La reine morte (citations)

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La reine morte est une pièce d’Henry de Montherlant, publiée et jouée en 1942. Les citations ci-dessous en sont extraites, ainsi que des textes annexes qui l’accompagnent.

Citations

Acte I

L’Infante : Les gens affligés du dérangement amoureux ont la manie de se croire objet d’admiration et d’envie pour l’univers entier.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 108 (voir la fiche de référence)

Ferrante : Treize ans a été l’année de votre grande gloire ; vous avez eu à treize ans une grâce, une gentillesse, une finesse, une intelligence que vous n’avez jamais retrouvées depuis ; c’était le dernier et merveilleux rayon du soleil qui se couche ; seulement on sait que, dans douze heures, le soleil réapparaîtra, tandis que le génie de l’enfance, quand il s’éteint, c'est à tout jamais. On dit toujours que c’est d’un ver que sort le papillon ; chez l’homme, c’est le papillon qui devient un ver. À quatorze ans, vous vous étiez éteint ; vous étiez devenu médiocre et grossier.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 111 (voir la fiche de référence)

Ferrante : On peut avoir de l’indulgence pour la médiocrité qu’on pressent chez un enfant. Non pour celle qui s’étale dans un homme.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 112 (voir la fiche de référence)

Pedro : C’est curieux, les hommes de valeur finissent toujours par se faire arrêter. Même dans l’histoire, on n’imagine guère un grand homme qui ne se trouve à un moment devant un juge et devant un geôlier ; cela fait partie du personnage. Et ceux d’entre eux qui n’ont pas passé par la prison font figure en quelque sorte de déserteurs.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 127 (voir la fiche de référence)

Acte II

Ferrante : Ainsi notre proverbe est vrai : « Les petits garçons jouent derrière l’autel. »[1] Vous ne pouvez donc pas rester un instant sans faire de bêtises ?
Premier page : Non, que Votre Majesté nous pardonne, nous ne le pouvons.
Ferrante : Comment ! Vous ne le pouvez !
Premier page : Dieu nous a faits ainsi.
Ferrante : Eh bien ! alors, si Dieu… Sans doute faut-il le trouver bon.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 138 (voir la fiche de référence)

Ferrante : Que m’importe le lien du sang ! Il n’y a qu’un lien, celui qu’on a avec les êtres qu’on estime ou qu’on aime.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 142 (voir la fiche de référence)

L’Infante : Un jeune démon est toujours beau.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 147 (voir la fiche de référence)

L’Infante : Échouer à convaincre l’être auquel on veut tant de bien ! Comment le bien que l’on veut à un être ne resplendit-il pas sur votre visage et ne passe-t-il pas dans le son de votre voix, tellement qu’il soit impossible de s’y méprendre ?
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 152 (voir la fiche de référence)

Acte III

Inès : Mon petit garçon aux cils invraisemblables, à la fois beau et grossier, comme sont les garçons. Qui demande qu’on se batte avec lui, qu’on danse avec lui. Qui ne supporte pas qu’on le touche. Qu’un excès de plaisir fait soupirer.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 169 (voir la fiche de référence)

Ferrante : Il est devenu un homme, c’est-à-dire la caricature de ce qu’il était.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte (1942), p. 169 (voir la fiche de référence)

Souvenirs sur la création de La Reine morte

Les deux pièces de moi que les femmes préfèrent sont La Reine morte et La Ville dont le prince est un enfant. […] La seconde — qui se passe dans un collège — parce qu’elles y voient ce que sont en réalité leurs jeunes fils, et les éducateurs de ceux-ci, dont elles n’avaient aucune notion.
  • Henry de Montherlant, Théâtre, [Paris], Éd. Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1972, La reine morte, « Souvenirs sur la création de La Reine morte » (1966), p. 202 (voir la fiche de référence)

Voir aussi

Bibliographie

Édition utilisée

  • Théâtre / Henry de Montherlant ; préf. de Jacques de Laprade, préf. complémentaire de Philippe de Saint Robert. – [Paris] : Éd. Gallimard, 1972 (Dijon : Impr. Darantiere, 20 décembre 1972). – LX-1412 p. : jaquette ill. ; 18 × 11 cm. – (Bibliothèque de la Pléiade ; 106). (fr)
    Contient : L’exil ; Pasiphaé ; La reine morte ; Fils de personne ou Plus que le sang ; Un incompris ; Malatesta ; Le maître de Santiago ; Demain il fera jour ; Celles qu’on prend dans ses bras ou Les chevaux de bois ; La ville dont le prince est un enfant ; Port-Royal ; Brocéliande ; La mort qui fait le trottoir (Don Juan) ; Le cardinal d’Espagne ; L’embroc ; La guerre civile ; Notes de théâtre. Index bibliographique p. LIII-LIX.

Articles connexes

Notes et références

  1. Dicton espagnol :
    El que fue monaguillo y después abad, sabe lo que hacen los mozos tras el altar.
    « Qui fut moinillon puis abbé sait ce que font les gamins derrière l’autel. »