Citations sur les voix de garçons

De BoyWiki

Les voix de garçons ont souvent été utilisées pour leur beauté particulière, qu’on ne peut confondre avec les voix féminines. Les citations ci-dessous, rangées dans l’ordre chronologique, illustrent cette réalité millénaire.

XXe siècle

Ô dur et douloureux enfantement ! La voix naissait : une extraordinaire chose qu’une voix de treize ans (qui occupe si peu de place) soit seule dans toute une grande église ! Elle naissait, elle montait, pure comme un rayon de lumière, mais fragile, et manifestement sans défense, et si nue qu’on en avait de la gêne, la crainte d’être indiscret.
  • Henry de Montherlant, Essais, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1963, La relève du matin (1920), « Trois variations sur le thème : Maîtrises », p. 116 (voir la fiche de référence)

Der moderne Singverein, wie virtuos auch immer, hat nichts zu tun mit dem transparenten Knaben- und Jünglingschor der Bach-Kantaten.

Les chorales modernes, même virtuoses, n’ont rien de commun avec la transparence du chœur de garçons et d’adolescents des cantates de Bach.
  • Nikolaus Harnoncourt, Johann Sebastian Bach (1685-1750), Das Kantatenwerk = Sacred cantatas, Teldec Classics International, 1994, « Die Aufführungspraxis » (1971), p. 178, 268

Jede Veränderung der ursprünglichen Verhältnisse kann eine Verzerrung der Balance hervorrufen.
So ist es unbedingt notwendig, im Rahmen eine Aufführung mit Knabenchor und mit den Instrumenten der Bach-Zeit auch die Sopran- und Altsoli von Knaben singen zu lassen. In diesem Zusammenhang wird immer wieder die Frage gestellt, ob Kinder die musikalischen Voraussetzungen mitbringen können, so anspruchsvolle Werke entsprechend zu gestalten. Sicherlich kann ein dreizehnjähriger Bub nicht das musikalische Wissen einer erfahrenen Sängerin in die Waagschale werfen; er wird mit einer viel natürlicheren, naiveren Einstellung an seine Aufgabe herangehen. Bei entsprechender Begabung und Anleitung sind Knaben durchaus in der Lage, diese Musik zu „verstehen“ und mit letztem Einsatz darzustellen. Ein Zuviel an sogenanntem Ausdruck, wie es bei operngeschulten Frauen so leicht vorkommt und das ausgewogene Konzertieren mit den Soloinstrumenten zerstört, ist niemals zu befürchten. Das besondere Timbre der Knabenstimmen ist nicht zu ersetzen.


Toute modification des rapports sonores originaux peut fausser l’équilibre.
Il est donc indispensable, dans le cadre d’une exécution avec chœur de jeunes garçons et avec les instruments de l’époque de Bach, de faire également interpréter les soli de soprano et d’alto par de jeunes garçons. On soulève toujours à ce propos la question de savoir si des enfants peuvent apporter les qualités musicales requises pour pouvoir interpréter adéquatement des œuvres d’une telle difficulté. Certes un garçon de treize ans ne saurait jeter dans la balance les connaissances musicales d’une cantatrice expérimentée, mais il abordera sa tâche avec une attitude bien plus naturelle et naïve. À condition d’avoir reçu les dons et les directives appropriés, de jeunes garçons sont parfaitement à même de « comprendre » cette musique et de la rendre avec le maximum d’engagement personnel. On n’a jamais à redouter un excès de ce qu’on nomme expression, comme cela se produit si facilement avec des cantatrices ayant une formation d’opéra, ce qui détruit l’équilibre concertant avec les instruments solo. Le timbre particulier des voix de jeunes garçons est irremplaçable.
  • Nikolaus Harnoncourt, Johann Sebastian Bach, Johannes-Passion, Teldec Schallplatten, 1987, Die Johannes-Passion Johann Sebastian Bachs, « Zur Aufführung dieser Compact Disc », p. 23-24, 55-56

Auch die schönsten Frauenstimmen mischen sich niemals so ideal mit den alten Instrumenten wie Knabenstimmen.

Même les plus belles voix de femmes ne se mélangent pas d’une façon aussi parfaite avec les instruments anciens que les voix de garçons.
  • Nikolaus Harnoncourt, Johann Sebastian Bach, Matthäus-Passion, Teldec Schallplatten, 1987, Entstehungsgedichte der Matthäus-Passion, p. 30

La voix chantée du garçon impubère a la même emprise, les mêmes séductions que la vue et le toucher de son corps nu.
Les maîtrises ont construit de ce charme, au fil des siècles, un art musical émouvant et très chatouilleur, que seule en Europe méconnaît cette France qui ne s’émeut jamais, ne se chatouille guère et ne chante pas.

Voir aussi

Bibliographie

Éditions utilisées

  • Essais / Henry de Montherlant ; préf. par Pierre Sipriot. – [Paris] : Éd. Gallimard, 1963 (Mayenne : Impr. Floch, 16 octobre 1963). – XLII-1606 p. : jaquette ill. ; 18 × 11 cm. – (Bibliothèque de la Pléiade ; 167). (fr)
    Contient : La relève du matin ; Chant funèbre pour les morts de Verdun ; Aux fontaines du désir ; Un voyageur solitaire est un diable ; Mors et vita ; Service inutile ; L’équinoxe de septembre ; Le solstice de juin ; Carnets (années 1930 à 1944) ; Textes sous une occupation. Index des Carnets p. 1363-1369.
  • Abécédaire malveillant / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1989 (Alençon : Normandie Impression, 8 octobre 1989). – 144 p. ; 19 × 14 cm. (fr)
    ISBN 2-7073-1316-5 (broché)

Articles connexes