Celtes

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Les Celtes de l’Antiquité n’ont pas laissé d’œuvres écrites : on ne connaît donc leurs coutumes que par la description qu’en ont fait d’autres peuples, les Grecs en particulier.

Témoignages

Par ordre chronologique :


Aristote (-384 – -322), Politique (Livre II, chapitre 6, §6) :

Ὥστ' ἀναγκαῖον ἐν τῇ τοιαύτῃ πολιτείᾳ τιμᾶσθαι τὸν πλοῦτον, ἄλλως τε κἂν τύχωσι γυναικοκρατούμενοι, καθάπερ τὰ πολλὰ τῶν στρατιωτικῶν καὶ πολεμικῶν γενῶν, ἔξω Κελτῶν ἢ κἂν εἴ τινες ἕτεροι φανερῶς τετιμήκασι τὴν πρὸς τοὺς ἄρρενας συνουσίαν. Ἔοικε γὰρ ὁ μυθολογήσας πρῶτος οὐκ ἀλόγως συζεῦξαι τὸν Ἄρην πρὸς τὴν Ἀφροδίτην· ἢ γὰρ πρὸς τὴν τῶν ἀρρένων ὁμιλίαν ἢ πρὸς τὴν τῶν γυναικῶν φαίνονται κατοκώχιμοι πάντες οἱ τοιοῦτοι. La conséquence nécessaire, c’est que, sous un pareil régime, l’argent doit être en grand honneur, surtout quand les hommes sont portés à se laisser dominer par les femmes, disposition habituelle des races énergiques et guerrières. J’en excepte cependant les Celtes et quelques autres nations qui, dit-on, honorent ouvertement l’amour viril. C’est une idée bien vraie que celle du mythologiste qui, le premier, imagina l’union de Mars et de Vénus ; car tous les guerriers sont naturellement enclins à l’amour de l’un ou de l’autre sexe.[1]


Diodore de Sicile (fl. entre -60 et -30), Bibliothèque historique (Livre V, chapitre 32) :

γυναῖκας δ´ ἔχοντες εὐειδεῖς ἥκιστα ταύταις προσέχουσιν, ἀλλὰ πρὸς τὰς τῶν ἀρρένων ἐπιπλοκὰς ἐκτόπως λυττῶσιν. εἰώθασι δ´ ἐπὶ δοραῖς θηρίων χαμαὶ καθεύδοντες ἐξ ἀμφοτέρων τῶν μερῶν παρακοίτοις συγκυλίεσθαι. τὸ δὲ πάντων παραδοξότατον, τῆς ἰδίας εὐσχημοσύνης ἀφροντιστοῦντες τὴν τοῦ σώματος ὥραν ἑτέροις εὐκόλως προΐενται, καὶ τοῦτο αἰσχρὸν οὐχ ἡγοῦνται, ἀλλὰ μᾶλλον ὅταν τις αὐτῶν χαριζομένων μὴ προσδέξηται τὴν διδομένην χάριν, ἄτιμον ἡγοῦνται. Ils ont de jolies femmes, mais ils approchent d’elles rarement ; ils ont une préférence passionnée pour les embrassements immoraux des mâles. Chose incompréhensible ! Leur habitude est de dormir par terre sur des peaux de bêtes sauvages, et de s’ébattre avec deux partenaires, un de chaque côté. Et la chose la plus étonnante, c’est que, n’ayant aucun respect pour leur propre dignité, ils livrent sans résistance leurs beaux corps à d’autres hommes, et ils ne considèrent pas cette pratique comme honteuse ; au contraire, ils proposent leurs faveurs, et, quand on ne les accepte pas, ils considèrent ce refus comme une injure.[2]


Strabon (vers -64 – 21-25), Géographie (Livre IV, chapitre 4, §6) :

Καὶ τοῦτο δὲ τῶν θρυλουμένων ἐστίν, ὅτι πάντες Κελτοὶ ἡδόνικοί τέ εἰσι, καὶ οὐ νομίζεται παρ' αὐτοῖς αἰσχρὸν τὸ τῆς ἀκμῆς ἀφειδεῖν τοὺς νέους. Enfin, il est notoire que les Celtes sont querelleurs, comme aussi qu’ils n’estiment pas infamant que les jeunes gens prodiguent les charmes de leur adolescence.[3]


Athénée de Naucratis (vers 170 – après 223), Les Deipnosophistes (Livre XIII, chapitre 79) :

Κελτοὶ δὲ τῶν βαρβάρων καίτοι καλλίστας ἔχοντες γυναῖκας παιδικοῖς μᾶλλον χαίρουσιν· ὡς πολλάκις ἐνίους ἐπι ταῖς δοραῖς μετὰ δύο ἐρωμένον ἀναπαύεσθαι. On sait que, parmi les barbares, les Celtes, qui possèdent pourtant des femmes magnifiques, ont une préférence pour les garçons, de sorte qu’on voit beaucoup d’entre eux coucher avec deux mignons à la fois sur leurs lits en peaux de bêtes.[4]


Philippe (ou pseudo-Bardesane, fl. vers 200), Le livre des lois des pays (§44-45, §53, §57) :

——— Dans tout l’Orient, ceux qui se souillent et sont connus (comme tels) sont tués par leurs pères et leurs frères, bien souvent aussi les lois des Orientaux ne leur accordent pas de tombeaux.
Dans le nord au contraire, chez les Germains et leurs voisins, les jeunes garçons bien faits sont épousés par les hommes qui font même des festins à cette occasion et cet acte n’entraîne pour eux ni honte ni opprobre à cause de leur loi. – Il est cependant impossible que l’horoscope de tous ceux qui tombent en Gaule dans cet opprobre comprenne Mercure avec Vénus dans la maison de Saturne, dans les confins de Mars et dans les signes du zodiaque situés (alors) à l’occident, car il est écrit que les hommes qui naissent dans ces conditions se prostitueront comme des femmes. […]

Le destin n’oblige pas les Sères à commettre des homicides dès qu’ils ne le veulent pas, ni les Brahmanes à manger de la chair, ni les Perses à ne pas avoir commerce avec leurs filles et leurs sœurs, ni les Hindous à ne pas se faire brûler, ni les Mèdes à ne pas se laisser manger par les chiens, ni les Parthes à ne pas pratiquer la polygamie, ni les Bretons à abandonner la polyandrie, ni les Édesséniens à ne pas être purs, ni les Grecs à ne pas lutter (entièrement nus), ni les Romains à ne pas s’emparer toujours de nouveaux pays, ni les Gaulois à ne pas avoir commerce ensemble, ni les Amazones à (ne pas) élever les enfants mâles.

[…] nos frères [chrétiens] de Gaule n’épousent pas de mâles […].[5]


Eusèbe de Césarée (vers 265 – 339), Préparation évangélique (Livre VI, chapitre 10) :

Παρὰ δὲ Γάλλοις οἱ νέοι γαμοῦνται μετὰ παρρησίας, οὐ ψόγον τοῦτο ἡγούμενοι διὰ τὸν παρ´ αὐτοῖς νόμον. Καὶ οὐ δυνατόν ἐστι πάντας τοὺς ἐν Γαλλίᾳ οὕτως ἀθέως ὑβριζομένους λαχεῖν ἐν ταῖς γενέσεσι Φωσφόρον μεθ´ Ἑρμοῦ ἐν οἴκοις Κρόνου καὶ ὁρίοις Ἄρεος δύνοντα. Chez les Gaulois, les garçons[6] s’épousent les uns les autres en toute liberté, ils ne regardent pas cela comme un crime, parce que chez eux c’est la coutume. Supposera-t-on qu’à la naissance de chaque Gaulois qui se souille d’une pareille infamie, Vesper fût couché avec Mercure dans le séjour de Saturne et dans les limites de Mars ?[7]


Voir aussi

Bibliographie

Auteurs grecs

  • Aristote. Πολιτικά (Politique), livre II, chapitre 6, §6.
  • Athénée de Naucratis. Δειπνοσοφισταί (Les deipnosophistes), livre XIII, chapitre 79.
  • Pseudo-Bardesane. Le livre des lois des pays, §44-45, §53, §57.
  • Diodore de Sicile. Ιστορική Βιβλιοθήκη (Bibliothèque historique), livre V, chapitre 32.
  • Eusèbe Pamphile de Césarée. Εὐαγγελικῆς Ἀποδείξεως Προπαρασκευή (Préparation évangélique), livre VI, chapitre 10.
  • Strabon. Γεωγραφικά (Géographie), livre IV, chapitre 4, §6.

Auteurs modernes

  • Sergent, Bernard. Celtes et Grecs. I, Le livre des héros. – Paris : Payot ; Rivages, 1999. – 344 p. : couv. ill. en coul. ; 23 × 14 cm. – (Bibliothèque scientifique Payot). – ISBN 2-228-89257-2
  • Sergent, Bernard. L’homosexualité initiatique dans l’Europe ancienne. – Paris : Payot, 1986. – 300 p.-[8] p. de pl. : ill., couv. ill. en coul. ; 23 × 14 cm. – (Bibliothèque historique). – ISBN 2-228-14130-5
  • Sergent, Bernard. Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens. – Paris : Payot, 1996. – 672 p.-[8] p. de pl. : ill., couv. ill. en coul. ; 24 × 16 cm. – (Histoire Payot). – ISBN 2-228-89052-9

Articles connexes

Notes et références

  1. Trad. Barthélemy Saint-Hilaire. Texte grec intégral et traduction sur le site de Philippe Remacle.
  2. Trad. Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Paris, Payot, 1996, p. 507.
  3. Trad. Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Paris, Payot, 1996, p. 508.
  4. Trad. Philippe Remacle. Texte grec intégral et traduction sur le site de Philippe Remacle.
  5. Bardesane l’Astrologue, Le livre des lois des pays, trad. F. Nau, Paris, Ernest Leroux, 1899, p. 49-50, 52, 55. Texte intégral de la traduction sur le site de Philippe Remacle : Bardesane – Le livre des lois des pays
  6. Le grec οἱ νέοι signifie « les jeunes », englobant aussi bien les adolescents que les jeunes hommes. « Les garçons », au sens large, semble être ici la meilleure traduction.
  7. Trad. de Nicolas-Maximilien-Sidoine Séguier de Saint-Brisson (revue par BoyWiki), La préparation évangélique d’Eusèbe Pamphile, t. II, Paris, Gaume frères, 1846. Texte grec intégral et traduction sur le site de Philippe Remacle.