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Le récit est largement autobiographique, George de Sarre étant l'[[alter ego]] de Roger Peyrefitte dans le livre. Comme dans le livre, Peyrefitte a eu une relation avec un élève plus jeune dans un pensionnat catholique et comme dans le livre, l'objet de son amour s'est finalement suicidé.
Le récit est largement autobiographique, George de Sarre étant l'[[alter ego]] de Roger Peyrefitte dans le livre. Comme dans le livre, Peyrefitte a eu une relation avec un élève plus jeune dans un pensionnat catholique et comme dans le livre, l'objet de son amour s'est finalement suicidé.


Le lecteur peut suivre la vie ultérieure de George de Sarre comme diplomate en Grèce dans ''[[Les Ambassades]]'' et ''[[La Fin des ambassades]]'' où, de nouveau, il retrouve le père de Trennes. Là encore le parallèle est évident avec la vie de Peyrefitte comme diplomate au cours des années 1930 et années 1940.
Le lecteur peut suivre la vie ultérieure de George de Sarre comme diplomate en [[Grèce]] dans ''[[Les Ambassades]]'' et ''[[La Fin des ambassades]]'' où, de nouveau, il retrouve le père de Trennes. Là encore le parallèle est évident avec la vie de Peyrefitte comme diplomate au cours des années 1930 et années 1940.


Peyrefitte était un ami d'[[Henry de Montherlant]] qui, dans ses dernières années, a écrit un roman (''[[Les garçons]]'', 1969) où il parlait d'une relation analogue, ainsi qu'une pièce, ''[[La ville dont le prince est un enfant]]'', traitant le même sujet. Les deux auteurs ont échangé une correspondance abondante où l'un des sujets est la [[pédérastie]].
Peyrefitte était un ami d'[[Henry de Montherlant]] qui, dans ses dernières années, a écrit un roman (''[[Les garçons]]'', 1969) où il parlait d'une relation analogue, ainsi qu'une pièce, ''[[La Ville dont le prince est un enfant]]'', traitant le même sujet. Les deux auteurs ont échangé une correspondance abondante où l'un des sujets est la [[pédérastie]].


==Bibliographie détaillée==
==Bibliographie détaillée==

Version du 15 janvier 2009 à 15:00

Les Amitiés particulières est un roman écrit en 1943 par Roger Peyrefitte, paru chez Jean Vigneau en 1944, probablement son œuvre la plus connue aujourd'hui, pour laquelle il a remporté le prix Renaudot l'année suivante en raison de la guerre. Largement autobiographique, le roman traite d'une relation homosexuelle entre deux garçons dans un pensionnat catholique et montre comment la volonté d'un prêtre de protéger le jeune garçon des « amitiés particulières » arrive à détruire et leur relation et le garçon.

Intrigue

L'intrigue tourne autour de Georges de Sarre, un garçon de quatorze ans envoyé dans un pensionnat catholique dans la France des années 1920. Faisant connaissance avec les autres garçons, il ressent tout de suite de l'intérêt pour Lucien Rouvère, contre lequel l'antipathique Marc de Blajan, essaie de le monter en l'informant de façon énigmatique que certains des élèves « peuvent sembler être bons, mais en fait ne le sont pas ». Georges est consterné quand il apprend que Lucien aime André Ferron. Il devient l'ami de Lucien mais, rempli de jalousie, essaie de détruire leur relation, et il réussit finalement à faire renvoyer André grâce à la ruse.

Voyant que ses avances vers Lucien restent infructueuses, Georges entame une « amitié particulière », c'est-à-dire une amitié pleine de sous-entendus homosexuels, avec un élève de douze ans, le ravissant Alexandre (Alexandre Motier). Les prêtres qui dirigent l'école désapprouvent ce genre de relation, même si elle ne va pas plus loin que quelques baisers et des poèmes d'amour et ne rentre jamais dans le domaine sexuel. En dépit de condamnation apparente de la pédérastie, certains des prêtres cachent en eux les mêmes sentiments homosexuels envers les garçons.

Un d'entre eux, le Père de Trennes, aime inviter des garçons à le rejoindre dans sa chambre la nuit pour boire quelques verres et fumer quelques cigarettes. Georges continue à agir par ruse et fait renvoyer le Père de Trennes grâce une lettre anonyme. Malheureusement, le Père Lauzon, ami de la famille d'Alexandre et protecteur du garçon, apprend leur relation et exige qu'elle prenne fin immédiatement.

Lauzon demande à Georges de renvoyer à Alexandre les lettres d'amour qu'il avait reçues de lui, ce qui, à l'époque du roman, voulait dire que tout était fini entre eux. Malheureusement, Alexandre ne peut pas se rendre compte que Georges a été forcé à agir ainsi et qu'en réalité ses sentiments pour lui n'ont pas changé - et il se suicide.

On a loué cette œuvre pour son style élégant et la discrétion avec laquelle le sujet a été traité. Un exemple en est la question qu'Alexandre pose à Georges : « Georges, sais-tu les choses qu'il ne faut pas savoir ? »

Adaptation au cinéma

En 1964, le roman a été porté à l'écran dans un film du même titre dirigé par Jean Delannoy, avec Francis Lacombrade dans le rôle de Georges et Didier Haudepin dans celui d'Alexandre, Michel Bouquet jouant le père de Trennes. Le film a été produit par Christine Gouze-Rénal, dont la sœur Danielle était l'épouse du futur président français François Mitterrand. Le tournage eut lieu en l'abbaye de Royaumont, datant du XIIIe siècle, à environ cinquante kilomètres au nord de Paris. Le film, jugé immoral, fut interdit aux moins de dix-huit ans.

Le film, en noir et blanc, est particulièrement fidèle au roman et ne modifie que des points de détails, comme le suicide d'Alexandre – au lieu de s'empoisonner, il se jette du train qui l'emporte en vacances. Alexandre, dans le film, est châtain et non blond : certaines des plaisanteries du livre à ce sujet, entre Alexandre et Georges, n'ont donc pu être transcrites.

C'est pendant le tournage que Roger Peyrefitte rencontra le jeune Alain-Philippe Malagnac d'Argens de Villèle, âgé de douze ans et demi : il jouait un rôle d'enfant de chœur et était un grand admirateur du livre, que sa mère lui avait fait découvrir peu avant. À la demande du garçon, Peyrefitte dédicaça son exemplaire du roman, et tous les deux tombèrent amoureux l'un de l'autre. Ils connurent ensuite une relation durable mais orageuse, dont Peyrefitte écrivit la chronique dans certains de ses derniers ouvrages, comme Notre amour (1967) et L'Enfant de cœur (1978).

Devenu adulte, Alain-Philippe Malagnac épousa Amanda Lear. Il a péri dans l'incendie de sa maison en 2000, à l'âge de quarante-neuf ans, peu de temps après la mort de Peyrefitte. On ne sait s'il s'agit d'un suicide, même si Peyrefitte dans ses romans avait évoqué un « pacte de suicide » entre eux, c'est-à-dire l'intention de se tuer à la mort de l'autre.

Rapport avec la biographie de Peyrefitte et avec d'autres œuvres analogues

Le récit est largement autobiographique, George de Sarre étant l'alter ego de Roger Peyrefitte dans le livre. Comme dans le livre, Peyrefitte a eu une relation avec un élève plus jeune dans un pensionnat catholique et comme dans le livre, l'objet de son amour s'est finalement suicidé.

Le lecteur peut suivre la vie ultérieure de George de Sarre comme diplomate en Grèce dans Les Ambassades et La Fin des ambassades où, de nouveau, il retrouve le père de Trennes. Là encore le parallèle est évident avec la vie de Peyrefitte comme diplomate au cours des années 1930 et années 1940.

Peyrefitte était un ami d'Henry de Montherlant qui, dans ses dernières années, a écrit un roman (Les garçons, 1969) où il parlait d'une relation analogue, ainsi qu'une pièce, La Ville dont le prince est un enfant, traitant le même sujet. Les deux auteurs ont échangé une correspondance abondante où l'un des sujets est la pédérastie.

Bibliographie détaillée

  • Les Amitiés particulières : roman, Marseille, Jean Vigneau, 1943 (Toulouse, Impr. régionale), 382 p. ; 24 × 19 cm (édition limitée à 1999 ex.).
  • Les Amitiés particulières : roman (85e édition), Paris, Jean Vigneau, 1946 (Mayenne, impr. de Floch), 444 p. ; 18 × 12 cm.
  • Les Amitiés particulières : roman, avec, en frontispices, 2 lithographies originales de Valentine Hugo (Paris), J. Vigneau, 1946 (impr. de J. Dumoulin), 2 vol., pl. ; 28 × 19 cm.
  • Le amicizie particolari, trad. G. Natoli, Torino, Einaudi, 1949,388 p.
  • Special friendships, transl. from the French by Felix Giovanelli, New York, Vanguard Press, 1950, 392 p.
  • Les Amitiés particulières : roman, Paris, Flammarion, 1951 (Lagny, impr. de Emmanuel Grevin et fils), 444 p. ; 19 × 12 cm (new edition 1964)
  • Les Amitiés particulières : roman, lithographies de [Gaston] Goor, (Paris), Flammarion, 1953 (J. Dumoulin ; Marcel Manequin, 10 mai 1953),2 vol., [4]-180 p.-12 pl., [4]-180 p.-12 pl., 24 lithographies ; 29 × 20 cm (édition limitée à 740 ex.)
  • Les Amitiés particulières (dessins d'Englebert), Paris, Club des éditeurs, 1956 (Paris, Club des éditeurs, 20 juin 1956), 352 p., ill., portrait, cart. ill. ; 20 × 14 cm (rel.) (édition limitée à 7.176 ex.)
  • Special friendships : a novel, transl. from the French by Edward Hyams, London, Secker & Warburg, 1958 (Bristol, Western Printing Services Ltd), 352 p ; 20 × 14 cm (hb)
  • Les Amitiés particulières (illustration de G. Benvenuti), Paris, Éditions J'ai lu, 1958 (impr. d'E. Pigelet), 448 p., couv. en coul. avec notice et portrait ; 16 cm (J'ai lu ; 17-18) (rééditions en 1964, 1968, 1973, 1999) (ISBN 2-27711017-5)
  • Special friendships : a novel, transl. from the French by Edward Hyams, Panther, 1964 (December 1964), 256 p. ; (pb) (ISBN 0-58601663-5)
  • Verholen vriendschap, Utrecht, Bruna, 1966, 372 p.
  • Les Amitiés particulières (frontispice de Daniel Briffaud), [Levallois-Perret], Cercle du bibliophile, [1968], 399 p., portrait, cart. ill. ; 20 cm (Le Club des grands prix littéraires)
  • Különleges barátságok / Roger Peyrefitte ; [transl. László Szenczei]. - Budapest : Magvető Könyvkiadó, 1969. - 446 p.
  • Les Amitiés particulières : roman : édition définitive, Paris, Librairie générale française, 1973 (73 - La Flèche, impr. Brodard et Taupin), 448 p., couv. ill. en coul. ; 17 cm (Le Livre de poche n° 3726) (rééditions en 1975 (ISBN 2-253-00446-4) et 1978 (ISBN 2-253-00446-4))
  • Les Amitiés particulières, Genève, Édito-service ; [Évreux], [diffusion le Cercle du bibliophile], [1973] (impr. en Suisse), 397 p., portr. ; 21 cm (rel.) (Le Club des grands prix littéraires)
  • Les amitiés particulières, Neuilly-sur-Seine, Éd. de Saint-Clair ; [Paris], diffusion F. Beauval, 1975 (impr. en Suisse),352 p.-[6] f. de pl., ill. ; 18 × 12 cm (rel.) (Collection des grands romans contemporains)
  • Les Amitiés particulières : roman, [Montrouge], [le Livre de Paris], 1975 (80 - Doullens, impr. Sévin),442 p. ; 19 cm (rel.) (Club pour vous Hachette) (ISBN 2-245-00320-9)
  • Le amicizie particolari, trad. G. Natoli, Torino, Einaudi, 1979, 346 p. (Nuovi Coralli) (ISBN 8806491970)
  • Les Amitiés particulières, Paris, Flammarion, 1986, 442 p.
  • Les Amitiés particulières, Paris, Flammarion, 1992 (8 janvier 1992) (ISBN 2-08-060173-3)
  • Les Amitiés particulières, Paris, Flammarion, 1992, 128 p. (ISBN 2-08-064968-X)
  • Las amistades particulares, [Barcelona], Ed. Egales [=Editorial Gai y Lesbiana] ; Otras Voces, 2000, 398 p. ; 22 × 14 cm. (ISBN 84-95346-09-5)
  • Secret friendships, drawings by Hugo Haig-Thomas, Clarence (New York), West-Art Publishers, 2000,264 p., ill. (ISBN 0-914301-23-3)
  • Heimliche Freundschaften : [Roman], aus dem Franz. von Günther Vulpius, Berlin, Bruno Gmünder Verl., 2004, 318 S. ; 18 cm. (Bruno-Gmünder-Taschenbuch n° 37) (ISBN 3-86187-837-2)
  • Les Amitiés particulières, Paris, Flammarion, 2004 (août 2004) (ISBN 2-08-060172-5)
  • Les Amitiés particulières : roman, Paris, Éd. TG [= Éd. Textes Gais] (Paris, Impr. Trèfle communication, 2005), 390 p., ill., couv. et jaquette ill. en coul. ; 21 cm (br.) (ISBN 2-914679-16-5)

Sources

  • La première version de cet article a été récupérée de Wikipédia Les Amitiés particulières, le 15-1-2009 (crédits : voir historique).
  • Cette version de Wikipédia francophone était elle même en partie issue d'une traduction de la version Wikipédia anglophone.


Voir aussi

Liens externes