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(2 notes citant les "Malatestiana" de Montherlant)
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{{Citation bloc|{{Petites capitales|Le pape}} : Pis encore, — et je n’évoque ce crime-ci qu’avec un frisson d’horreur : vous avez tenté de posséder votre fils Robert, qui a dû saisir un poignard pour se défendre contre vous…<br>{{Petites capitales|Malatesta}} : La vie de famille elle-même ne peut-elle avoir ses moments de fantaisie ? D’ailleurs c’était une simple plaisanterie, qui a été déformée à plaisir.<ref>{{Référence:Théâtre (Montherlant)/Gallimard-La Pléiade, 1972|refcourte}}, ''Malatesta'', p. 369.</ref>}}
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Quelques lignes plus haut, dans cette même pièce de théâtre, le pape [[Paul II]]<ref>Ces reproches de Paul II à Malatesta sont assez cocasses, si l’on se souvient que ce pape, élu en [[1464]], mourra d’une crise cardiaque le [[26 juillet]] [[1471]] alors qu’il était, semble-t-il, en train de faire l’amour avec un [[page]].</ref> avait déjà accusé Malatesta d’aimer les garçons :
Quelques lignes plus haut, dans cette même pièce de théâtre, le pape [[Paul II]]<ref>Ces reproches de Paul II à Malatesta sont assez cocasses, si l’on se souvient que ce pape, élu en [[1464]], mourra d’une crise cardiaque le [[26 juillet]] [[1471]] alors qu’il était, semble-t-il, en train de faire l’amour avec un [[page]].</ref> avait déjà accusé Malatesta d’aimer les [[garçon]]s :<ref>« Justification que Sigismond ait couché avec son gendre Camerino, quand celui-ci était gamin : ''Carteggio Mediceo.'' C. 122. Filz à xx. » ({{Référence:Théâtre (Montherlant)/Gallimard-La Pléiade, 1972|refcourte}}, « Malatestiana », p. 433.)</ref>


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Ce personnage, Venier de Camerino, figure dans la scène VI de l’acte I, où Malatesta évoque à demi-mot sa beauté adolescente :
Ce personnage, Venier de Camerino, figure dans la scène VI de l’acte I, où Malatesta évoque à demi-mot sa beauté [[adolescent]]e :<ref>Dans un commentaire sur ''Malatesta'', Montherlant résume les goûts amoureux du condottiere en évoquant « son brillant éventail sexuel, qui s’ouvre dans toutes les directions. » ({{Référence:Théâtre (Montherlant)/Gallimard-La Pléiade, 1972|refcourte}}, « Malatestiana », p. 430.)</ref>


{{Citation bloc|{{Petites capitales|Malatesta}} : Alors, mon petit Venier ? Je suis content de te voir. Je te regardais danser, hier, à peine lavé de la poussière et de la fatigue du voyage : tu étais encore frais et charmant comme autrefois ; tu avais l’air de Bacchus indien.<ref>{{Référence:Théâtre (Montherlant)/Gallimard-La Pléiade, 1972|refcourte}}, ''Malatesta'', p. 350.</ref>}}
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Version du 22 mai 2014 à 10:43

Sigismondo Pandolfo Malatesta, en français Sigismond Malatesta, surnommé « le Loup de Rimini » (il lupo di Rimini), seigneur de Rimini, Fano et Cesena, est un célèbre condottiere italien.

Fils naturel de Pandolfo III Malatesta et d’Antonia di Giacomino dei Barignano, il naquit à Brescia le 19 juin 1417 et mourut à Rimini le 9 octobre 1468.

Enfance

À la mort de son père, le 3 octobre 1427, Sigismond n’a que dix ans. C’est son oncle Carlo Ier Malatesta (13681429) qui devient alors seigneur de Rimini et de Fano. N’ayant pas d’enfants lui-même, Carlo obtient du pape Martin V que les trois fils naturels de Pandolfo soient légitimés. L’aîné, Galeotto Roberto Malatesta, lui succède en 1429, mais il meurt à son tour en 1432, laissant le pouvoir à Sigismond âgé d’à peine quinze ans.

Vie amoureuse

De très jeunes femmes

À seize ans et demi, en février 1434, Sigismond Malatesta épouse Ginevra (Geneviève) d’Este (1419 – 1440) qui a presque quinze ans. Devenu veuf, il se remarie le 29 avril 1942 avec Polissena (Polyxène) Sforza (1428 – 1449), qui n’a que quatorze ans. Sa troisième épouse, Isotta degli Atti (Iseult des Actes), est encore plus jeune : née vers 1432, elle devient son amante à l’âge de douze ou treize ans, avant de l’épouser en 1456. Il semble que Malatesta ait eut pour elle une véritable passion — contrairement à ses deux premières épouses, dont les alliances avaient été plus politiques.

Garçons

Du vivant de sa seconde femme Polissena, Sigismond avait pris pour amante Vannetta di Galeotto Toschi, âgée de treize ans au début de leur liaison.[1] Elle lui donna un fils nommé Roberto (né vers 1441, mort en 1482). On dit que son père fit sur lui une tentative incestueuse :

« Filium suum Robertum cognoscere tentavit.
Il tenta de posséder son fils Robert.[2]
»

C’est cet incident que Montherlant évoque dans l’acte II, scène V, de sa pièce :

« Le pape : Pis encore, — et je n’évoque ce crime-ci qu’avec un frisson d’horreur : vous avez tenté de posséder votre fils Robert, qui a dû saisir un poignard pour se défendre contre vous…
Malatesta : La vie de famille elle-même ne peut-elle avoir ses moments de fantaisie ? D’ailleurs c’était une simple plaisanterie, qui a été déformée à plaisir.[3]
»

Quelques lignes plus haut, dans cette même pièce de théâtre, le pape Paul II[4] avait déjà accusé Malatesta d’aimer les garçons :[5]

« Le pape : […] La nature ? Vous couchiez avec votre gendre Camerino lorsqu’il était un adolescent.[6] »

Ce personnage, Venier de Camerino, figure dans la scène VI de l’acte I, où Malatesta évoque à demi-mot sa beauté adolescente :[7]

« Malatesta : Alors, mon petit Venier ? Je suis content de te voir. Je te regardais danser, hier, à peine lavé de la poussière et de la fatigue du voyage : tu étais encore frais et charmant comme autrefois ; tu avais l’air de Bacchus indien.[8] »

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, « Malatestiana », p. 429.
    Montherlant la nomme par erreur Vannella, nom qu’il donne également à une autre très jeune amante de Malatesta (acte IV, scène I).
  2. Pontanus, opp. t. I, p. 322.
    Cité par Burckhardt, La civilisation en Italie au temps de la Renaissance, II, 218, et par Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, « Présentation de Malatesta », p. 419.
  3. Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, Malatesta, p. 369.
  4. Ces reproches de Paul II à Malatesta sont assez cocasses, si l’on se souvient que ce pape, élu en 1464, mourra d’une crise cardiaque le 26 juillet 1471 alors qu’il était, semble-t-il, en train de faire l’amour avec un page.
  5. « Justification que Sigismond ait couché avec son gendre Camerino, quand celui-ci était gamin : Carteggio Mediceo. C. 122. Filz à xx. » (Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, « Malatestiana », p. 433.)
  6. Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, Malatesta, p. 369.
    Venier Varrano, seigneur de Camerino, gendre de Malatesta, vingt et un ans en 1468, est un des personnages secondaires de la pièce. Il semble que Montherlant se soit librement inspiré du personnage historique de Giulio Cesare da Varano, seigneur de Camerino (1430 – 1502), qui avait épousé en 1456 Giovanna Malatesta (1444 – 1511), fille de Sigismond et de sa seconde épouse Polissena.
  7. Dans un commentaire sur Malatesta, Montherlant résume les goûts amoureux du condottiere en évoquant « son brillant éventail sexuel, qui s’ouvre dans toutes les directions. » (Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, « Malatestiana », p. 430.)
  8. Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, Malatesta, p. 350.