Tombeau pour 500.000 soldats (extrait 8)

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Les extraits ci-dessous de Tombeau pour cinq cent mille soldats de Pierre Guyotat, édité en 1967 par Gallimard, évoquent la vie d’un bordel imaginaire.

Le général Kostas rêve d’ouvrir un bordel de garçons en compagnie de Pino, un soldat très jeune qui est son préféré : il en imagine les règles, les modalités de recrutement, les pensionnaires, les anecdotes…


Le bordel du général

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L’enfant et le soldat




Le général reconnaît Pino à son treillis souillé, à ses cheveux plaqués, au linge qui pend à son épaule, au morceau de glace qui sort de sa poche, sur les hanches. L’envie le reprend de caresser ce corps humide et nerveux, de jeter à terre décorations, grade, titre, et de le suivre, de l’établir son lieutenant de plaisir, commandeur et recruteur de garçons, et de se jeter, lui, général, dans la débauche publique, se montrant, s’exposant lui-même, appuyé contre la porte de son bordel, le garçon à l’intérieur débauchant et violant des garçons plus jeunes ou plus âgés que lui. Et lui, général, imposant une débauche virile et cruelle, créant des ordres, des préférences, des récompenses, calculant, mesurant le temps de plaisir, et la quantité de sperme jailli, livrant ses garçons aux fureurs des hommes et des femmes de passage, précipitant le choix de ceux-ci par la brutale saisie d’un garçon assoupi et l’aveu de sa spécialité ; fouettant ses garçons, forçant les plus jeunes aux travaux ménagers : laver les parquets et carrelages souillés, changer les draps entre les étreintes, etc., interdisant qu’on serre et qu’on souille ces enfants, mais les mettant chaque soir dans son lit et culbutant ceux qu’il trouve accroupis sur le sol et le frottant à grande eau, soulevant leur tablier, déboutonnant leur short ou tirant leur maillot, et les renversant, jambes écartées comme des petits chiens, forçant les clients pauvres à se contenter du ciment des chiottes pour serrer et souiller les garçons, chassant la tristesse de son cœur et de son corps, maintenant sa royauté libre et ses étreintes baignées de soleil ; foulant aux pieds les garçons dormant entremêlés sur l’escalier de la cave, en pleine rue, après les étreintes de la matinée ; établissant une hiérarchie parmi les garçons, vouant les uns à la salle commune, les autres aux chambres de l’étage, soumettant les premiers aux seconds, mais punissant ceux des chambres par la reprise temporaire du travail en salle ; imposant à tous la plus grande soumission à l’homme ou à la femme de passage ; obligeant tous les garçons, même les plus jeunes, à s’enivrer au réveil, arrachant de leur cœur la pitié, arrachant leur cœur de leur poitrine ; les accoutumant au plaisir et à la cruauté ; donnés et reçus ; épuisant les garçons récemment recrutés, volés ou achetés, puis les libérant peu à peu quand la soumission est sûre, et excitant leur jalousie en matière de performance sexuelle de telle sorte qu’ils oublient l’étrangeté de leurs nouveaux gestes ; puis, « me rappelant tous les garçons beaux et frêles connus à des goûters ou dîners dans les parcs d’Inaménas, ceux revenant du tennis le short mouillé de sueur entre les cuisses, ouverts, joyeux, la mèche sur les cils, celui, malade soudain après le dessert et quittant la table pour aller vomir, et que sa sœur préférée suit, encourage, précède et aide à vomir, et le tenant par les épaules, celui couché sur le perron, torse et cuisses nus, seulement vêtu d’un maillot de bain décoloré, les jambes tombant de chaque côté de la balustrade, les pieds touchant les rosiers, le ventre chaud que ma main effleure de loin ; celui penché, le short léger et court, glissant un peu sur les fesses et mettant à nu les reins entre la chemise et la ceinture, les jambes recouvertes par des chaussettes de laine à rubans verts, le visage contre le rocher du train électrique ; des entremetteurs les séduisant l’un après l’autre, les sortant de leurs demeures et les jetant brutalement dans le plaisir, Pino poussant ces têtes, ces visages, où sèchent encore des larmes de honte, entre ses cuisses, et les enserrant ; moi, voyant leur angoisse devant le premier client, la sueur sur leurs hanches, quand celui-ci y met les mains ; leur angoisse puis leur plaisir ; leur regard triomphant vers moi après l’épreuve, leur application à suivre les leçons et les conseils de Pino et peu à peu les inspirations soudaines de leurs lèvres, de leurs mains au contact d’une peau étrangère et dans une étreinte rendue plus furieuse à cause de son grand prix ; excitant entre ces garçons bien nés la jalousie et la lâcheté, la tentation du sordide et de l’injure obscène, les excitant, ivres, afin qu’ils trahissent tout haut et souillent la voix et le corps de leur mère ; me rappelant d’autre part tous les garçons misérables, vifs, battus, déjà séduits, les recherchant, les capturant et les jetant dans la salle commune comme les petites bêtes qu’un enfant jette dans une boîte en la refermant à chaque fois ; mêlant tous ces garçons et les poussant à se battre, organisant des combats avec sang entre les moins beaux, offrant aux hommes et aux femmes de passage ces corps meurtris et sanglants, leur donnant à lécher et aspirer le sperme avec le sang ; imposant une tenue de travail pour tous, ceux des chambres et ceux de la salle commune : le maillot de bain en toile décolorée, avec en hiver le chandail, pareillement décoloré et troué ; moi, aimant à tâter, palper les sexes de ces garçons, à travers la toile mouillée et visqueuse après une longue suite d’étreintes, et les presser et faire jaillir encore un peu de sperme brûlant, et d’un coup de la main sur les fesses renvoyer ces garçons vers d’autres clients ; moi, dans l’après-midi orageux, assoupi devant la porte et frissonnant, voyant la rue où monte l’ombre verte et sulfureuse, bandant au passage des garçons sur le trottoir, à l’arrêt des hommes, à l’appel des garçons, aux propositions, aux caresses furtives et impayées de ces hommes, au raidissement des jambes des garçons, peu à peu ruisselantes de pluie, aux chiffres lancés par leurs voix claires ; clients et garçons déjà enlacés me frôlent quand ils entrent ruisselants, dans la salle commune ; quand le client s’appesantit sur lui, au bord de la banquette, un garçon, la tête renversée, me sourit, me fait des œillades ; un autre, assis sur les genoux d’un débardeur dépoitraillé, tout près de moi, à une petite table souillée de crachats et de vin, se suspend au cou du débardeur et laisse tomber sa tête sur mon épaule avec des rires ; un autre poursuivi entre la banquette et les tables par une femme, qui tient le maillot déchiré du garçon, vient se jeter entre mes cuisses ; un coup de tonnerre le fait tressaillir, il se lève et se rue sur la femme, le sexe dardé ; ils roulent par terre, la main de la femme enfonce le maillot déchiré entre les fesses du garçon ; le plus jeune de tous les garçons du bordel entre avec un commis boucher dans les chiottes au fond du couloir, en refermant la porte sur lui et le gros garçon, appuyé au mur dans l’ombre, et l’attirant par les hanches contre lui, il me fait un signe de la main ; la serrure grince, la porte craque sous leurs étreintes, un bras puis un pied s’étirent sous la porte, se raidissent, sont secoués, se rétractent, rentrent peu à peu dans les chiottes, la porte s’ouvre, le garçon sort, le commis achève de boucler sa ceinture, les pieds bien posés sur le marchepied des chiottes ; le garçon revient vers lui, monte dans les chiottes en face de lui, et lui boucle sa ceinture d’une main, de l’autre lui caresse le devant des cuisses, puis ils vont, enlacés, jusqu’au milieu de la salle commune, et s’appuyant au comptoir ; le garçon tend un verre de vin au commis, sa main sur le verre est fripée, humide, des bouclettes y sont collées, le commis prend le verre, en boit la moitié, et brutal, avec un rire éclatant, verse le reste dans le maillot du garçon, sa grosse main tirant la toile. Le vin mouille le maillot devant et dessous, coule sur les cuisses jusqu’aux genoux, le garçon frotte ses genoux l’un contre l’autre ; un homme en chemise, la casquette sur la tête, prend le garçon par-derrière et l’attire contre ses cuisses, le sexe de l’homme bat contre les fesses du garçon, sur le maillot ; le garçon se débat, arrache les mains de l’homme accrochées à ses hanches ; le commis prend le verre de vin vide et coiffe le sexe du garçon ; autour du verre, la toile mouillée se tend ; l’homme fait glisser le maillot du garçon, sur les fesses, le garçon le retient, l’homme l’arrache, il enfonce son sexe entre les fesses du garçon en les écartant avec les mains, le garçon éclate de rire, sa tête se renverse en arrière sur la poitrine de l’homme, ses yeux brillent vers moi ; le commis lui appuie sur le ventre, le garçon sent le sexe de l’homme entrer en lui, et brûler et transpercer ; un peu de salive coule aux coins de ses lèvres, ses joues pâlissent, la tête se renverse sur l’épaule, tirant la chemise entrouverte de l’homme, et découvrant le sein de l’homme où brille une goutte de vin ou de sang, le ventre du garçon se creuse, bat au-dessus du verre que le commis fait tourner sur le maillot, le sexe du garçon grossissant dans le verre, le maillot déchiré sur la hanche, suit le mouvement du verre et s’enroule autour de lui ; les lèvres du garçon blêmissent, elles s’ouvrent brusquement, du sang et des vomissures jaillissent, l’homme halète, pousse son ventre et son sexe, le garçon secoué s’est évanoui, le sang et les vomissures roulent sur sa poitrine, éclaboussent le verre, le commis lâche le verre qui se brise sur le carrelage, frappe les genoux du garçon avec ses souliers, frappe les jambes, piétine les pieds, le maillot glisse sur la cuisse, sur le genou ; l’homme enlacé au garçon et lui mordant les yeux, retient le maillot souillé et le ramène contre le sexe du garçon : le garçon, seulement retenu par une main de l’homme, s’écroule à ses pieds, le sexe de l’homme sorti tout vibrant des fesses du garçon, jaillit et s’accroche à la chemise ; le garçon ployé aux pieds de l’homme, le maillot entre les cuisses, s’est réveillé sur le coup de la chute, il gémit, le commis boucher le foule du pied, piétine son ventre, foule du pied le maillot, le soulève au bout de son soulier ; l’homme, accroupi, se jette sur le garçon, le retourne sur le ventre, se couche sur lui, enfonce de nouveau son sexe entre les fesses du garçon. Dehors les éléphants barrissent au fond du zoo sous la douce pluie ; des cornacs, demi-nus, les pieds dans la boue, les poussent à grands coups de fouet, sous les éclairs, vers les vastes tentes vertes, gonflées par le vent ; un cornac, en criant, sa hanche s’accroche aux barbelés ; les fumées de la ville montent dans la pluie. À mes pieds, entrelacés, un grand marin et un garçon blond, entièrement nus, se roulent en gémissant ; l’uniforme blanc, éclatant, du marin, gît avec le maillot rouge du garçon sur le bord de la banquette ; les cuisses ouvertes du marin sur le front du garçon, la toison noire de son sexe mêlée aux cheveux blonds du garçon, tremblent du spasme qui s’achève, le sexe du marin, tout entier enfoncé dans la bouche du garçon, lequel tousse, et ses mains repoussent, soulèvent le ventre du marin, appesanti sur son menton ; le sperme du marin remplit la bouche du garçon, l’étouffe. Le marin, sa tête fourrée entre les cuisses du garçon, recourbée comme une tête de cheval, sous le sexe, grogne, rit, hennit, crache sur les boules de sécrétion, le sexe du garçon durcit, immense, rougi par les étreintes de la matinée et de l’après-midi, réchauffe le cou du marin jusque sous l’oreille. Le commis boucher passe devant moi, il sort de la salle commune en se caressant entre les cuisses, sous son tablier ; l’odeur puissante des excréments des éléphants monte de la rue ; les fesses du commis, sous la cordelette du tablier, sont couvertes d’excréments durcis ; dans la rue il se retourne vers moi dans la lumière luisante, sa braguette ouverte découvre son sexe encore durci et rouge, il le prend à deux mains, et se met à galoper comme à cheval sur un balai ; son rire résonne encore dans la rue quand l’homme à casquette et le garçon, au pied du comptoir, se détendent et tous les couples se détendent autour de moi, crachotent, les mains se tendent vers les vêtements misérables. Le carrelage luit, de grandes traînées de sperme et de vin où sont pris les maillots, les chemises, les casquettes, brillent jusque sous les banquettes, sous la lueur de l’orage. Enfants, rengainez vos épées, hommes couvrez vos dards, je m’élève au-dessus de vous vers le haut d’une vallée fermée, suffoquant à l’odeur des pins, je cours d’un bout à l’autre du stade, la montagne se couvre de soldats, leurs lances transpercent les feuilles des arbres.
[……]
« Vos garçons joueront avec vous dans votre lit, la maison sent la sueur nocturne, le lait, votre garçon s’étend entre votre femme et vous, son pyjama est entrouvert ; une brise d’encre descend de la fenêtre ; le réveil bat dans l’ombre sous le cristal de la lampe de chevet. Le garçon dénoue la cordelette du pyjama, enfonce la main entre ses cuisses, vous caressez son poignet, au bout de vos doigts, l’effleurement du duvet de son sexe : sa mère, votre femme, tressaille, sa main remonte le long de la hanche de son enfant, son sexe à elle, s’émeut, se gonfle, s’entrouvre ; le rideau mouillé d’encre s’écroule ; tous les deux vous vous roulez sur le garçon, vous le pénétrez en même temps par-derrière et par-devant, il geint, la tête renversée sur l’oreiller, puis vous faites l’amour sur son corps rempli, vidé, sur son jeune ventre vous vous étreignez comme aux premiers jours, vos deux semences mêlées coulent sur son nombril ; son corps saute, ses lèvres tremblent, un peu de sang jaillit aux commissures, vous et votre femme le léchez, et tirez chacun de votre côté : le pyjama mouillé, froissé, relevé jusqu’aux épaules et descendu jusqu’aux genoux, vos mains le pétrissent, vos dents le mordillent ; la femme s’accroupit, marche le long de son garçon, lui prend les pieds, soulève les jambes, ouvre les cuisses, y plonge la tête et les dents, comme en une pastèque juteuse, laquelle mouille les joues et la pointe des oreilles, et les écartant, grogne, gronde, renifle, gémit. Le garçon geint, la tête renversée sur votre poitrine, la femme imite ce gémissement et rit, les lèvres et les narines chatouillées par le duvet de son garçon ; il met sa main sur votre genou, dont il sent le muscle raidi par l’approche de l’orgasme ; le sperme jaillit de votre sexe tendu et solitaire, retombe, éclabousse votre ventre, vos cuisses, la main de votre garçon ; la brise d’encre éclabousse le cristal de la lampe ; le crucifix, au-dessus du lit, remue, ondule, se tord comme un serpent, un petit rire sort du crucifix, secoue la couronne d’épines. Un ressort du lit saute et perce le matelas sous les fesses du garçon ; le vent jette des belles-de-nuit blanches sur le parquet ; la voleuse pétrit le sexe de son garçon, le branle. Les jambes heurtent les portes de l’armoire, vos genoux sont rouges comme le cou des dindes ; gardez bien votre garçon, je pourrais le manger, le vendre, l’exposer sur l’étal d’un boucher, le faire écorcher ; le dévorer, le mordre tout vif au cou, aux cuisses, aux fesses, cracher sur son ventre le laurier dévoré dans l’après-midi, lécher ces vomissures ; le prendre dans mes bras, le porter jusqu’à la salle d’armes, l’armer et le livrer aux hommes d’armes, aux prisonniers, pour qu’ils lui arrachent peu à peu les pièces de son armure et le mettent nu et le traînent sur le granit mouillé, par les cheveux et par les pieds. Et moi, surgissant sur le chemin de ronde, le visage luisant de graisse, je me rue sur ce jeune corps ensanglanté, et je me jette, accroché à lui, dans le vide, sur les pointes de la pluie, la terre se soulève, se déchire au choc de nos deux corps ; un convoi de camions et de chars roule, nous écrase, mais je renais, je me redresse, les mains glissant sur les pneus qui tournent. Le camion est renversé sur le talus ; dans la cabine ouverte, un soldat meurt, se débat comme un cheval couché sur le flanc, les naseaux soufflant la poussière du tableau de bord ; le sable court sur la falaise, dents et os de chiens roulent sur le sable blanc : “Arrachez-moi ce sexe de ma gorge !” — Je monte dans la cabine, je me couche à moitié sur le soldat, je plonge mon poing dans sa bouche, je retire un serpent vivant, dont la tête est couverte d’écume ; le corps du soldat se détend, le serpent se tord dans mon poing ; une larme jaillit sous la paupière du soldat ; le garçon gémit sous le camion, accroche ses mains au châssis, l’huile et la graisse inondent son front et ses cheveux ; il est à moi, je le vends, j’enfonce le serpent dans sa bouche ; le soldat glisse sur les fesses jusqu’au rivage, des chardons se prennent dans son ceinturon ; il rit, se tait, quand ses fesses touchent le sable mouillé ; j’entends le bruit de ses dents et de ses lèvres quand il croque les petits escargots blancs cueillis sur les touffes d’herbes piquantes. Je tire mon garçon de sous le camion, je le couvre un instant, je lui dis : “Tu es mon esclave, j’ai pour toi du cuir, un fouet, des crachats, des regards et des caresses précises, des vomissures, de la chaux, du sang.” Il entoure mon cou avec ses bras chauds, je lèche sur ses joues ses larmes brûlantes, le laurier fond sur son ventre, sous le mien : “Je te battrai, je te fouetterai ; tout le jour, toute la nuit tu iras, nu, tout brillant, tout humide de salive, et de sperme, tu frotteras ton ventre tiède et gluant contre le marbre glacé du comptoir, rieur, mâchoire brillante, chevelure noircie, palmes de vertige et de nausée ; les coudes heurtant le zinc ; un homme te guette au fond de la salle, il s’élance, il fond sur toi, comme l’aimant et t’écrase contre le marbre, avec ses dents il arrache les cheveux de ta nuque, brutal il te retourne, met la main sur le laurier de ton ventre. Je livrerai celui que j’aime.” » Le général essuie la sueur sur son front, déboutonne le haut de sa chemise, remue son dos mouillé sur la couverture piquante ; frottement sur le carrelage de la galerie ; oiseaux heurtent les volets ; le général se tord sur son lit, sa main, sous la ceinture et sous la toile, soulève, tire le sexe, comme on creuse la terre sous une racine : « Garçon, couché nu sur le sable sec, sur la falaise, rats noirs et rats blancs se battent dans les fagots d’acacias, sous la nuit, j’écarte en les pinçant avec mes doigts les lèvres de ton sexe, et j’y crache le laurier ; je referme les douces lèvres de ton sexe, et je l’excite avec des boules d’ambre sorties du sable, et je sens monter le sperme et le muscle durcir et je pose mes lèvres mouillées par la honte et le remords rapide sur celles entrouvertes de ton sexe de marbre et j’aspire le sperme et le laurier. »




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Table des extraits
1. Aïssa
2. Le chef et les marmitons
3. Serge adolescent
4. Les frères de Kment
5. Le cardinal
6. Les castrats du cardinal
7. L’enfant et le soldat
8. Le bordel du général
9. Les enfants perdus
10. Draga et le soldat
11. Les souvenirs de Pétrilion
12. Pétrilion et Draga
13. Pétrilion et le chien
14. Les garçons des rues
15. Bagne pour garçons
16. Les esclaves de Titov Veles
17. La mère de Cendre

Voir aussi

Édition utilisée

  • Tombeau pour cinq cent mille soldats : sept chants / Pierre Guyotat. – Paris : Gallimard, 1967 (Saint-Amand : Impr. Bussière). – 496 p. ; 21 × 14 cm. – (Le chemin).
    P. 280-285, 294-296.

Articles connexes