God in Vlaanderen (Astère-Michel Dhondt)
God in Vlaanderen (Dieu en Flandres), paru en 1965, est le premier roman d'Astère-Michel Dhondt. Le lieu de l'action est Gand (Belgique) et il date de sa période belge avant son installation à Amsterdam. Il lui valut état de grâce vis-à-vis de la critique.
Pour ce premier roman, Dhondt a reçu en 1966 le Arkprijs van het Vrije Woord un prix qui « cherche à empêcher le provincialisme idéologique de limiter la liberté d’expression et de pensée (…). Il encourage ceux qui s’impliquent activement pour la liberté de penser ».
Un projet d'édition française[1] (Dieu en Flandre) est semble-t-il resté sans suite.
L'auteur
Astère-Michel Dhondt (né à Machelen-aan-de-Leie le 12 octobre 1937) est un écrivain néerlandais d’origine belge. Pour en savoir plus, lire sa notice sur BoyWiki.
Résumé
Les parents de Tim ne se parlent plus. Sa mère part en vacances en France, et l'envoie chez son père, qui est déja parti pour l'Italie. Laissé à lui-même pendant dix jours, il est recueilli par Madeleine (du café Hawaï à côté de chez son père) et passe ses journées avec de nouveaux amis, petits et grands qui entrent et sortent à volonté de la maison de monsieur Dantiene, un personnage qui accueille volontiers les garçons des environs, et vivra d'autres aventures.
Extraits
Zo stond er op een middag in het begin van juli en jongetje alleen op een perron van het Gentse Sint-Pieterstation. Wie hij was? Volgens de burgerlijke stand : Tim van Male, zoon van Alexis en van Dominique Buyle, tien jaar oud, geboren en woonachtig te Oostende, Résidence du Parc, Marie-Joséplein. Volgens de werkvrouw in het appartement van zijn moeder : een engel, zachtzinnig als het kindje Jezus. Volgens de directeur van zijn school : een oaze van persoonlijkheid in een woestijn van loeders. Volgens een buurman, verzekeringsagent met humanioradiploma : een piepjonge Ganumedes. Volgens Rolle, zijn beste kameraad : de slimste jongen die je kan vinden. Volgens de moeder van Rolle : het schoonste ventje van Oostende. Volgens een mystisch dichter die verliefd werd op hem in plaats van op zijn mamma : God in Vlaanderen.[2] [...] |
Un après-midi au début de juillet, un petit garçon se trouvait seul sur le quai de la gare Saint-Pierre à Gand. qui était-il ? Selon l'état-civil : Tim van Male, fils d'Alexis et de Dominique Buyle, dix ans, né et résident à Ostende, Résidence du Parc[3], place Marie-José. Selon la femme de ménage de l'appartement de sa mère : un ange, doux comme le petit Jésus. Selon le directeur de son école : un oasis de personnalité dans un désert de médiocrité. Selon un voisin, agent d'assurances avec un diplôme d'humanités : un tout jeune Ganymède. Selon Rolle, son camarade le meilleur : le garçon le plus intelligent qui se puisse trouver. Selon la maman de Rolle : le plus beau petit garçon d'Ostende. Selon un poète mystique qui était amoureux de lui plutôt que de sa mère : Dieu en Flandres. (...) |
Iefje was nog een kleuter, liep ook nog in een badbroekje en een niet al te vers lijfje. Hij gaf Tim direkt een hand, een smerig handje dat echter warm voelde. Raf was veel ouder, ouder nog dan Tim, twaalf jaar zoals wellicht Rudy. Er glinsterde iets in het een oog waarmee hij Tim bekeek, het andere oog bleef roerloos, het was van glas.[4] (...) |
Iefje était encore un bambin, il courait encore dans un petit maillot de bain et une chemisette pas très fraîche. Il tendit tout de suite la main à Tim, une main sale et chaude. Raf était beaucoup plus vieux, plus vieux encore que Tim, il avait douze ans comme peut-être Rudy. Quelque chose brillait dans l'oeil dont il observait Tim, l'autre restait immobile, il était en verre. (...) |
‘Kunnen we niet in het huis?’ vroeg hij poppelend. [...] |
— On ne peut pas entrer dans la maison ? bégaya-t-il. Il entendit un petit rire, tout près de lui ; il tâtonna autour de lui et toucha la tête d'Iefje qui plongea vivement hors d'atteinte. Tim plongea à côté de lui et tâtonna pour s'en saisir, mais dut d'abord s'accoutumer à l'obscurité avant de voir le petit bonhomme à côté de lui, niché profondément dans le foin. Tim ne comprenait pas pourquoi il avait si chaud et pourquoi il rougissait, ou pourquoi il quelque chose en lui vibrait de peur ou de joie quand Iefje tendit un bras vers lui et dit, chantant : Prend-moi un peu tout contre toi. Tout le laps de temps qui suivit s'écoula sans un heurt (de longues minutes, pensa-t-il, mais en réalité cela dura un bon quart d'heure), il garda le petit gars du peuple beau, sale et chaud sur ses genoux. La porte de la grange s'ouvrit avec fracas et la poussière dansa furieusement dans la large bande de lumière qui tomba sur le tas, d'en bas retentit la voix claire de Rudy. Iefje rit et donna vite à Tim un petit baiser mouillé, Tim le mit debout et l'invita d'un petit geste complaisant à descendre l'échelle avant lui. — Ah, vous voilà, dit Rudy, et il n'y avait ni approbation ni désapprobation dans le ton de sa voix. Nous allons ensemble chez monsieur Dantiene. [...] |
Het was over vieren toen Tim wakker werd. Iefje, jonger en met meer wijn in het bloed, sliep nog vast. Om hem niet te wekken, gleed Tim behoedzaam van het bed en liep met gedempte stappen naar de deur. De sleutel klikte zachtjes in het slot, maar Iefje kon het niet gehoord hebben : zijn smoeltje bleef onbeweeglijk zalig en zijn ene mollige knuistje rustje nog steeds naast zich op het hoofdkussen. In de gang was het beangstigend stil. Geruisloos op zijjn sokken over de loper, daalde Tim de trap af, wachtte halfweg, geboeid door het bizarre tafereel in de open eetkamer. Mijnheer Dantiene sliep languit op het tapijt, met zijn hand in een stilgevallen streling op het hoofd van Raf die volmaakt ontspannen, wijdbeens, glimlachend, dwars tegen hem aanlag. Iedereen slaapt, dacht Tim aarzelend. Meteen herinnerde hij zich dat Rudy geen wijn had gedronken, misschien wel in bed lag, maar toch niet echt zou slapen. Hij liep terug de trap op en klopte aan de deur van Martines kamer. Omdat niemand antwoordde, zei hij smartelijk zoet : ‘Ik ben het, Rudy. Doe je niet open?’ |
Il était quatre heures passées, quand Tim se réveilla. Iefje, plus jeune et avec plus de vin dans le sang, dormait encore profondément. Pour ne pas le réveiller, Tim se glissa délicatement hors du lit et marcha en sourdine vers la porte. La clef tinta doucement dans la serrure, mais Iefje ne pouvait pas l'avoir entendu : sa petit bouille restait immobile comme celle d'un bienheureux, sa petite main potelée reposait encore sur l'oreiller. Dans le couloir il faisait terriblement calme. Tim descendit l'escalier en silence, en chaussettes sur le tapis, attendit à mi-chemin, fasciné par la scène bizarre en cours dans la salle à manger ouverte. Monsieur Dantiene dormait étendu sur le tapis, la main en une caresse suspendue sur la tête de Raf qui, complètement détendu, les jambes écartées, souriant, était couché à califourchon sur lui. Tout le monde dort, pensa Tim hésitant. Il sa rappela tout de suite que Rudy n'avait pas bu de vin, était peut-être bien au lit, mais ne dormait quand même pas vraiment. Il remonta l'escalier et frappa à la porte de la chambre de Martine. Comme personne ne répondit, il dit d'une voix douce-amère : Rudy, c'est moi. Tu n'ouvres pas ? Rudy vint ouvrir. — Entre et couche-toi près de nous sur le lit ? Tim ne s'était encore jamais senti si vif. Il s'ébattit avec Rudy sur et autour du lit et put à chaque fois l'attraper et même l'empoigner. Juste quand en guise de pause ils furetaient ensemble dans l'armoire de toilette de Martine, monsieur Dantiene entra sans s'annoncer. En tant que propriétaire en tant qu'adulte, il aurait au moins dû dire : 'Eh bien !' , pourtant il dit tout autre chose, dont pas même le ton ne pouvait être interprété comme un reproche, il dit précisément : 'Luttez un peu l'un contre l'autre.' (monsieur Dantiene était-il malade, épuisé ou seulement las ? Nourrissait-il un désir langoureux et pourtant non apprivoisé ?) |
Bibliographie
- Dhondt, Astère-Michel : " God in Vlaanderen", Uitgeverij De bezige bij, Amsterdam, 1965.
- Plusieurs rééditions.
Notes
- ↑ Astère-Michel Dhondt, « Dieu en Flandre », Collection Le plat pays, dirigée par Jacques De Decker (selon Leszek Kowalowski, L’esprit révolutionaire – suivi de Marxisme : utopie et anti-utopie, éd. Complexes, p. 302).
- ↑ P.5.
- ↑ En français dans le texte.
- ↑ P. 16.
- ↑ P. 18-19.
- ↑ P.24-6
- ↑ Version corrigée de l'extrait qui se trouve sur le site La plume verte.
- ↑ En français dans le texte. Martine et un peu moins son père, monsieur Dantiene, parlent le néerlandais avec un accent un peu ridicule de francophones des Flandres, et ont l'arrogance de supposer que les gens comprennent les phrases françaises dont ils parsèment leurs répliques quand ils ne trouvent pas leurs mots en néerlandais.
- ↑ En français dans le texte.
- ↑ Traduction BoyWiki.