Discussion:Uraniens

De BoyWiki
Révision datée du 12 mai 2011 à 01:35 par Caprineus (discussion | contributions) (Aphrodite platonicienne)

Cet article pose un problème, qui vient de l’orientation spécifique de Boywiki. En effet, si l’on tombe de « l’extérieur » sur cet article, on se dit que tout est faux ou biaisé. Il me paraît naturel de rétablir un équilibre en rappelant en premier lieu qu’ « uranien » est un vieux mot français auquel on a donné une nouvelle vie dans le dernier quart du XIXe siècle pour traduire le mot "Urning" inventé par K. H. Ulrichs.

Ce n’est qu’après ce rappel que l’on peut se permettre de faire un « article boywiki » sur une école poétique anglaise qui s’est nommée « the Uranians » et dont la traduction en français est « les uraniens ».

L’opinion de Michael M. Kaylor est surprenante, car elle traduit une méconnaissance blâmable, de la part d’un universitaire, de l’histoire des mots. Elle est fausse : la résurgence aussi bien en français qu’en anglais de ces mots (uranien ; uranian) vient incontestablement du mot allemand Urning. Il faut souligner en effet qu’à cette époque, où les aliénistes, les médecins légistes et les écrivains intéressés par le sujet tentaient d’avoir une nouvelle vision de l’amour de l’homme pour l’homme, le mot « pédéraste » avait encore un sens général, et que les distinctions basées sur les classes d’âge de l’objet aimé viendront plus tardivement (quoique Ulrichs l'ait amorcée), et ne s’imposeront qu’au début du XXe siècle. Il en fut donc de même avec le nouveau sens des mots « uranien » et « uranistes » qui désignèrent tout amoureux d’une personne de même sexe. La protestation de Michael M. Kaylor est donc totalement infondée. Le phénomène nouveau était « l’amour de l’homme pour l’homme », et la théorie d’Ulrichs (Une âme de femme…) constituait la base d’un débat ultérieur.

On voit donc mal pourquoi donner tant d’importance, dans Boywiki, à une opinion fausse.

Par ailleurs, les publications d’Ulrichs ayant eu une forte notoriété, il me paraît important de donner la traduction qui a prévalu partout depuis qu’on parle de lui, et non une nouvelle traduction (passant pas l’anglais) même si elle est plus élégante ou plus juste (un exemple avec « Le Portrait de Dorian Gray » qui devrait en fait être « Le Tableau de Dorian Gray » mais puisque le titre a été adopté, on doit s’y tenir lorsqu’on parle de ce livre.)

La traduction donnée jusqu’à présent a été : « Recherches sur le mystère de l’amour de l’homme pour l’homme » Le mot « énigme » est souvent mis à la place de « mystère ». « Recherches » est au pluriel, et « amour de l’homme pour l’homme » a toujours été la traduction que j’ai lue pour « mannmännliche Liebe ». --Skanda 11 mai 2011 à 07:36 (GMT)

Autre chose : On peut dater précisément Urning de 1864, date de la parution de la première brochure de K.H. Ulrichs ("Vindex"), lequel Ulrichs n'était pas sexologue, mais juriste (et latiniste). Le titre de sexologue (avant la lettre) ne lui convient pas parce qu'il ne s'est pas occupé de sexualité en général, mais seulement d'uranisme.--Skanda 11 mai 2011 à 08:51 (GMT)

Si tu penses qu’uranien est « un vieux mot français auquel on a donné une nouvelle vie dans le dernier quart du XIXe siècle », tu en sais plus que le TLFI, qui donne pour première apparition (et encore, comme adjectif) une citation de Flaubert en 1849. Il est possible cependant que l'expression Vénus uranienne, qui n'est autre que l'Aphrodite céleste de Platon, soit apparue antérieurement. Mais encore faudrait-il préciser où.
Les deux autres citations (Colette 1909 et Arnoux 1926) se réfèrent à deux Anglais. Il n'est donc pas absurde de supposer qu'il s'agisse là de traductions de l'anglais Uranian.
De telles précisions peuvent être utiles, certes. Elles ne sont pourtant pas indispensables dès le début de l'article. En effet celui-ci, par son intitulé pluriel Uraniens, montre clairement qu'il traite du groupe d'écrivains britanniques, et non du mot uranien en général (qui pourrait faire l'objet d'un autre article).
Surprenante ou pas, l'opinion de Michael M. Kaylor existe, et il est donc justifié de la mentionner. Personnellement, je la trouve tout à fait crédible en raison de deux éléments incontestables :
  1. Pour tout Européen ayant fait de bonnes études classiques (ce qui était le cas des Uraniens), le mot uranien ou Uranian évoque immédiatement l'Aphrodite céleste et pédérastique de Platon. Point n'est besoin de passer par l'allemand pour y penser !
  2. Il est rare qu'on emprunte du vocabulaire à un théoricien dont on ne partage pas les idées. Or les conceptions des uraniens britanniques sont presque à l'opposé de celles d'Ulrichs.
Il est donc beaucoup plus probable, comme le suppose Kaylor, que Uranian et Urning soient dérivés, non pas l'un de l'autre, mais de la même source grecque. Si ce n'est pas le cas, il faut en apporter la preuve, et non pas se contenter de qualifier cette opinion de « blâmable » ou de « fausse ». (Personnellement, j'ai d'ailleurs tendance à penser qu'une opinion peut éventuellement être fausse, mais en aucun cas blâmable.)
La version française du titre peut en effet être changée, si elle a déjà été publiée sous une autre forme. Sans doute avais-je traduit uniquement à partir de l'anglais, sans vérifier si une autre traduction existait déjà (c'est ça l'avantage d'un wiki : il y a toujours quelqu'un pour signaler ou corriger les erreurs et les omissions).
Enfin, tu sembles surpris – presque choqué ! – de trouver dans cet article des imperfections. Mais il ne t'aura sans doute pas échappé qu'il s'agit à peine d'une ébauche (même si le bandeau Ebauche n'y apparaît pas). Mon but était surtout de faire un travail de recensement, qui permettrait de créer une multitude de liens rouges – chacun de ces liens étant ensuite une incitation à écrire l'article correspondant.
Caprineus 12 mai 2011 à 01:35 (GMT)