raidissait presque à chaque moment, quand il se remémorait ce que Just lui avait dit et ce que Just s’était fait devant lui. Fréquemment il fut tenté d’essayer la même manœuvre, il résista pourtant, car il avait vaguement conscience que si c’était bon, c’était aussi mal, ça devait être là ce que le curé voulait dire, quand à confesse, il lui demandait s’il avait fait de « vilaines choses ».

Mais le soir, dans son lit, étendu sur le dos, il se mit à frictionner sa brisquette, ainsi qu’il l’avait vu faire dans la grange à fourrage. Hélas ! à peine tentait-il de la décalotter qu’au lieu de goûter du plaisir, il éprouvait une cuisante douleur, il s’arrêtait, pour bientôt recommencer et ça le faisait souffrir encore davantage, tant et si bien que désespéré le pauvre gosse fut forcé d’abandonner la partie. Le nez dans la ruelle de son lit, il ne tarda guère à s’endormir, tout en se disant : « C’est égal, faudra bien que j’y arrive. »

Sur les trois heures du matin, il se réveilla parce qu’il éprouvait le besoin de faire pipi, et quand son pipi fut fait, avant de se rendormir il essaya encore, et cette fois (le bon Dieu ne récompense-t-il pas toujours la persévérance) il en vint à bout. En recommençant, certes, ça lui fit encore bien mal, il eut le courage de continuer, et petit à petit, la douleur se calmait, à mesure que fortement comprimée entre sa main droite, sa bibite allait et venait d’un mouvement toujours plus rapide ; et c’était une sensation inconnue, inexprimable, qui s’emparait de tout son être. Son sang affluait au cerveau, son pouls s’accélérait, ses tempes faisaient toc-toc, ses oreilles bourdonnaient, la sueur couvrait son front, il lui semblait que ses yeux tout brouillés se révulsaient, ses jambes étaient tendues à l’excès, des soupirs oppressés s’exhalaient de sa poitrine, il n’avait plus conscience de la réalité, il crut mourir… alors que pour la première fois… il jouissait !… Sa main avait machinalement abandonné son instrument de travail, et ce pauvre gosse ne sentit plus qu’un profond dégoût l’envahir. Heureusement que le sommeil vint tout de suite calmer ses nerfs surexcités et remettre chez lui tout en ordre.

En s’habillant le matin, il éprouva une grande lassitude dans les jambes, il se sentait tout drôle, et se figurait que chacun allait s’apercevoir de ce que tout seul il avait perpétré dans le secret de ses draps. Il se disait bien qu’il n’était pas près de recommencer, qu’il ne verrait plus Just, que c’était trop sale ; mais il se disait aussi et se répétait que pourtant c’était si bon !… Et puis le souvenir de Maurice Thuilier, le hussard, était là, fixé dans sa mémoire, avec celui de son ami Just, pour le persuader qu’il n’y avait pas que lui qui faisait cela, qu’après tout c’était une chose très naturelle. Il fut convaincu, la nuit suivante il recommença.

Tandis que dans l’autre chambre les auteurs de ses jours accomplissaient consciencieusement leurs devoirs conjugaux, Thomas se donnait à lui-même une deuxième leçon expérimentale de masturbation. À peu près au même moment où son père goûtait sa réjouissance quotidienne en se soulageant les reins dans les flancs de sa mère, il se tordait et se pâmait sous le délicieux effet de la contraction nerveuse qui, chez les gamins de son âge, tient lieu de la vraie éjaculation…

Maintenant il n’avait plus aussi grande honte, il était initié et ne désirait rien tant que de retrouver Just pour apprendre de lui encore quelque autre chose.


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Notes

  1. Ce détail, et la mention de « décembre 19.. » au chapitre IV de la première partie, permet de dater ce récit de début janvier 1904.