Paul II

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Pietro Barbo, né le 23 février 1417 à Venise, mort le 26 juillet 1471 à Rome, neveu du pape Eugène IV, devint le 30 août 1464 le 211e pape de l’Église catholique sous le nom de Paul II (Paolo II en italien, Paulus II en latin). Il avait d’abord souhaité s’appeler Formose II (en latin formosus signifie « beau »), mais les cardinaux l’en dissuadèrent.

Mort d’indigestion ou de sodomisation ?

Après presque sept années d’un règne marqué par une grande magnificence,[1] Paul II mourut à l’âge de cinquante-quatre ans, dans des circonstances peu claires. Officiellement on a parlé d’une indigestion de melon ; et en effet son médecin l’avait mis en garde contre les excès de table. Certains évoquèrent aussi le poison, ou les conséquences de prétendues pratiques divinatoires. Une quatrième version laisse entendre qu’en réalité le pape serait mort d’une attaque d’apoplexie alors qu’il se faisait sodomiser par un page.[2] Cependant, aucune source n’atteste formellement la réalité de cette rumeur.

Surnoms féminins

Selon Bartolomeo Sacchi « Platine » (14211481) dans son ouvrage Vitæ pontificum, un des successeurs immédiats de Paul II (Sixte IV, Innocent VIII ou Alexandre VI) aurait suggéré de l’appeler Maria Pietissima ou Nostra Signora della Pietà : ces surnoms féminins peuvent indiquer, de la part d’un homme l’ayant bien connu, qu’il lui attribuait des mœurs au moins homosexuelles, et peut-être pédérastiques.[3]

Le pape de Malatesta

Dans la pièce de Montherlant Malatesta, c’est Paul II qui se trouve confronté à Sigismond Malatesta, et que le condottiere veut d’abord assassiner.

Lors de leur première entrevue (acte II, scène V), Paul II accuse Malatesta d’aimer les garçons :

« Le pape : […] La nature ? Vous couchiez avec votre gendre Camerino lorsqu’il était un adolescent.[4] »

Puis le pape porte une accusation d’inceste pédérastique :

« Le pape : Pis encore, — et je n’évoque ce crime-ci qu’avec un frisson d’horreur : vous avez tenté de posséder votre fils Robert, qui a dû saisir un poignard pour se défendre contre vous…
Malatesta : La vie de famille elle-même ne peut-elle avoir ses moments de fantaisie ? D’ailleurs c’était une simple plaisanterie, qui a été déformée à plaisir.[4]
»

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. On le décrit comme « a collector of statuary, jewellery, and (it was said) handsome youths » (Dynes, 1990).
  2. Hans Kühner, Das Imperium der Päpste, Zürich, Classen Verl., 1977, p. 254.
    Ferdinand Seibt, Bohemia Sacra : das Christentum in Bohmen 973-1973, Düsseldorf, Padagogischer Verl. Schwann, 1974, p. 320.
    Leonie Frieda, The deadly sisterhood : a story of women, power, and intrigue in the Italian Renaissance, 1427–1527, chapter 3, HarperCollins, 2013, ISBN 978-0-06-156308-9
  3. Karlen, Sexuality and homosexuality, New York, 1971.
  4. 4,0 et 4,1 Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, Malatesta, p. 369.