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{{Citation longue|« Non, le bonhomme sur la montagne, il devient rien. C’était pour rien ! Il y a plus de
{{Citation longue|— Est-ce que vraiment j’ai l’air fatigué ?… demanda soudain Jonathan.
montagne, tu vois : c’est une île maintenant. Elle est haute ! On dirait une glace ! Y a de la
fumée comme Robinson. Le capitaine va voir.


Il est dans une forêt. Le singe, là, ressemble pas. Non. Il y a des choses à manger dans
— Fatigué ? T’es fou non, t’es superbe ! dit Simon. Superbe ! Bien moins crevé qu’à
les arbres. Pas des fruits qui existent, ils sont inventés. Là c’est une côtelette. Là c’est un
Paris. C’est la campagne, ça, tu dois te rendre compte. Putain, moi, à ta place… Au fait, et le
réveil — mmm, ça doit être bon, mais y aurait plein de noyaux. Là y a des bananes à rayures,
travail ?
et tous les autres je sais vraiment pas. Ah si, là c’est une bouteille de vin, justement.


Parce que le capitaine il monte dans l’arbre et il boit toute la bouteille. Il a l’air soûl ! Là
— Ça va, oui. Mais j’ai trop fait de dessins, il faut que je recommence un peu à peindre.
y a son chien qui remue la queue, parce qu’il avait un chien, je crois. Peut-être il voudrait bien
C’est moins difficile et ça se vend mieux. C’est abstrait, c’est subversif, ça fait riche, les gens
manger, le chien. Seulement c’était con avec le chien, ensuite il y est plus, c’est un éléphant,
payent.
encore. J’aime drôlement ça les éléphants. Il est petit ! Le capitaine il s’est fait une cabane
 
dans l’arbre. Il cueille des côtelettes, des bananes, du gruyère. Il a l’air content ! Y a des
— Moi, ça empêche pas, je t’aime mieux comme peintre, remarqua Simon. Tes dessins,
papillons. »}}<br>
sans te vexer, c’est un peu conformiste, je trouve. T’es peut-être trop doué, c’est ça qui fait
académique !
 
— Oui, il faut croire, dit Jonathan. Tout ce travail, et finalement faire du déjà vu, hein.
Mais je te promets de ne plus dessiner. On va dans le jardin ?… Et tes sculptures, au fait ?
 
— Pfff… soupira Simon. Je m’amuse. Je m’amuse, c’est tout. Pratiquement, y aura rien
de sérieux tant qu’il faudra que je fasse un autre boulot. Alors, ça peut durer comme ça
jusqu’à la retraite… Soixante ans, soixante-cinq… Pas marrant.
 
— C’est un bon âge, dit Jonathan. Ça fait gagner au moins dix ans, de commencer à cet
âge-là.
 
Simon éclata de rire.
 
— Non, je ne plaisante pas, dit doucement Jonathan. Vraiment pas. Mais il se cache, ton
fils.
 
Simon revint dans la cuisine, appela l’enfant et se servit un dernier whisky : l’heure
tournait, il devenait temps de partir.}}<br>
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— Est-ce que vraiment j’ai l’air fatigué ?… demanda soudain Jonathan.

— Fatigué ? T’es fou non, t’es superbe ! dit Simon. Superbe ! Bien moins crevé qu’à Paris. C’est la campagne, ça, tu dois te rendre compte. Putain, moi, à ta place… Au fait, et le travail ?

— Ça va, oui. Mais j’ai trop fait de dessins, il faut que je recommence un peu à peindre. C’est moins difficile et ça se vend mieux. C’est abstrait, c’est subversif, ça fait riche, les gens payent.

— Moi, ça empêche pas, je t’aime mieux comme peintre, remarqua Simon. Tes dessins, sans te vexer, c’est un peu conformiste, je trouve. T’es peut-être trop doué, c’est ça qui fait académique !

— Oui, il faut croire, dit Jonathan. Tout ce travail, et finalement faire du déjà vu, hein. Mais je te promets de ne plus dessiner. On va dans le jardin ?… Et tes sculptures, au fait ?

— Pfff… soupira Simon. Je m’amuse. Je m’amuse, c’est tout. Pratiquement, y aura rien de sérieux tant qu’il faudra que je fasse un autre boulot. Alors, ça peut durer comme ça jusqu’à la retraite… Soixante ans, soixante-cinq… Pas marrant.

— C’est un bon âge, dit Jonathan. Ça fait gagner au moins dix ans, de commencer à cet âge-là.

Simon éclata de rire.

— Non, je ne plaisante pas, dit doucement Jonathan. Vraiment pas. Mais il se cache, ton fils.

Simon revint dans la cuisine, appela l’enfant et se servit un dernier whisky : l’heure tournait, il devenait temps de partir.


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