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'''''Les nuits de Paris''''' est un ouvrage autobiographique de [[Nicolas Restif de La Bretonne]], paru en [[1788]].
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On peut en lire ci-dessous un extrait.
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==Extrait==
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{{Citation longue|titre=Le garçon en fille
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|J’avais pris par la rue Saint-Honoré. Au coin de celle de Champ-Fleuri, je vis un petit groupe de monde : je m’approchai. C’était une sorte de jeune fille d’environ seize ans, dont on admirait la gentillesse. Je fus surpris de sa beauté douce et naïve. Je l’abordai, pour lui demander ce qui la faisait remarquer. Elle me sourit, et rien au monde de si charmant que son sourire. Je ne savais que penser, lorsque l’enfant, sans parler, leva ses jupes, et montra ses culottes. Je compris alors que c’était un petit garçon, qui s’amusait d’une manière peu convenable : ceci devrait bien engager notre police à défendre les mascarades de toute espèce, et jusqu’au délire du Carnaval. Je fis quelques représentations à l’enfant. Tandis que je lui parlais, un carrosse bourgeois s’arrête ; celui qui était dedans met la tête à la portière et s’informe : on lui présente le petit garçon : « Il n’est pas possible ! s’écrie-t-il, c’est une fille !… Parbleu ! je veux m’en assurer. » Le petit garçon veut fuir. Deux laquais l’arrêtent : on le met dans la voiture… Je tire le voile sur les suites de cette histoire horrible… Qu’il suffise de savoir que cet enfant est aujourd’hui un efféminé ; qu’il occupe une place au *** ; que cette funeste aventure a causé, outre la perte de ses mœurs, le désespoir de ses parents.
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Dernière version du 8 juillet 2014 à 12:05

Les nuits de Paris est un ouvrage autobiographique de Nicolas Restif de La Bretonne, paru en 1788.

On peut en lire ci-dessous un extrait.

Extrait

Ce texte historique est protégé contre les modifications.


Le garçon en fille

J’avais pris par la rue Saint-Honoré. Au coin de celle de Champ-Fleuri, je vis un petit groupe de monde : je m’approchai. C’était une sorte de jeune fille d’environ seize ans, dont on admirait la gentillesse. Je fus surpris de sa beauté douce et naïve. Je l’abordai, pour lui demander ce qui la faisait remarquer. Elle me sourit, et rien au monde de si charmant que son sourire. Je ne savais que penser, lorsque l’enfant, sans parler, leva ses jupes, et montra ses culottes. Je compris alors que c’était un petit garçon, qui s’amusait d’une manière peu convenable : ceci devrait bien engager notre police à défendre les mascarades de toute espèce, et jusqu’au délire du Carnaval. Je fis quelques représentations à l’enfant. Tandis que je lui parlais, un carrosse bourgeois s’arrête ; celui qui était dedans met la tête à la portière et s’informe : on lui présente le petit garçon : « Il n’est pas possible ! s’écrie-t-il, c’est une fille !… Parbleu ! je veux m’en assurer. » Le petit garçon veut fuir. Deux laquais l’arrêtent : on le met dans la voiture… Je tire le voile sur les suites de cette histoire horrible… Qu’il suffise de savoir que cet enfant est aujourd’hui un efféminé ; qu’il occupe une place au *** ; que cette funeste aventure a causé, outre la perte de ses mœurs, le désespoir de ses parents.



Voir aussi

Éditions

Articles connexes