Paysage de fantaisie (4)

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trois petits nombrils vus ensemble à peu près semblables l’un minuscule plus enfoncé dans un ventre couleur d’aube l’autre plus allongé en forme d’œil de biche le troisième un peu brun ambré le trou minuscule est le mien je regarde les grands je me tiens sur la rive et les marguerites me montent jusque sous les bras parce qu’elles sont très hautes et leurs fleurs énormes sentent le pipi la fleur et me font éternuer       le nombril étiré cligne et s’éclipse dans un pli du ventre de Claude il s’est assis au milieu de la barque pieds dans l’eau qui occupe le fond goudronné et qu’il écope en se penchant       le nombril ambré s’aplatit se tend sous la traction du corps de Bernard qui hisse les bras en l’air accrochés à la hampe d’une godille comme pour sauter à la perche

alors Yann tu viens moustique ? il me fait un geste puis tire son slip rouge pincé par la raie des fesses je dis non avec la tête la barque n’est pas à nous

t’es trop froussard on t’emmènera plus Bernard descendait de vélo sonnait à la grille puis appelait impatiemment et un gros garçon de son âge sortait de la petite maison et le rejoignait ils s’en allaient vers la rivière le gros Lulu à pied et Bernard à vélo lentement en zigzaguant sur la chaussée ou vacillant parfois à cause de la lenteur la roue avant tournée par la gauche par la droite pour redresser l’engin empêcher qu’il tombe et quelques coups de pédale paresseux le reste en roue libre qui fait un bruit d’abeilles agréable Bernard avait dit Salut gros con on va à l’île Lulu n’est pas si gros c’est surtout sa figure de lune ses hormones et son genre empoté Bernard à côté fait le beau gosse sur sa bécane ils ont convenu de ça l’un bêcheur l’autre tremblant d’admiration inséparables

il y a deux trois ans Bernard allait jouer chez Lucien au café-épicerie et repartait vers dix heures du soir Lulu le suivait dans la rue et lui prenait le cou l’embrassait pour dire au revoir Bernard le repoussait et s’essuyait la joue avec la main il revenait quand même le lendemain parce que l’autre avait tous les jouets qui existent et un tas de confiseries et de sodas Lulu restait là devant la porte du café il regardait Bernard s’éloigner à bicyclette la lanterne du vélo remontait la grand-rue obscure puis ce n’était plus que la nuit et le silence on disait qu’ils s’aimaient bien ces deux-là maintenant Lulu n’embrasse plus mais ils se montrent la bite comme tout le monde et Bernard se laisse sucer quelquefois ça rend l’autre tout rouge Bernard ne la lui touche jamais il prend son air le plus dégoûté s’il la voit et il ne se lave pas avant mais le gros s’en fiche il aime sucer

hein que t’es une pédale grosse moule

oui

ça t’excite un beau mâle t’es amoureux de moi tu voudrais que je t’encule

oui oh oui

pouah t’as un trop gros cul t’es tout mou t’es plein de merde t’es un gros quoi

oui

une grosse tante je vais te casser la gueule allez approche défends-toi

non       non       arrête

Bernard n’en parlait à personne et dans la rue lorsqu’on était ensemble et qu’on croisait le gros il détournait les yeux mais Claude et moi on les a vus dans l’île on était venu manger des haricots à la tomate un tube de lait concentré et des biscuits au fromage que j’avais juste volés chez l’épicier on boulottait en se causant doucement et on les a entendus ils étaient tout près derrière les buissons Bernard se tenait debout contre un arbre sa tête à moitié cachée par le feuillage et Lucien attendait à quatre pattes devant lui Bernard casse un long bout de bois qui pend et il tape sur le dos de l’autre ça déchire les feuilles puis Bernard pisse au-dessus du gros qui se sauve il en a quand même pris sur l’épaule il revient en s’essuyant Bernard se branle très énervé il raconte des saletés dégoûtantes une petite bohémienne que des copains se sont tapée le gros approche la bouche Bernard le gifle mais Lucien insiste quémande renifle et Bernard lui crache dessus puis le tire par les cheveux contre sa bite il se fait sucer en martelant le crâne de Lulu avec les deux poings un peu plus tard il lui envoie un coup de genou dans la mâchoire Lucien tombe par terre il chiâle et saigne Bernard décrochait la barque et s’en allait ils se sont rejoints Claude et moi on n’a rien dit on se regardait j’ai fait oh là là avec la main Claude m’a repris le lait sucré que je suçais il en a aspiré il a dit tranquillement Elle est pas belle sa bite

au début on ne connaissait que lui comme garçon du village il volait avec nous il montrait les filles qu’on peut toucher il se vantait il est voyou on ne l’aime pas tellement on l’écoute mais on devine que c’est du bidon les filles on n’en verra pas la queue d’une moi je n’y tenais pas j’ai le temps et je suis amoureux mais Claude y pensait Bernard lui amènerait une nana une jolie et ils l’enculeraient il parle de leurs yeux leurs cheveux il a l’air de les trouver intéressantes il les regarde comme un monument aux morts c’est les vieilles qui l’excitent celles de notre âge ont pas de nénés elles font les comédiennes tandis que les grandes sont viandues vicieuses avec de grosses bouches coloriées et des talons de femme elles ont peut-être une sorte d’odeur qui attrape Claude depuis qu’il sait qu’il est beau elles le travaillent il en est tout inquiet       un après-midi enfin Bernard en a conduit une dans la cabane de la scierie on m’a laissé à la porte je faisais le guet j’ai entendu la fille rire fort se moquer criailler crier se taire et elle dit Oh arrête-toi donc hé ! et elle dit Oh c’est tout mouillé trognon cochon ! et ils sortent avant elle Bernard n’avait pas juté avec Lulu alors c’est pour Claude trognon pourtant il n’a pas de poils elle était grande et les cheveux rouges frisés en l’air elle sentait la sueur elle avait une jupe verte à carreaux le nez plein de points noirs les jambes basses grises poilues une longue tache brune sur l’avant-bras et des savates trouées elle n’était pas vraiment belle pas vraiment mais c’était une fille je n’osais pas demander à Claude qu’il raconte on a pris la route par les prés pour rentrer au château ils l’appellent le château ici notre maison

sur la route il sifflotait j’ai dit C’était bien ? Claude a haussé les épaules il a parlé d’une voix plus grave que d’habitude On s’est pas marré c’est une idiote il nous a bien eus Claude n’était pas menteur il n’embellissait pas et je l’écoutais

mais elle s’est déshabillée ?

oui       enfin non elle a tout soulevé quoi

t’as vu sa chatte ?

trois garçons traversent sur une barque verte et noire un bras de la rivière qui s’élargit avant le grand bois et enserre une île que couvrent des châtaigniers et des fourrés épais le garçon blond et le plus jeune enfant ne sont pas du village leurs traits fins et leurs façons gracieuses prouvent qu’ils appartiennent sans doute à l’institution les deux plus grands ont environ douze ans et sont en maillot de bain aux couleurs gaies le troisième a une dizaine d’années son torse est nu il porte un short en velours noir qui semble plutôt l’élégante culotte courte d’un petit costume elle lui tombe aux hanches faute de ceinture et la bande élastique blanche du slip en déborde irrégulièrement sur les reins

on y est allé tous les quatre avec Lulu parce que Bernard ne cachait plus rien il avait raconté Lulu c’est le gros con mais on peut lui monter dessus si ça vous intéresse       j’ai été étonné que Claude accepte et quand le jour est venu il a rapporté du château un sac on a pris la barque on s’est caché dans l’île le sac contenait une robe de soie jaune à bijoux cousus en dorure et en verre une perruque blanche et de quoi se maquiller et même des chaussures à talon haut

elle l’a montrée mais c’était sombre dans la cabane et avec tous les poils

t’as touché ?

pas moi Bernard moi elle me plaisait pas elle sentait pas bon

dommage hein c’est la faute à Bernard et vous avez quoi fait ?

rien lui il s’est frotté contre       moi elle m’a tripoté la figure et le machin

c’est pour ça qu’elle a dit c’est mouillé sale cochon ?

on oblige Lulu à se déshabiller et à enfiler la robe ensuite Bernard lui tient la tête et Claude lui met du rouge à lèvres et de la poudre et la perruque par-dessus les cheveux ces déguisements-là servent lorsqu’il y a la fête chez nous maintenant c’est madame Lulu on le charrie sauf que Bernard me montre du doigt Et le moustique il fait pas la femme peut-être ? heureusement Claude me défend Pas lui c’est un copain Bernard grimace soupire Mais il baise quand même pas non tu baises ? je réponds Non je fais rien je suis avec Claude       ensuite on joue c’était deux pirates qui enlevaient la fille d’un amiral elle était d’abord seule sur son riche galion tout le monde était mort tué

elle a pas dit sale cochon Bernard voulait rentrer dedans il a essayé mais elle s’est défendue et il a arrêté de bander il est dérangé ce mec

il a des poils lui

un peu oui comme moi

toi t’en as pas menteur

qu’est-ce que t’en sais ?

je t’ai vu

où ça ?

quand on se couche et puis le matin aussi

eh t’es pas gêné de regarder les types toi eh mais alors t’as pas bien vu parce que moi j’en ai

et dans sa robe de bal elle criait au secours Bernard arrivait sur sa jambe de bois un bout de canne qu’il avait attaché à son genou replié il lui demandait où elle avait caché le trésor on l’avait nous il était déjà enterré c’était des boîtes de coco des rouleaux de réglisse des cigarettes filtre des allumettes trois gros nougats rouges des œufs à la liqueur un grand sac de chips un bocal de pêches au sirop un tube de mayonnaise du maïs soufflé au miel des crèmes au chocolat un pot de confiture de fraises des maquereaux au vin blanc du sucre roux du lard fumé cinq boîtes de sardines une d’olives noires deux de cassoulet et de raviolis avec une bouteille de mousseux une de limonade et du beurre des biscottes des noisettes salées des cornichons de la sauce italienne tout ce qu’on avait volé pendant une semaine Bernard a tiré la barque où Lulu faisait l’affolée Marquise Lulu mes hommages a dit Claude qui s’amène là en capitaine il a une petite moustache au noir de bouchon mes fromages a répété Bernard ils l’ont prise chacun par un bras la marquise moi je me suis reculé pour qu’ils passent

t’as qu’à les montrer alors       fais-moi les voir si t’en as       Claude a rejoint le talus de la route près des peupliers il a tourné le dos aux maisons et s’est déboutonné en surveillant que personne ne venait

mets-toi à côté de moi là comme si on pissait

moi je vais pisser tiens       il a baissé son slip sans montrer la bite et j’ai regardé il y avait des poils oui tout en bas une petite boucle à gauche une autre à droite et presque rien au milieu       j’ai fini de pisser j’avais envie de le toucher j’ai hésité j’ai dit Si on se la tâtait

ça ? avec toi ? tu jouis pas t’es pas assez grand

non j’ai pas de jute mais j’ai le plaisir

ah bon je croyais pas       et dis donc tiens écoute       tu dirais oui toi si on te par exemple suppose un mec te demande de t’enculer comme il y a des mecs ils se le font

moi eh t’es dégoûtant       parce que tu le ferais toi ?

non       enfin ça dépend qui ce serait       des fois ça se peut au fond ça dépend qui

oui peut-être oui       mais quand même non

alors on va là ?       il montra une carrosserie de voiture jetée dans un pré avant le virage de la côte il n’y avait plus de sièges ni de portières on s’est couché sur l’herbe derrière je faisais attention aux orties blanches mais elles ne piquent pas

ils se sont arrêtés devant le trou du trésor qu’on mangerait après Mon pauvre père assassiné a dit Lulu en pleurant dans ses mains mais on n’a pas ri parce qu’il est con et Bernard lui a soulevé la robe Hé vous êtes toute nue marquise vous en avez un gros cul vous bouffez trop c’est louche moi je parie qu’il est caché là le trésor capitaine ! et il tape sur les fesses à Lulu Voyons voyons tiens tiens a dit Claude

ils abordent à l’île et le blond saute de la barque pour l’amarrer puis les deux autres le rejoignent ils disparaissent dans le sous-bois d’où les oiseaux s’envolent en criant on n’entend plus aucune rumeur de jeu bien que l’île soit extrêmement petite       à ce moment une seconde barque se détache de la berge elle porte trois garçons demi-vêtus et du même âge que les premiers la barque est maquillée en voilier au moyen d’une perche maintenue à peu près verticale par des ficelles qui figurent les haubans d’un mât et une voile carrée clouée à un bâton mis en croix avec l’autre et faite de tissu noir à pois blancs ce sont les couleurs des pirates et ils ont donc un foulard noué à la pirate autour de la tête un bandeau de pirate sur l’œil et ils ont passé dans leur ceinture des armes de bois couteaux et sabres ils n’utilisent pas la voile mais deux rames leurs multiples changements de cap évoquent un long voyage ils s’agitent en criant des fictions que le vent de fin d’après-midi et le bruit de la rivière rendent indistinctes et fugaces

écarte un peu les fesses

eh si on s’embrassait

quoi ? tu vas pas bien remets-toi comme t’étais

avec les filles on les embrasse       puisqu’on fait pareil ?

après qu’ils ont atteint l’île et débarqué à leur tour ils amènent leur navire au rivage et en font lever un quatrième occupant qu’ils y cachaient il est attaché et bâillonné c’est une fillette aux longs cheveux noirs et à la peau brune ses hardes et sa maigreur vivace sont celles d’une romanichelle sa jupe lui a été arrachée elle n’est vêtue que d’un chandail verdâtre et d’une culotte jaunie ou beige mal mise et dont le bord de dentelle simplifiée se découd en guirlande sur sa cuisse le groupe se met en marche et la végétation se referme sur lui

écoute on dirait je t’embrasse un coup mais à une condition tu me suces en échange

ah non ça c’est pas juste t’es un salaud

c’est pas sale de sucer moi je l’ai bien fait

toi ? à qui ? à Robert ?

t’es fou je te dirai pas       si tu dis oui je te passe en plus mes quatre bagnoles de course avec la piste électrique je te les prête pas hein je te les donne

ils détachèrent la fillette en la maintenant car elle se débattait ils lui ôtèrent son slip il y avait la carcasse d’une barque à fond plat échoué sur la rive ils l’avaient retournée et tirée à l’abri des buissons ils y ligotèrent la gamine sur le dos jambes écartées exhibant une vulve plate et fine et plus bas l’ombre incurvée de l’anus

d’abord moi c’est les bateaux qui m’intéressent

bon tant pis rhabille-toi on s’en va

c’est vrai on s’en va ? t’en va pas

réfléchis bien mes bagnoles les quatre le circuit et je te file tous les patins que tu veux

t’as qu’à les garder tes voitures c’est quoi des patins ?

quand on s’embrasse avec la langue dans la bouche

la langue à qui ?

les deux si t’as envie

c’est dégueulasse on essaiera juste

ils ajoutèrent un foulard à son bâillon l’un des trois s’approcha et tripota la vulve de la gamine en s’énervant mais un autre le retint et dit non c’est René qui la dépucelle c’est lui qui l’a trouvée le garçon qui s’appelait René défit son pantalon et se laissa tomber sur le ventre de la fillette qui s’agita beaucoup

tu l’as dit tous les patins alors vas-y

non suce-moi d’abord

t’es con après j’aurai le goût si t’embrasses

d’accord t’as raison amène un peu ta tronche t’es tannant c’est pas croyable au moins essuie ta bouche tu baves

Bernard affirma qu’il fallait obliger la marquise à chier pour voir ce qu’elle avait dedans mais Claude fit la grimace et dit Non on va sonder ce sera mieux ils ont sorti la bite ils ont placé Lulu en position de saute-mouton ils ont rabattu la robe sur son dos ça lui cachait la tête pendant qu’ils l’enculaient tous les deux Bernard d’abord et j’ai eu honte à cause des grosses fesses molles je trouvais triste que Claude touche ça je me suis assis contre un arbre et j’ai regardé ailleurs en me bouchant les oreilles exprès       ils m’ont tapé sur l’épaule un peu plus tard ils ne jouaient plus Lulu avait encore sa robe mais n’importe comment et sans perruque ni godasses

et celui que j’aime m’a embrassé toute la figure couché avec moi il ne fait pas semblant il a même du plaisir il embrasse gentiment mes lèvres mouillées avec ses belles lèvres mouillées il est chaud contre mes joues je tire ma chemise pour qu’on sente nos ventres le soleil est derrière les arbres et l’herbe verte nous chatouille les oreilles

oh elle est vachement longue ta bite moi ça m’aurait plu à sa place la fille mais je suis moins moche qu’elle comme garçon tu trouves pas ?

j’en sais rien si t’avais douze ans ça serait aussi long

alors tu la préfères elle que moi la fille elle était pas jolie pourtant

ça se compare pas

René se releva la vulve de l’enfant apparut salie de traînées mousseuses mais elle n’avait pas saigné un autre garçon fessu et court sur pattes couvrit la bohémienne et se trémoussa maladroitement il gardait une main entre leurs bas-ventres sans doute pour placer son sexe mais il ne réussit pas il s’assit à cheval sur elle et se masturba il éjacula ainsi l’extrémité du sexe appuyée au bâillon pendant que le va-et-vient de son poing frappait le nez de la fille que son sperme barbouilla de bulles incolores       le troisième essuya soigneusement le foulard pollué qui peut-être lui appartenait et il s’enfonça avec rudesse

tu triches eh Yann tu suces pas tout regarde où je peux mettre les doigts tu prends même pas le bout en entier

on va déterrer le trésor et tout manger tout boire j’aime le cassoulet froid surtout les saucisses dommage qu’on a pas piqué de moutarde on ne donnera rien à Lulu c’est à son père ce qu’on vole mais s’il le raconte on saura quoi répondre parce que lui il vole des apéritifs pour Bernard et ça va être encore pire maintenant s’ils s’enculent beaucoup

qu’est-ce que t’as elle est pas comme il faut t’as mal ?

non c’est bien

on recommencera des fois Yann hein un peu

eh si tu me fais un gosse après

t’es louf avec un garçon ça marche pas c’est pas par le cul

ah bon t’es sûr ? même avec les filles ?

même

alors on recommencera       ce soir on pourrait

d’ac on se pieute dans mon page on va se marrer

les trois pirates se réunirent à l’écart de la barque où leur victime restait ligotée ils discutèrent longtemps ils semblaient indécis le plus vigoureux finit par se lever et viola de nouveau la fillette qui réagit à peine puis les deux autres imitèrent leur camarade

après je veux te le faire aussi

ah non je suis plus vieux que toi moi je peux en avoir un gosse si on me baise c’est pas pareil

mais t’avais dit que par le cul       arrête je veux pas en avoir un on voit que c’est pas toi

mais laisse tu comprends rien ça risque rien je te dis

non je te crois plus si je t’encule pas

il me donne ses chips et son nougat je lui donne mes raviolis sauf un et ma part de cigarettes on jette nos noyaux d’olive sur Lulu en parlant et Bernard mange les cinq boîtes de sardines avec la sauce italienne et toute la mayonnaise il n’a pas fermé sa braguette et au milieu de son slip il y a une tache ronde de mouillé sur un petit relief en forme de bague c’est son prépuce qui fait ventouse

bon on verra ce soir seulement tu le diras à personne jure-le

juré mais pas ce soir tout de suite       ou enlève ta bite

écoute bouge pas sois pas vache je suis en train de jouir tu fais comme tu veux après

t’as juté ?

c’est en ce moment en plus       ça y est

alors à moi

René se pencha sur les liens qui tenaient la poitrine de la fille et parut ou bien les défaire ou bien les remonter pour serrer le cou       ils embarquèrent tous trois et quittèrent l’île sans jouer

dis Claude écarte je vois pas où c’est le trou

débrouille-toi ça m’intéresse pas

j’y arrive pas t’es pas un copain

ben qu’est-ce qu’i te faut       allez je t’aide une fois tâche de la mettre oui là enfonce-la bien pour que ça sorte pas

t’aimes ça tu la sens ?

je suis pas une gonzesse ça pique ton bidule

moi ça m’a plu mais parce que c’était toi

tu dis toujours des trucs t’es comme une fille moi si je le pense je le dis pas

quand c’est qu’on le sait quand t’aimes quelqu’un alors

moi ça se voit je vais avec eh faut bouger remue-toi tu jouiras jamais sinon

non j’avais fini je reste exprès pour le plaisir

t’exagères toi mon vieux tire-toi on rentre il doit être drôlement tard qu’est-ce que j’ai faim tu me fileras ton dessert ?

Lulu nous regardait manger avec des petits coups d’œil obliques il aidait à ouvrir les boîtes et ravalait sa salive il avait l’air malheureux Quels morfals vous bouffez rien à votre pension ma parole On mange sûrement mieux que toi grosse pute dit Claude et c’est pas une pension c’est une institution philanthropique L’assistance quoi dit Bernard Non nous c’est privé ils sont pleins de pognon on n’est pas recueilli on est choisi on est mieux habillé que vous d’abord Mais t’as des parents toi ? demande Lulu

non j’en ai pas répond Claude

lui non plus ?

moi non plus dis-je personne en a au château

vous étiez où avant alors ?

ça nous regarde dit Claude


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