Le prêtre et l’enfant de chœur – 2e partie

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DEUXIÈME PARTIE


Le monde est très sévère pour ceux qui vont à son encontre. Il impose ses règles, et accable ceux qui osent penser par eux-mêmes, ceux qui se hasardent à demander à leur propre jugement de décider jusqu’à quel point ils acceptent que leur individualité et leur caractère naturel soient frappés de son sceau, pour être modelés par les doigts de plomb des conventions.

Les conventions sont véritablement la pierre angulaire sur laquelle reposent les assises si voyantes du temple de notre civilisation superficielle et trop sûre d’elle-même.

« Et quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera sera réduit en poussière. » [1]

Si le monde voit quelque chose qu’il ne peut comprendre, il lui assigne les motifs les plus bas et suppose l’existence de quelque honte secrète, qui est bien la seule idée que son intelligence étroite soit capable de concevoir.

Les gens ne regardaient plus leur prêtre comme un saint, ni son acolyte comme un ange. Ils en parlaient encore à mi-voix et un doigt sur les lèvres ; ils s’écartaient encore de leur chemin quand ils rencontraient l’un d’eux ; mais maintenant ils se rassemblaient par groupes de deux ou trois et hochaient la tête.

Le prêtre et son enfant de chœur n’y faisaient pas attention. Ils n’avaient même pas remarqué les coups d’œil soupçonneux et les murmures à demi étouffés. Chacun trouvait chez l’autre une compréhension parfaite et un amour parfait. Que leur importait maintenant le monde extérieur ? Chacun était pour l’autre le parfait accomplissement d’un idéal qu’il avait à peine imaginé : ni le ciel ni l’enfer n’eussent pu leur offrir davantage. Mais la pierre angulaire des conventions avait été sapée : le temps ne pouvait être loin où elle tomberait.

Le clair de lune était pur et magnifique. L’air froid de la nuit s’alourdissait du parfum des fleurs surannées, épanouies à profusion dans le petit jardin. Mais, dans la chambrette du prêtre, les rideaux strictement tirés étaient fermés à toute cette beauté nocturne. Totalement oublieux du monde, absolument étrangers à toute chose sauf l’un à l’autre, ravis dans les visions superbes d’un amour qui éclipsait toutes les splendeurs de la nuit estivale, le prêtre et l’enfant de chœur étaient réunis.

L’enfant s’était assis sur ses genoux, les bras étroitement serrés autour du cou de Ronald, et ses boucles d’or appuyées aux cheveux ras du prêtre. La chemise de nuit blanche faisait un contraste étrange et superbe avec le noir terne de la longue soutane.

Dehors, un pas résonna sur la route, un pas qui allait se rapprochant. Puis on frappa à la porte. Ils n’entendirent pas. Complètement absorbés l’un dans l’autre, enivrés de la douce boisson empoisonnée qui est le don de l’amour, ils demeuraient assis dans le silence. Mais maintenant c’était la fin : déjà le coup était porté. La porte s’ouvrit, et alors se dressa devant eux, sur le seuil, la haute silhouette du recteur.

Nul ne parla ; mais le jeune garçon se pressa plus étroitement contre son bien-aimé, et ses yeux s’écarquillèrent de peur. Alors le jeune prêtre se leva lentement et déposa l’enfant à terre.

— Il vaut mieux que tu partes, Wilfred, dit-il seulement.

Les deux prêtres demeurèrent silencieux, regardant l’enfant qui s’esquivait par la fenêtre, courait sur le gazon et disparaissait dans la chaumière en face.

Alors, ils se retournèrent tous deux et se firent face.

Le jeune prêtre s’écroula dans le fauteuil. Il croisa les mains, et attendit que l’autre parlât.

— Ainsi nous en sommes là ! dit le recteur. Ce que les gens m’avaient dit n’était que trop vrai. Ah ! mon Dieu ! Qu’une chose pareille soit arrivée ici ! Que ce soit à moi qu’il incombe de démasquer votre honte — notre honte ! Est-il possible que ce soit moi qui doive vous livrer à la justice, et vous voir charger de l’entier châtiment de votre crime ! N’avez-vous rien à dire ?

— Rien — rien, répliqua l’autre lentement. Je ne puis implorer votre pitié. Je ne puis fournir d’explication : vous ne comprendriez jamais. Je ne vous demande rien pour moi, je ne vous demande pas de m’épargner ; mais songez au scandale terrible pour notre chère Église.

— Il vaut mieux affronter ces terribles scandales et parvenir ainsi à y porter remède. C’est folie de cacher un abcès : il vaut mieux montrer toute notre honte que de la laisser suppurer.

— Songez à cet enfant…

— C’était à vous de le faire. Vous auriez dû penser à lui auparavant. En quoi sa honte me concerne-t-elle ? C’est votre affaire. D’ailleurs, je ne l’épargnerais pas, même si je le pouvais : quelle pitié puis-je ressentir pour quelqu’un comme lui ?

Mais le jeune homme s’était levé, les lèvres pâles.

— Silence ! dit-il d’une voix basse. Je vous défends de parler de lui devant moi autrement qu’avec respect.

Et il répéta lentement, comme pour lui-même :

— Autrement qu’avec révérence ; autrement qu’avec dévotion.

L’autre gardait le silence, comme frappé de crainte. Puis sa colère monta :

— Osez-vous proférer de telles paroles ? Où est votre repentir ? votre honte ? Ne sentez-vous pas l’horreur de votre péché ?

— Il n’y a là nul péché dont je doive ressentir de la honte, répondit-il très calmement. C’est Dieu qui m’a donné mon amour pour lui, et c’est Lui qui lui a donné son amour pour moi. Qui oserait résister à Dieu et à l’amour qui est un don de Sa part ?

— Osez-vous profaner le nom d’amour en appelant ainsi une telle passion ?

— C’était de l’amour, un amour parfait. C’est le parfait amour.

— Je ne peux rien dire de plus à cette heure. Demain, on saura tout. Grâce à Dieu, vous paierez chèrement toute cette honte, ajouta le recteur dans un soudain éclat de colère.

— Je suis navré que vous n’ayez pas de pitié. Ce n’est pas que je craigne le scandale ni le châtiment pour moi-même. Mais d’un chrétien il est rare qu’on puisse attendre de la pitié, ajouta le jeune prêtre comme se parlant à lui-même.

Le recteur se retourna tout à coup vers lui, et il lui tendit les mains.

— Que le Ciel me pardonne ma dureté de cœur ! dit-il. J’ai été cruel. Dans ma détresse j’ai parlé avec cruauté. Ah ! ne pouvez-vous rien dire pour excuser votre crime ?

— Non. Je ne pense pas qu’il y ait rien de bon à faire dans ce sens. Si j’essayais de nier toute culpabilité, vous penseriez seulement que je mens. Quand bien même je prouverais mon innocence, ma réputation, ma carrière, tout mon avenir seraient à jamais perdus. Mais voulez-vous m’écouter un instant ? Je vais vous dire quelque chose sur moi.

Le recteur s’assit, tandis que le vicaire, devant la grille de la fenêtre vide, lui contait l’histoire de sa vie, le menton appuyé sur ses mains croisées.

— J’ai été élevé, vous le savez, dans un grand collège. J’ai toujours été différent des autres garçons. Je n’ai jamais apprécié les jeux. Je m’intéressais peu aux choses qui, d’ordinaire, passionnent les jeunes garçons. Je n’ai pas été très heureux dans mon enfance, il me semble. Ma seule ambition était d’atteindre l’idéal auquel j’aspirais. Il en a toujours été ainsi : j’ai toujours eu une aspiration indéfinie vers quelque chose, un vague quelque chose qui ne prenait jamais vraiment forme, que je ne pouvais jamais vraiment comprendre. Mon grand désir était de trouver quelque chose qui me satisferait. Je fus vite attiré par le péché. Toute ma vie d’alors fut souillée et polluée par la contamination du péché. Parfois, même aujourd’hui, je pense qu’il y a des péchés plus beaux que toute autre chose au monde. Il y a des vices qui sont destinés à attirer presque irrésistiblement quiconque aime la beauté par-dessus tout. J’ai toujours cherché l’amour. Bien des fois, j’ai été victime d’accès de passion. Bien des fois, j’ai cru enfin avoir trouvé mon idéal. D’innombrables fois, l’objectif unique de ma vie a été de conquérir l’amour d’une personne. Souvent mes efforts ont été couronnés de succès ; mais chaque fois je me suis aperçu que, tout bien considéré, le succès que j’avais obtenu était sans valeur. Une fois la victoire remportée, elle avait perdu tout attrait, et je n’avais plus nul intérêt pour ce qu’auparavant je désirais de tout mon cœur. C’est en vain que je m’efforçais de calmer les élans de mon cœur par les plaisirs et les vices qui attirent d’habitude la jeunesse. Je dus faire choix d’une profession. Je devins prêtre. Toutes les tendances esthétiques de mon âme étaient attirées d’une façon intense vers les admirables mystères du christianisme, l’artistique beauté de nos cérémonies. Même depuis mon ordination, j’ai dû me leurrer moi-même de la croyance que j’avais enfin la paix, que les aspirations de mon cœur étaient enfin satisfaites ; mais tout cela était vain. Sans cesse j’ai lutté contre l’excitation des vieux désirs, et par-dessus tout contre la soif épuisante, incessante, du parfait amour. J’ai trouvé, je trouve encore d’exquises délices dans la religion ; non pas dans les devoirs réguliers d’une vie religieuse, ni dans la routine ordinaire de l’administration paroissiale – cela, c’est mon continuel cauchemar ; – non, je me délecte de la beauté esthétique des cérémonies, des extases dévotes, de la ferveur passionnée qui survient après avoir longtemps jeûné et médité.

— N’avez-vous pas trouvé de réconfort dans la prière ? demanda le recteur.

— Du réconfort ? Non. Mais j’ai trouvé dans la prière plaisir, excitation, presque un ardent délice de péché.

— Vous auriez dû vous marier. Je crois que vous auriez été sauvé.

Ronald Heatherington se leva et posa sa main sur le bras du recteur.

— Vous ne me comprenez pas. De ma vie, aucune femme ne m’a attiré. Ne voyez-vous pas que les gens sont différents, très différents les uns des autres ? Penser que nous sommes tous les mêmes, c’est impossible : nos natures, nos tempéraments sont entièrement dissemblables. Mais c’est là ce qu’on ne veut jamais voir : tout le monde raisonne sur une base fausse. Comment les déductions pourraient-elles être justes quand les prémisses sont erronées ? Une loi établie par la majorité, qui se trouve être dans une certaine disposition, ne lie la minorité que légalement, pas moralement. Quel droit avez-vous, vous ou n’importe qui, à me dire que ceci ou cela est pour moi un péché ? Oh ! que ne puis-je vous expliquer… Que ne puis-je vous obliger à voir ?

Et sa main serrait le bras du recteur. Puis il continua, d’une voix ferme et chaleureuse :

— Pour moi, avec ma nature, me marier eût été un péché. Oui, c’eût été un crime, d’une grande immoralité, et ma conscience se fût révoltée.

Puis il ajouta, amèrement :

— La conscience, n’est-ce pas cet instinct divin qui nous ordonne de rechercher ce qu’exige notre tempérament naturel ? Nous avons oublié cela. Pour beaucoup d’entre nous en ce monde, que dis-je ? pour tous les chrétiens en général, la conscience n’est qu’un autre nom pour la lâcheté qui craint de se heurter aux conventions. Ah ! quelle maudite chose que les conventions ! En l’espèce, je n’ai commis aucune offense morale. Aux yeux de Dieu, mon âme est sans reproche ; mais pour vous et pour le monde je suis coupable d’un abominable crime, abominable parce que c’est une faute contre les conventions, ma foi. J’ai rencontré ce garçon, je l’ai aimé comme je n’ai jamais aimé rien ni personne auparavant. Je n’ai pas eu à faire d’effort pour obtenir son affection : il était à moi de droit, il m’aimait comme je l’aimais, depuis le début ; il était le nécessaire complément de mon âme. Comment le monde aurait-il l’audace de vouloir nous juger ? Qu’est-ce que les conventions pour nous ? Cependant, bien que j’aie su que cet amour était beau, qu’il était irréprochable, bien qu’au fond de mon cœur je n’aie eu que du mépris pour le jugement étroit du monde, j’ai d’abord essayé de résister, pour l’amour de lui, pour l’amour de notre Église. J’ai lutté contre la fascination qu’il exerçait sur moi. Je ne serais jamais allé vers lui pour demander son amour. J’aurais lutté jusqu’à la fin ; mais pouvais-je faire plus ? Ce fut lui qui vint vers moi et qui m’offrit le trésor d’amour que possédait sa belle âme. Comment aurais-je pu révéler à une nature comme la sienne quel hideux portrait en peindrait le monde ? De la même manière que vous l’avez vu ce soir, il est venu à moi toutes les nuits. Comment aurais-je osé troubler la douce pureté de son âme en faisant allusion aux horribles soupçons que pouvait susciter sa présence ? Je savais ce que je faisais. J’ai regardé le monde en face et je me suis dressé contre lui. J’ai ouvertement raillé ses arrêts. Je ne réclame pas votre compassion, je ne vous prie pas d’arrêter votre main. Vos yeux sont aveuglés par une cataracte mentale. Vous êtes garrotté par ces misérables liens qui vous ont entravé corps et âme dès le berceau. Vous devez faire ce que vous croyez être votre devoir. Aux yeux de Dieu, nous sommes des martyrs, et nous ne reculerons même pas devant la mort dans cette bataille contre le culte idolâtre des conventions.

Ronald Heatherington s’écroula dans un fauteuil, cachant son visage dans ses mains, et le recteur quitta la pièce en silence.

Durant quelques minutes, le jeune prêtre demeura assis, la tête plongée dans ses mains. Puis, avec un soupir, il se leva et glissa à travers le jardin jusqu’à ce qu’il fût sous la fenêtre ouverte de son bien-aimé.

— Wilfred, appela-t-il à voix basse.

Le joli visage, pâle et humide de larmes, apparut à la fenêtre.

— J’ai besoin de toi, mon chéri. Veux-tu venir ? murmura-t-il.

— Oui, père, répondit doucement le garçon.

Le prêtre le ramena jusqu’à sa chambre. Là, le prenant dans ses bras très doucement, il essaya de réchauffer, avec ses mains, les petits pieds froids.

— Mon chéri, tout est perdu.

Et il lui expliqua, aussi délicatement qu’il le put, tout ce qui les attendait.

Le garçon cacha son visage dans l’épaule du prêtre, en pleurant doucement.

— Ne puis-je rien pour vous, cher père ?

Celui-ci resta un moment silencieux.

— Si, tu peux mourir pour moi ; tu peux mourir avec moi.

De nouveau, les petits bras tendres s’enlacèrent autour de son cou, et les lèvres, chaudes et aimantes, baisèrent les siennes.

— Pour vous je ferai tout. Père, mourons ensemble.

— Oui, mon chéri. C’est le mieux. Nous mourrons.

Alors, très tranquillement et très tendrement, il prépara son petit compagnon à la mort. Il entendit sa dernière confession et lui donna la dernière absolution. Puis, ils s’agenouillèrent ensemble, la main dans la main, devant le crucifix.

— Prie pour moi, mon chéri.

Alors leurs prières s’élevèrent ensemble en silence, pour que Dieu ait pitié du prêtre qui était tombé dans la terrible bataille de la vie. Jusqu’à minuit, ils demeurèrent à genoux. Alors Ronald prit le garçon dans ses bras et le porta dans la petite chapelle.

— Je vais dire la messe pour le repos de nos âmes, dit-il.

Sur sa chemise de nuit, l’enfant passa la petite robe écarlate et sa fine aube de dentelle. Il couvrit ses pieds nus des rituelles chaussures écarlates. Il alluma les cierges et aida révérencieusement le prêtre à se vêtir. Puis, avant de sortir de la sacristie, le prêtre le prit dans ses bras et le pressa sur son cœur. Il caressa de la main sa chevelure soyeuse et lui parla tout bas d’un ton encourageant. L’enfant pleurait doucement, et son corps mince tremblait des sanglots qu’il avait peine à réprimer. Au bout d’un moment, la tendre étreinte le consola et il leva sa jolie bouche vers celle du prêtre. Leurs lèvres se touchèrent, et leurs bras les enveloppèrent dans une étroite embrassade.

— Ô mon chéri, mon doux petit chéri ! murmura tendrement le prêtre.

— Bientôt nous serons à jamais ensemble ; rien ne nous séparera plus maintenant, dit l’enfant.

— Oui, cela vaut mieux ainsi. Il vaut mieux être ensemble dans la mort que de vivre séparés.

Dans la nuit silencieuse ils s’agenouillèrent devant l’autel, tandis que les lueurs des cierges donnaient un étrange relief aux contours du crucifix. Jamais la voix du prêtre n’avait résonné avec une si étonnante ardeur. Jamais l’acolyte n’avait répondu avec autant de dévotion qu’à cette messe de minuit célébrée pour le repos de leurs âmes qui allaient s’envoler.

Juste avant la consécration, le prêtre tira de la poche de sa soutane une petite fiole, et il en versa le contenu dans le calice.

Quand vint pour lui le moment de boire au calice, il le porta à ses lèvres, mais il ne les y plongea pas.

Il administra la sainte hostie à l’enfant, puis il prit dans sa main le beau calice d’or rehaussé de pierres précieuses. Il se retourna vers l’enfant, mais en voyant son beau visage illuminé, il se détourna vers le crucifix avec un gémissement sourd. Un instant le courage lui manqua ; puis il se tourna vers son petit compagnon et porta le calice à ses lèvres :

— Que le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a été versé pour toi, préserve ton corps et ton âme dans la vie éternelle.

Jamais le prêtre n’avait lu dans ces chers yeux un si parfait amour, une si parfaite confiance, que ceux qui y brillaient maintenant — maintenant que, le visage levé vers lui, il recevait la mort des mains aimantes de celui qu’il avait le plus aimé au monde.

Sitôt qu’il l’eut reçue, Ronald tomba à genoux à côté de lui et vida le calice jusqu’à la dernière goutte. Il le posa à terre et entoura de ses bras le joli visage de l’enfant de chœur tendrement aimé. Leurs lèvres se rencontrèrent en un dernier baiser de parfait amour, et tout fut achevé.

Quand le soleil monta dans les cieux, il jeta un large rayon sur l’autel de la petite chapelle. Les cierges brûlaient encore, à peine à demi consumés. Le triste visage du crucifié était suspendu dans un calme majestueux. Sur les marches de l’autel, était étendu le long corps d’ascète du jeune prêtre, drapé dans les vêtements sacrés ; et tout près de lui, la tête bouclée posée sur les riches broderies qui lui couvraient la poitrine, était couché le beau garçon vêtu d’écarlate et de dentelle. Leurs bras étaient enlacés ; un silence étrange couvrait tout comme un linceul.

« Et quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ; mais celui sur qui elle tombera sera réduit en poussière. »


Juin 1894.




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Texte anglais, 1ère partie Texte anglais, 2ème partie

Traduction française, 1ère partie Traduction française, 2ème partie

Notes et références

  1. Évangile selon Matthieu, chap. 21, v. 44 (ce verset manque dans plusieurs manuscrits de l’évangile).