« Les amitiés particulières (Roger Peyrefitte) » : différence entre les versions

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m (a renommé Les amitiés particulières en Les amitiés particulières (Roger Peyrefitte): Résolution de l'homonymie entre le roman, le film et le sentiment)
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Version du 24 juin 2009 à 14:16

Les amitiés particulières est un roman écrit en 1943 par Roger Peyrefitte, paru chez Jean Vigneau en 1944, probablement son œuvre la plus connue aujourd'hui, pour laquelle il a remporté le prix Renaudot l'année suivante en raison de la guerre. Largement autobiographique, le roman traite d'une relation homosexuelle entre deux garçons dans un pensionnat catholique et montre comment la volonté d'un prêtre de protéger le jeune garçon des « amitiés particulières » arrive à détruire et leur relation et le garçon.

Intrigue

L'intrigue tourne autour de Georges de Sarre, un garçon de quatorze ans envoyé dans un pensionnat catholique dans la France des années 1920. Faisant connaissance avec les autres garçons, il ressent tout de suite de l'intérêt pour Lucien Rouvère, contre lequel l'antipathique Marc de Blajan, essaie de le monter en l'informant de façon énigmatique que certains des élèves « peuvent sembler être bons, mais en fait ne le sont pas ». Georges est consterné quand il apprend que Lucien aime André Ferron. Il devient l'ami de Lucien mais, rempli de jalousie, essaie de détruire leur relation, et il réussit finalement à faire renvoyer André grâce à la ruse.

Voyant que ses avances vers Lucien restent infructueuses, Georges entame une « amitié particulière », c'est-à-dire une amitié pleine de sous-entendus homosexuels, avec un élève de douze ans, le ravissant Alexandre (Alexandre Motier). Les prêtres qui dirigent l'école désapprouvent ce genre de relation, même si elle ne va pas plus loin que quelques baisers et des poèmes d'amour. En dépit de condamnation apparente de la pédérastie, certains des prêtres cachent en eux les mêmes sentiments homosexuels envers les garçons.

L'un d'entre eux, le Père de Trennes, aime inviter des garçons à le rejoindre dans sa chambre la nuit pour boire quelques verres et fumer quelques cigarettes. Georges continue à agir par ruse et fait renvoyer le Père de Trennes grâce une lettre anonyme, car le prêtre présente un danger pour lui étant sur le point de percer sa personnalité secrète. Malheureusement, le Père Lauzon, ami de la famille d'Alexandre et protecteur du garçon, apprend la relation de Georges avec Alexandre et exige qu'elle prenne fin immédiatement.

Lauzon demande à Georges de renvoyer à Alexandre les lettres d'amour qu'il avait reçues de lui, ce qui, à l'époque du roman, voulait dire que tout était fini entre eux. Le garçon s'éxécute en pensant pouvoir rattraper cela plus tard, mais malheureusement, Alexandre ne peut pas se rendre compte que Georges a été forcé à agir ainsi et qu'en réalité ses sentiments pour lui n'ont pas changé - et il se suicide.

On a loué cette œuvre pour son style élégant et la discrétion avec laquelle le sujet a été traité. Un exemple en est la question qu'Alexandre pose à Georges lors d'une de leurs rencontres secrètes dans la serre : « Georges, sais-tu les choses qu'il ne faut pas savoir ? »

Empreint d'innombrables allusions à l'antiquité grecque, les sentiments qui se développent entre Georges et Alexandre restent chastes et les deux garçons font l'échange des sangs pour sceller leur amitié. Le personnage du plus jeune semble cependant être celui des deux le plus radical dans la défense de leur amitié sensuelle contre le monde des adultes, prêt à aucun compromis, il choisira la mort plutôt que la séparation.

Adaptation au cinéma

En 1964, le roman a été porté à l'écran dans un film du même titre dirigé par Jean Delannoy, avec Francis Lacombrade dans le rôle de Georges et Didier Haudepin dans celui d'Alexandre, Michel Bouquet jouant le père de Trennes. Le film a été produit par Christine Gouze-Rénal, dont la sœur Danielle était l'épouse du futur président français François Mitterrand. Le tournage eut lieu en l'abbaye de Royaumont, datant du XIIIe siècle, à environ cinquante kilomètres au nord de Paris. Le film, jugé immoral, fut interdit aux moins de dix-huit ans.

Le film, en noir et blanc, est particulièrement fidèle au roman et ne modifie que des points de détails, comme le suicide d'Alexandre – au lieu de s'empoisonner, il se jette du train qui l'emporte en vacances. Alexandre, dans le film, est châtain et non blond : certaines des plaisanteries du livre à ce sujet, entre Alexandre et Georges, n'ont donc pu être transcrites.

C'est pendant le tournage que Roger Peyrefitte rencontra le jeune Alain-Philippe Malagnac, âgé de douze ans et demi : il jouait un rôle d'enfant de chœur et était un grand admirateur du livre, que sa mère lui avait fait découvrir peu avant. À la demande du garçon, Peyrefitte lui dédicaça son exemplaire du roman, et tous les deux tombèrent amoureux l'un de l'autre. Ils connurent ensuite une relation durable mais orageuse, dont Peyrefitte écrivit la chronique dans certains de ses derniers ouvrages, comme Notre amour (1967) et L’enfant de cœur (1978).

Devenu adulte, Alain-Philippe Malagnac épousa Amanda Lear. Il a péri dans l'incendie de sa maison en 2000, à l'âge de quarante-neuf ans, peu de temps après la mort de Peyrefitte. On ne sait s'il s'agit d'un suicide, même si Peyrefitte dans ses romans avait évoqué un « pacte de suicide » entre eux, c'est-à-dire l'intention de se tuer à la mort de l'autre.

Rapport avec la biographie de Peyrefitte et avec d'autres œuvres analogues

Le récit est largement autobiographique, George de Sarre étant l'alter ego de Roger Peyrefitte dans le livre. Comme dans le livre, Peyrefitte a eu une relation avec un élève plus jeune dans un pensionnat catholique et comme dans le livre, l'objet de son amour s'est finalement suicidé.

Le lecteur peut suivre la vie ultérieure de George de Sarre comme diplomate en Grèce dans Les ambassades et La fin des ambassades où, de nouveau, il retrouve le père de Trennes. Là encore le parallèle est évident avec la vie de Peyrefitte comme diplomate au cours des années 1930 et années 1940.

Peyrefitte était un ami d'Henry de Montherlant qui, dans ses dernières années, a écrit un roman (Les garçons, 1969) où il parlait d'une relation analogue, ainsi qu'une pièce, La ville dont le prince est un enfant, traitant le même sujet. Les deux auteurs ont échangé une correspondance abondante où l'un des sujets est la pédérastie.

Bibliographie détaillée

En complément des indications ci-dessous, on trouvera les rubriques bibliographiques complètes dans la bibliographie garçonnière, page P, sous PEYREFITTE (par ordre chronologique), ainsi qu’à la page de référence Les amitiés particulières (par langue).

Éditions en français

Éditions en allemand

Éditions en anglais

Éditions en espagnol

Éditions en hongrois

Éditions en italien

Éditions en néerlandais

Éditions en portugais

Sources

  • La première version de cet article a été récupérée de Wikipédia Les Amitiés particulières, le 15-1-2009 (crédits : voir historique).
  • Cette version de Wikipédia francophone était elle même en partie issue d'une traduction de la version Wikipédia anglophone.


Voir aussi

Liens externes