Prêtres et moines non conformistes en amour (Gaston Dubois-Desaulle)

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Prêtres et moines non conformistes en amour est un recueil d’anecdotes et de documents publié en 1902 par Gaston Dubois-Desaulle, sur les prêtres pédérastes et homosexuels en France au XVIIIe siècle.

Il existe une fiche de références pour cette œuvre :
Prêtres et moines non conformistes en amour

Anticléricalisme

Sous-titré Les infâmes (un des noms donnés aux homosexuels sous l’Ancien Régime), cet ouvrage est à l’évidence inspiré par l’anticléricalisme de l’auteur, connu pour son adhésion aux thèses anarchistes : l’opposition à l’Église catholique y prend le pas sur les revendications de liberté et de justice.

Après de nombreuses allégations très conformistes sur le « vice », les « aberrations du sens génital », la « déviation » par laquelle « l’individu contaminé en contaminera d’autres », la préface se termine pourtant par ce sage principe :

« Aucune théorie morale n’offre de base assez stable et assez universelle pour permettre de juger, en son nom, la moindre action humaine.[1] »

Prêtres et moines non conformistes en amour est le dernier ouvrage paru du vivant de l’auteur : celui-ci sera assassiné au printemps 1903 par un indigène afar, au cours d’un voyage en Abyssinie.

Vocabulaire

On remarque dans cet ouvrage une des plus anciennes occurrences du terme « philopédie » :

« « La Manchette » qui s’étalait impudemment dans tous les endroits publics de Paris, se cachant à peine dans les salles de cabarets, ne pouvait manquer de s’attaquer aux Écoles, lieux éminemment favorables à l’éclosion et à la perpétration de la philopédie, tant par la promiscuité des écoliers que par l’appât que la jeunesse de ceux-ci offrait aux autres « infâmes » de la ville.[2] »

Le chapitre sur le collège Duplessis contient également le mot « philopède » :

« Jacques-Joseph Vial que ses parents, bourgeois auvergnats, envoyèrent à Paris « perfectionner ses études au collège Duplessis » commenta Socrate, Platon et autres illustres philopèdes en se livrant à la sodomie.[3] »

Contenu

Sous l’appellation de « sodomite » et d’« infâme », sont mélangés des hommes dont souvent on ne sait pas s’ils aiment les adultes ou les garçons — ou les deux. De même, les termes « écolier » et « jeune homme », pour désigner ceux qui les intéressent, n’indiquent pas une classe d’âge bien précise. Seules les anecdotes rapportées donnent, parfois, plus de précisions.

Plus d’une centaine d’ecclésiastiques sont répertoriés. Dans l’ordre :

  • Adrien Delamarre
  • L’abbé Jacques Chabert
  • L’abbé René Cartier
  • L’abbé Aubron
  • Le frère Nicolas Bordeaux
  • L’abbé Bertin
  • L’abbé François Lespalier
  • L’abbé Louis Lesage de Louvières et l’abbé Roger
  • L’abbé Nicolas Philippe
  • L’abbé Champeron
  • L’abbé Pierre Dumay
  • Les abbés Delamotte, Morisseau, Émery et Poitier
  • L’abbé de Simiane
  • L’abbé Gavaine
  • L’abbé de Boisrenault
  • L’abbé Gamblon
  • Claude-François Émery, chapelain de Gonesse
  • L’abbé François
  • L’abbé de Châteauvieux
  • L’abbé de Barro de Bainquières
  • L’abbé de Longpré et l’abbé Duprat
  • L’abbé de la Chapelle
  • L’abbé Guillot
  • L’abbé Michel Godeau
  • L’abbé de Vaudray
  • Le père Louis de la Ferté de Saint-Nectaire, jésuite, et les abbés Bouchard et Dumoutier[4]
  • L’abbé Delisle
  • Le père Chrysologue Huby
  • L’abbé Pierre Arvillon de Saint-Baudière
  • Le frère Charles La Chapelle
  • Le père Ignace Duplan
  • L’abbé de Sève
  • L’abbé Congolain
  • L’abbé Jean Fleury
  • Un abbé inconnu
  • Deux autres abbés inconnus
  • L’abbé de Bérulle
  • Pierre Barrache, acolyte
  • L’abbé Marc Antoine Mouginot
  • L’abbé Clisson
  • L’abbé Raimond
  • Un abbé inconnu[5]
  • Le père Bonaventure Monier, cordelier
  • Mgr Martin du Bellay, évêque de Fréjus
  • L’abbé Lebrun
  • Le père Pellevé, prémontré
  • L’abbé Delogeard
  • L’abbé Duchesne
  • Le père Duval
  • L’abbé de Maillé
  • L’abbé Dumast de Melac
  • L’abbé Chéret et ses amants : les abbés Castagnet et Lemaire
  • Le père Marc, picpus
  • L’abbé Motté de Ressouche
  • L’abbé Delafarge
 
AUTOUR DES ÉCOLES
Collège de Navarre
Collège de Boncourt
Les Pères Jésuites
Collège Louis-le-Grand
  • Chansons sur les Jésuites, abbé Deminiot
  • Mathias Laurent
  • François Buisson
  • Louis Lhuillier
  • Le marquis de Bressé[7]
  • M. de La Rare
  • Jean-Claude Desmarais
Collège Duplessis
Collège de Lisieux
  • Jean Fournier
Collège de Cambrai
  • L’abbé Delasalle ou de La Salle
Collège de Cluny
  • L’abbé Delasalle
  • L’abbé Jean Beaumanoir
Collège de la Marche
  • Jean-Antoine Moreau
Collège des Grassins
  • L’abbé Damphouy de La Tour
Collège d’Harcourt
  • Cassely
Collège de Beauvais
  • Pierre Romecourt
Collège de Juilly
  • Saint-Jean
Collège de Fortet
  • L’abbé Chrétien
  • Chevelet
  • Duplessis
Collège Mazarin ou des Quatre-Nations
  • Barbier
  • Le Prix d’un Virgile
  • L’abbé de Vienne
  • L’abbé Gillot dit de Charmont
  • L’abbé de Beauregard
  • M. de Montcheny
  • M. de Longueville
Collège des Oratoriens du Mans
  • Delafosse
Collège des Barnabites en Savoie
  • Geny
Collège de Crépy en Valois
  • L’abbé Sallot
Les Petites Écoles
  • L’abbé Longis
  • L’abbé Patu
  • Dourgny du Roscert
Dans les promenades
  • Constant
  • L’abbé de Labattye
  • L’abbé de Velasco
  • L’abbé Stephanel
  • Dury
  • Duras
  • Bunel
  • Jean Delestre
  • René Desprez
  • Dubois
  • Claude Mazancourt
  • Thomas
  • Nicolas Delaune

Éditions

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. G. Dubois-Desaulle, Prêtres et moines non conformistes en amour, Paris, Éd. de la Raison (Mémoires secrets de la Lieutenance générale de police), 1902, p. VIII.
  2. G. Dubois-Desaulle, Prêtres et moines non conformistes en amour, Paris, Éd. de la Raison (Mémoires secrets de la Lieutenance générale de police), 1902, p. 147.
  3. G. Dubois-Desaulle, Prêtres et moines non conformistes en amour, Paris, Éd. de la Raison (Mémoires secrets de la Lieutenance générale de police), 1902, p. 227.
  4. Le marquis de Bouthillier-Chauvigny est également nommé, pour avoir fait des avances à un garçon de douze ans.
  5. Cet abbé tente de contraindre un garçon de quinze ans, Joseph-Melchior Beyné.
  6. Dans ce même chapitre sont énumérés une vingtaine d’autres sodomites ayant exercé dans les collèges jésuites de Bavière (les prénoms sont francisés) :
    père Wirner Ehringer, père Théodore Beck, père Has, père Rauber, père Adam Herler, père Mathieu, François Schlegel, François de Straubigen, Jean Kees, père Christophe Greutter, père Jean Miotti, père Ménard Kugler, père Charles Deyring, Georges Lauth, Victor Wagner, Georges Bilgramm, François Xavier Wagner, Louis Leyden, père Jean-Baptiste Zeltner, Antoine Ehinger, Jules Pellenda.
  7. Également cités : les abbés de Joizel et Clisson.