« Die dorische Knabenliebe (Erich Bethe) » : différence entre les versions

De BoyWiki
(m)
(m)
Ligne 1 : Ligne 1 :
'''''Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee''''' est un article du philologue [[Allemagne|allemand]] [[Erich Bethe]], paru en [[1907]] dans la revue ''Rheinisches Museum für Philologie''<ref>Erich Bethe, « Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee », in ''Rheinisches Museum für Philologie'', 1907, p. 438-475.</ref> de Leipzig. Il a été republié en [[1983]] par Wolfram Setz chez l’éditeur [[Rosa Winkel]].
'''''Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee''''' est un article du philologue [[Allemagne|allemand]] '''[[Erich Bethe]]''', paru en [[1907]] dans la revue ''Rheinisches Museum für Philologie''<ref>Erich Bethe, « Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee », in ''Rheinisches Museum für Philologie'', 1907, p. 438-475.</ref> de Leipzig. Il a été republié en [[1983]] par Wolfram Setz chez l’éditeur [[Rosa Winkel]].


Cet essai a été traduit en français en [[2018]] sous le titre ''L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées''.<ref>Erich Bethe, ''L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées'', traduit de l’allemand, présenté et annoté secondairement par Jean-Claude Féray, Quintes-feuilles, 2018.</ref>
Cet essai a été traduit en français en [[2018]] sous le titre ''L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées''.<ref>Erich Bethe, ''L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées'', traduit de l’allemand, présenté et annoté secondairement par Jean-Claude Féray, Quintes-feuilles, 2018.</ref>
Ligne 6 : Ligne 6 :
== L’auteur ==
== L’auteur ==
   
   
Né le [[2 mai]] [[1863]] à Stettin, ville de Poméranie (aujourd’hui en Pologne), et mort à Leipzig le [[19 octobre]] [[1940]], Erich Bethe est un philologue allemand, formé dans les universités de Bonn et de Göttingen, et qui enseigna la philologie classique essentiellement à Leipzig.
Né le [[2 mai]] [[1863]] à Stettin, ville de Poméranie (aujourd’hui en [[Pologne]]), et mort à Leipzig le [[19 octobre]] [[1940]], Erich Bethe est un philologue allemand, formé dans les universités de Bonn et de Göttingen, et qui enseigna la philologie classique essentiellement à Leipzig.


Il est l’oncle du physicien Hans Bethe ([[1906]]-[[2005]]), prix Nobel de physique en [[1967]], qui collabora à l’élaboration de la première bombe nucléaire [[États-Unis|américaine]].  
Il est l’oncle du physicien Hans Bethe ([[1906]]-[[2005]]), prix Nobel de physique en [[1967]], qui collabora à l’élaboration de la première bombe nucléaire [[États-Unis|américaine]].  
Ligne 14 : Ligne 14 :
Erich Bethe n’est pas le premier à avoir avancé l’idée (aujourd’hui considérée comme non démontrée) que la [[pédérastie]] a été d’abord une institution des peuples [[doriens]], institution que ces derniers ont répandue dans toute la [[Grèce antique|Grèce]] lors de leurs migrations ; mais Bethe est celui qui a le plus contribué à répandre cette idée.
Erich Bethe n’est pas le premier à avoir avancé l’idée (aujourd’hui considérée comme non démontrée) que la [[pédérastie]] a été d’abord une institution des peuples [[doriens]], institution que ces derniers ont répandue dans toute la [[Grèce antique|Grèce]] lors de leurs migrations ; mais Bethe est celui qui a le plus contribué à répandre cette idée.


Dans cet article, il démontre d’abord que l’amour pédérastique était pour les Doriens une institution très codifiée (notamment pour le [[rapt]]), hautement respectée, et qu’à l’origine, ce peuple guerrier pensait que le rôle de cet amour était la transmission des vertus guerrières de l’[[amant]] à son [[aimé]]. Il pose ensuite cette question : comment, aux époques archaïques, les Doriens croyaient-ils que ces vertus étaient transmises ?
Dans cet article, il démontre d’abord que l’amour pédérastique était pour les Doriens une institution très codifiée (notamment pour le [[rapt]]), hautement respectée, et qu’à l’origine, ce peuple guerrier pensait que le rôle de cet [[amour]] était la transmission des vertus guerrières de l’[[amant]] à son [[aimé]]. Il pose ensuite cette question : comment, aux époques archaïques, les Doriens croyaient-ils que ces vertus étaient transmises ?


En se basant essentiellement sur les inscriptions rupestres de l’île de Théra (appelée aussi [[Santorin]]) ainsi que sur les données anthropologiques touchant les idées que les peuples primitifs se faisaient du souffle, de l’[[urine]] ou du [[sperme]] comme des émanations de l’âme, il avance la thèse osée que les Doriens s’imaginaient que les vertus guerrières se transmettaient d’[[éraste]] à [[éromène]] par le [[coït]] pédérastique.
En se basant essentiellement sur les inscriptions rupestres de l’île de Théra (appelée aussi [[Santorin]]) ainsi que sur les données anthropologiques touchant les idées que les peuples primitifs se faisaient du souffle, de l’[[urine]] ou du [[sperme]] comme des émanations de l’âme, il avance la thèse osée que les Doriens s’imaginaient que les vertus guerrières se transmettaient d’[[éraste]] à [[éromène]] par le [[coït]] pédérastique.

Version du 9 décembre 2018 à 17:09

Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee est un article du philologue allemand Erich Bethe, paru en 1907 dans la revue Rheinisches Museum für Philologie[1] de Leipzig. Il a été republié en 1983 par Wolfram Setz chez l’éditeur Rosa Winkel.

Cet essai a été traduit en français en 2018 sous le titre L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées.[2]


L’auteur

Né le 2 mai 1863 à Stettin, ville de Poméranie (aujourd’hui en Pologne), et mort à Leipzig le 19 octobre 1940, Erich Bethe est un philologue allemand, formé dans les universités de Bonn et de Göttingen, et qui enseigna la philologie classique essentiellement à Leipzig.

Il est l’oncle du physicien Hans Bethe (1906-2005), prix Nobel de physique en 1967, qui collabora à l’élaboration de la première bombe nucléaire américaine.

La thèse défendue dans cet article

Erich Bethe n’est pas le premier à avoir avancé l’idée (aujourd’hui considérée comme non démontrée) que la pédérastie a été d’abord une institution des peuples doriens, institution que ces derniers ont répandue dans toute la Grèce lors de leurs migrations ; mais Bethe est celui qui a le plus contribué à répandre cette idée.

Dans cet article, il démontre d’abord que l’amour pédérastique était pour les Doriens une institution très codifiée (notamment pour le rapt), hautement respectée, et qu’à l’origine, ce peuple guerrier pensait que le rôle de cet amour était la transmission des vertus guerrières de l’amant à son aimé. Il pose ensuite cette question : comment, aux époques archaïques, les Doriens croyaient-ils que ces vertus étaient transmises ?

En se basant essentiellement sur les inscriptions rupestres de l’île de Théra (appelée aussi Santorin) ainsi que sur les données anthropologiques touchant les idées que les peuples primitifs se faisaient du souffle, de l’urine ou du sperme comme des émanations de l’âme, il avance la thèse osée que les Doriens s’imaginaient que les vertus guerrières se transmettaient d’éraste à éromène par le coït pédérastique.

Non moins audacieusement, Bethe rapproche la pédérastie dorienne de la pédérastie d’autres groupes guerriers, notamment les samouraïs au Japon.

Réception et postérité de la thèse de Bethe

Le texte fit sensation lors de sa parution et marque une étape dans la mesure où, pour la première fois, un universitaire parlait de manière positive et sans périphrases de la pédérastie grecque, en abordant de manière frontale le versant sexuel de la question, sans le dénigrer, en tant que scientifique.

Il fut critiqué par des collègues allemands (Anatol Semenov, Albert Ruppersberg) ou français (Henri-Irénée Marrou, Félix Buffière), mais trouva également des défenseurs et des continuateurs parmi les philologues plus versés en anthropologie : le Finlandais Rolf Lagerborg, le Français Henri Jeanmaire et plus récemment l’Allemand Harald Patzer.

Aujourd’hui, le texte est considéré par la plupart des hellénistes comme une étape relativement dépassée dans la connaissance des conceptions amoureuses des Grecs de l’Antiquité.

Citation

« À Thèbes, à Théra et en Crète, l’union du couple masculin ne s’effectuait pas sans une consécration religieuse. Il y a là, pour nos consciences, un objet de grand étonnement, mais cela prouve que l’amour des garçons était pour les Doriens une chose sacrée. En vérité, cela ne fait que confirmer ce que d’autres témoignages nous enseignent ; mais un tel enseignement ne peut être reçu que par ceux qui, surmontant leurs préjugés moraux, conçoivent la recherche historique comme un travail scientifique.[3] »

Voir aussi

Bibliographie

  • Bethe, Erich. « Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee », in Rheinisches Museum für Philologie, p. 438-475. – Leipzig, 1907.
  • Bethe, Erich. L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées / trad. de l’allemand, présenté et annoté secondairement par Jean-Claude Féray. – Paris : Quintes-feuilles, 2018. – 117 p. – ISBN 978-2-9551399-5-0
  • Buffière, Félix. Éros adolescent : la pédérastie dans la Grèce antique. – Paris : Les Belles Lettres, 2007. – 704 p.
  • Lagerborg, Rolf. Die platonische Liebe. – 1926.
    (Traduction de Den platoniska kärleken, Bonnier, 1915.)
  • Patzer, Harald. Die griechische Knabenliebe. – Wiesbaden, 1982.

Liens externes

Articles connexes

Références

  1. Erich Bethe, « Die dorische Knabenliebe : ihre Ethik, ihre Idee », in Rheinisches Museum für Philologie, 1907, p. 438-475.
  2. Erich Bethe, L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées, traduit de l’allemand, présenté et annoté secondairement par Jean-Claude Féray, Quintes-feuilles, 2018.
  3. Erich Bethe, L’amour des garçons chez les Doriens : leur morale, leurs idées, p. 36.