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Non loin de Byblos, en Phénicie, '''Aphaca''' (aujourd'hui Afqa ou Ouadi al-Afik, 34,110561° Nord, 35,905857° Est) était une petite ville ou, selon certains, un simple groupe de temples, qui se situait à la source de la rivière sacrée Adonis (actuellement Nahr Ibrahim). Comme son nom l’indique, ce cours d’eau était une représentation d’[[Adonis]] (ou Tammouz). Une fois par an, ses flots se teintaient de rouge, évoquant la mort du jeune dieu. Toute la vallée était considérée comme une sorte de Terre sacrée, où l'on montrait de place en place plusieurs tombeaux d’Adonis.
Non loin de Byblos, en Phénicie, '''Aphaca''' (aujourd’hui Afqa, en arabe '''أفقا''' = ''’afqaā'', 34° 4’ Nord, 35° 53’ Est) était une petite ville ou, selon certains, un simple groupe de temples, qui se situait dans un vaste amphithéâtre naturel formé par des falaises hautes de quelque 200 mètres, à la source de la rivière sacrée Adonis (actuellement Nahr Ibrahim – possible déformation de ''Ebrahim'').


Aphaca possédait un temple d’Aphakis, l’Aphrodite [[Phénicie|phénicienne]] (parfois nommée aussi Ashtoreth, Beltis ou Baaltis). Près de ce temple se trouvait une école pour [[Prostitution sacrée|prostitués sacrés]] des deux sexes.
Comme son nom l’indique, ce cours d’eau était une représentation d’[[Adonis]] (ou Tammuz dans la mythologie moyen-orientale). Une fois par an, ses flots se teintaient de rouge, évoquant la mort du jeune dieu. Toute la vallée était considérée comme une terre sacrée, où l'on montrait de place en place plusieurs tombeaux d’Adonis.
 
Face à la source de l’Adonis, à environ 1200 mètres d’altitude, Aphaca possédait un célèbre temple d’Aphakis, l’Aphrodite [[Phénicie|phénicienne]] (parfois nommée aussi Ashtoreth, Beltis ou Baaltis). Selon la légende, ce sanctuaire aurait été fondé par Cinyras, roi de Chypre, fils d’Apollon et père d’Adonis. Auprès de ce temple se trouvait une école pour [[Prostitution sacrée|prostitués sacrés]] des deux sexes.


D’après Eusèbe de Césarée, on y instruisait les jeunes [[eunuques]] et les petits prostitués, bien que ce ne fût pas un [[lupanar]].
D’après Eusèbe de Césarée, on y instruisait les jeunes [[eunuques]] et les petits prostitués, bien que ce ne fût pas un [[lupanar]].
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==Voir aussi==
==Voir aussi==
===Bibliographie===
===Bibliographie===
*''Vita Constantini'' [''Vie de Constantin''] / {{Petites capitales|Eusebius}} Caesariensis [Eusèbe de Césarée]. [III, 55]
*{{Petites capitales|Eusebius}} Caesariensis [Eusèbe de Césarée], ''Vita Constantini'' [''Vie de Constantin'']. [III, 55]
*''Lexicon universale : historiam sacram et profanam omnis aevi, omniumque gentium [...]. T. 1'' / Johann Jacob {{Petites capitales|Hofmann}}. – Editio absolutissima. – Leiden : Jacobus Hackius, Cornelius Boutesteyn, Petrus Vander Aa, Jord. Luchtmans, 1698.
*{{Petites capitales|Hofmann}}, Johann Jacob, ''Lexicon universale : historiam sacram et profanam omnis aevi, omniumque gentium [...]. T. 1''. – Editio absolutissima. – Leiden : Jacobus Hackius, Cornelius Boutesteyn, Petrus Vander Aa, Jord. Luchtmans, 1698.
*« [[Terminal Essay]] » / [[Richard F. Burton|Richard F. {{Petites capitales|Burton}}]], in ''The Book of the Thousand Nights and a Night : a Plain and Literal Translation of the Arabian Nights Entertainments''. – 1885.
*[[Richard F. Burton|{{Petites capitales|Burton}}, Richard F.]], « [[Terminal Essay]] », in ''The Book of the Thousand Nights and a Night : a Plain and Literal Translation of the Arabian Nights Entertainments''. – 1885.
*''History of Phoenicia'' / George {{Petites capitales|Rawlinson}}. – Longmans, Green and Co, 1889. [Chap. IV]
*{{Petites capitales|Rawlinson}}, George, ''History of Phoenicia''. – Longmans, Green and Co, 1889. [Chap. IV]
*''[[Les Conquêtes d’Alexandre]]'' / [[Roger Peyrefitte|Roger {{Petites capitales|Peyrefitte}}]]. – Paris : Albin Michel, 1979.
*[[Roger Peyrefitte|{{Petites capitales|Peyrefitte}}, Roger]], ''[[Les Conquêtes d’Alexandre]]''. – Paris : Albin Michel, 1979.
===Articles connexes===
===Articles connexes===
*[[Adonis]]
*[[Adonis]]

Version du 21 novembre 2008 à 20:28

Non loin de Byblos, en Phénicie, Aphaca (aujourd’hui Afqa, en arabe أفقا = ’afqaā, 34° 4’ Nord, 35° 53’ Est) était une petite ville ou, selon certains, un simple groupe de temples, qui se situait dans un vaste amphithéâtre naturel formé par des falaises hautes de quelque 200 mètres, à la source de la rivière sacrée Adonis (actuellement Nahr Ibrahim – possible déformation de Ebrahim).

Comme son nom l’indique, ce cours d’eau était une représentation d’Adonis (ou Tammuz dans la mythologie moyen-orientale). Une fois par an, ses flots se teintaient de rouge, évoquant la mort du jeune dieu. Toute la vallée était considérée comme une terre sacrée, où l'on montrait de place en place plusieurs tombeaux d’Adonis.

Face à la source de l’Adonis, à environ 1200 mètres d’altitude, Aphaca possédait un célèbre temple d’Aphakis, l’Aphrodite phénicienne (parfois nommée aussi Ashtoreth, Beltis ou Baaltis). Selon la légende, ce sanctuaire aurait été fondé par Cinyras, roi de Chypre, fils d’Apollon et père d’Adonis. Auprès de ce temple se trouvait une école pour prostitués sacrés des deux sexes.

D’après Eusèbe de Césarée, on y instruisait les jeunes eunuques et les petits prostitués, bien que ce ne fût pas un lupanar.

L’empereur chrétien Constantin abolit le culte d’Aphakis, il fit détruire le temple et briser ses statues. Sous son successeur Julien, dit “l’Apostat”, le temple fut partiellement reconstruit, jusqu’à son abandon définitif sous Théodose. On peut encore en voir les ruines, dans un site d’une sauvage beauté.

Voir aussi

Bibliographie

  • Eusebius Caesariensis [Eusèbe de Césarée], Vita Constantini [Vie de Constantin]. [III, 55]
  • Hofmann, Johann Jacob, Lexicon universale : historiam sacram et profanam omnis aevi, omniumque gentium [...]. T. 1. – Editio absolutissima. – Leiden : Jacobus Hackius, Cornelius Boutesteyn, Petrus Vander Aa, Jord. Luchtmans, 1698.
  • Burton, Richard F., « Terminal Essay », in The Book of the Thousand Nights and a Night : a Plain and Literal Translation of the Arabian Nights Entertainments. – 1885.
  • Rawlinson, George, History of Phoenicia. – Longmans, Green and Co, 1889. [Chap. IV]
  • Peyrefitte, Roger, Les Conquêtes d’Alexandre. – Paris : Albin Michel, 1979.

Articles connexes