« Poèmes pour Boris Kochno (Karol Szymanowski) » : différence entre les versions

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Le texte intégral de ces poèmes peut être consulté dans l'article "[[Poèmes pour Boris Kochno (texte intégral)]]"
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<center>'''Ganymède'''</center>
<br>
Little boy – ton regard mystérieux et sauvage&nbsp;<ref>Variante : '''Bel enfant – ton regard mystérieux et sauvage'''</ref><br>
S’envole vers l’infini. – Petit ange<br>
Dont les yeux sont les reflets de célestes images<br>
Et les astres irisés trempés dans la fange.<br>
<br>
Ton amour est payé de sous… et ton âme,&nbsp;<ref>Variante : '''Ton amour est payé quelques sous… Et ton âme,'''</ref><br>
Esclave radieuse dont j’ignore le prix,<br>
Tandis que ton petit corps frêle se pâme –<br>
Insouciante et chaste, sourit.<br>
<br>
Vers quel Dieu inconnu s’envole ton sourire ?<br>
Pour qui la flamme secrète de tes divines ardeurs ?<br>
Les cieux sont muets et tristes à mourir…<br>
Sous ma main je sens battre ton petit cœur !<br>
<br>
Qu’attends-tu ? Le mystère de l’amour<br>
T’est connu. Ton regard errant<br>
S’attache froid sur mes yeux ; au petit jour&nbsp;<ref>Variante : '''S’attarde froid sur mes yeux ; au petit jour'''</ref><br>
Tu as lu leur mystère – le Néant !<br>
<br>
Tu me quittes. Sur tes lèvres fleuries<br>
S’évanouit l’ardeur de mes caresses.<br>
Tu emportes ton mystère – et l’oubli,<br>
Tu me laisses seul – en détresse.&nbsp;<ref>Variante : '''Tu me laisses seul – dans la détresse.'''</ref><br>
<br><br><br>
<center>'''Baedecker'''</center>
<br>
Tu vins vers moi, souriant et humide,&nbsp;<ref>Variante : '''Tu vins vers moi, souriant et timide,'''</ref><br>
Me disant des mots tendres dans une langue que j’ignore,<br>
La langue de ton pays. Dans ton regard limpide<br>
Je vis naître le reflet de lointains amours.<br>
<br>
Dis-moi – le soleil éclatant de tes cieux –<br>
Engendre-t-il dans le sens des inconnues ardeurs ?&nbsp;<ref>Variante : '''Enflamme-t-il les sens d’inconnues ardeurs ?'''</ref><br>
Brûlantes comme les flammes saintes devant l’autel<br>
Dans les temples de l’amour où languissent les cœurs ?<br>
<br>
Dis-moi – la Nuit tiède, perfide enchanteresse,<br>
Dont le sien frémit de myriades d’étoiles,&nbsp;<ref>Variante : '''Dont le ciel frémit de myriades d’étoiles,'''</ref><br>
Enivre-t-elle ton âme pure d’incomparables caresses,<br>
En garde-t-elle le secret troublant dans son voile ?<br>
<br>
Tu me parles… Les mots, comme d’une fleur éclose,<br>
De ta bouche s’envolent vers la lueur du jour.<br>
J’ai compris ton langage – et dans tes lèvres roses<br>
Je puise, enivré, le poison d’amour.<br>
<br><br><br>
<center>'''N’importe'''</center>
<br>
Ne parle plus… Laisse chanter le silence,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Ses stances et ses romances.<br>
C’est le divin chanteur qui accompagne l’amour<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; La nuit et le jour.<br>
<br>
Qu’importe que nos corps sont égaux –&nbsp;<ref>Variante : '''Qu’importe que nos corps soient égaux –'''</ref><br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Vers l’infini rament<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Nos âmes<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Et se pâment<br>
Dans un délire radieux<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; De tendresses,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; De caresses…<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Bon Dieu !<br>
<br>
Qu’importe qu’on va nous juger cupides !&nbsp;<ref>Variante : '''Qu’importe si l’on nous juge cupides !'''</ref><br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Stupides<br>
Sont ceux qui traînent<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Les chaînes<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; D’esclaves !<br>
<br>
Épaves d’amour, mendiants d’ardeurs<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Qui meurent<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Inassouvis<br>
Dans l’orgueil et le mépris !<br>
<br>
N’importe ! Je t’aime, j’adore<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Ton souple corps,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; La caresse lente<br>
De ta bouche frémissante,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Le délire, l’ivresse,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; La divine tendresse,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Le vertige, l’oubli,<br>
&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Le rêve, l’infini…<br>
<br><br><br>
<center>'''Vagabond'''</center>
<br>
Je cherche l’amour partout – et sans trêve<br>
Je parcours les lieux équivoques –<br>
Sinistre vagabond – et mon rêve<br>
Je le trouve en guenilles et en loques.<br>
<br>
N’importe, mon âme hautaine y puise<br>
Une ivresse intense et fière.<br>
Ce qu’on aime, on le méprise.<br>
O, je ne suis point austère !<br>
<br>
Les plus beaux contes de l’Orient<br>
On les a pour ces quelques piastres.&nbsp;<ref>Variante : '''On les a pour quelques piastres.'''</ref><br>
Faut accepter en souriant&nbsp;<ref>Variante : '''Il faut accepter en souriant'''</ref><br>
Les Dons dont nous comblent les astres.<br>
<br>
Mais le fantôme bleu de l’amour<br>
Se baladant dans la banlieue&nbsp;<ref>Variante : '''Se balade dans la banlieue'''</ref><br>
Paraît moins beau le jour !&nbsp;<ref>Variante : '''Et paraît moins beau le jour !'''</ref><br>
– Oui, mais la Nuit te change les yeux,<br>
<br>
La Nuit c’est la grande magicienne –<br>
Schéhérazade – enchanteresse –<br>
La sorcellerie de son haleine<br>
Va te combler de rares ivresses.<br>
<br>
Ne crains point d’aborder<br>
Ce Gigolo qui pue le vice –<br>
La Nuit divine va le changer<br>
En Ganymède ou en Dionys.<br>
<br>
C’est un jeune Dieu qui dans tes bras<br>
Va se pâmer dans le délire.<br>
Cette volupté tu l’éprouveras –<br>
Elle est bien rare, cela va sans dire.<br>
<br>
Or, moi qui ne suis pas fier,<br>
Je ne crains point la déception.<br>
Le lendemain – un sourire amer –<br>
C’est tout. O amour, triste vagabond.<br>
}}


==Voir aussi==
==Voir aussi==


===Bibliographie===
===Bibliographie===
*[[Hubert Kennedy|{{Petites capitales|Kennedy}}, Hubert]]. « [[Karol Szymanowski, his boy-love novel, and the boy he loved (Kennedy)|Karol Szymanowski, his boy-love novel, and the boy he loved]] », in {{Référence:Paidika/Paidika, 1994 (11)|refcourte}}, p. 26-33.
*[[Hubert Kennedy|{{Petites capitales|Kennedy}}, Hubert]]. « [[Karol Szymanowski, his boy-love novel, and the boy he loved (Hubert Kennedy)|Karol Szymanowski, his boy-love novel, and the boy he loved]] », in {{Référence:Paidika/Paidika, 1994 (11)|refcourte}}, p. 26-33.
*[[Karol Szymanowski|{{Petites capitales|Szymanowski}}, Karol]]. ''Das Gastmahl : ein Kapitel aus dem verlorenen Roman Ephebos'' / übersetzt und herausgegeben von Wolfgang Jöhling. – Berlin : Verlag rosa Winkel, 1993.
*[[Karol Szymanowski|{{Petites capitales|Szymanowski}}, Karol]]. ''Das Gastmahl : ein Kapitel aus dem verlorenen Roman Ephebos'' / übersetzt und herausgegeben von Wolfgang Jöhling. – Berlin : Verlag rosa Winkel, 1993.


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== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />
[[Catégorie:Poésie]]

Dernière version du 27 août 2012 à 22:33

Les poèmes pour Boris Kochno ont été écrits en français par le compositeur et pianiste polonais Karol Szymanowski, qui était tombé amoureux du jeune danseur, âgé de quinze ans, dès leur rencontre à Elisavetgrad (aujourd’hui Kirovohrad) en Ukraine.

Signification des poèmes

Les quatre poèmes Ganymède, Baedecker, N’importe et Vagabond ont été offerts par Karol Szymanowski à Boris Kochno lors de leur séjour à Paris, à partir d’octobre 1920. Cela ne signifie pas qu’ils aient été écrits à son sujet : l’atmosphère de vagabondage sexuel, voire de prostitution qu’ils évoquent correspond mal aux sentiments réels qui unissaient l’adolescent à son mentor.

État du texte

Tournures étranges, anomalies grammaticales, rythmes peu communs, rimes parfois défaillantes, émaillent ces poèmes de quelques imperfections dont on ne sait si elles étaient voulues ou non. Certaines sont en effet particulièrement expressives.

Il faut en outre garder à l’esprit que le français n’était pas la langue maternelle de Szymanowski.

Les textes ci-dessous n’ont pas été corrigés – si ce n’est en ce qui concerne l’orthographe. En notes, on indique quelques corrections (ou variantes) qui ont été suggérées par des lecteurs plus exigeants.

Texte intégral

Le texte intégral de ces poèmes peut être consulté dans l'article "Poèmes pour Boris Kochno (texte intégral)"

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références