« Paysage de fantaisie : quatrième de couverture » : différence entre les versions

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<center>Pr&eacute;sentation de son roman <i>[[Paysage de fantaisie]]</i> par [[Tony Duvert]], en 4{{e}} de couverture de la premi&egrave;re &eacute;dition.</center>
<center>Pr&eacute;sentation de son roman <i>[[Paysage de fantaisie]]</i> par [[Tony Duvert]], en 4{{e}} de couverture de la premi&egrave;re &eacute;dition, mais disparu des suivantes.<br>
Ce texte a été repris sur [http://www.leseditionsdeminuit.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1618 la page du roman] sur le site des éditions de Minuit.</center>
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{{Citation longue|<p>Ce roman contient, comme chacun de mes pr&eacute;c&eacute;dents livres, des obsc&eacute;nit&eacute;s homosexuelles, des violences, et m&ecirc;me des passages amusants&thinsp;: autant de choses qui inspirent un d&eacute;go&ucirc;t l&eacute;gitime. Toutefois, si on saute ces endroits p&eacute;nibles, on trouve ici et l&agrave; quelques lignes capables de retenir un peu l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des honn&ecirc;tes gens&nbsp;; la forme romanesque, assez singuli&egrave;re, excitera peut-&ecirc;tre aussi leur curiosit&eacute;.</p>
{{Citation longue|<p>Ce roman contient, comme chacun de mes pr&eacute;c&eacute;dents livres, des obsc&eacute;nit&eacute;s homosexuelles, des violences, et m&ecirc;me des passages amusants&thinsp;: autant de choses qui inspirent un d&eacute;go&ucirc;t l&eacute;gitime. Toutefois, si on saute ces endroits p&eacute;nibles, on trouve ici et l&agrave; quelques lignes capables de retenir un peu l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des honn&ecirc;tes gens&nbsp;; la forme romanesque, assez singuli&egrave;re, excitera peut-&ecirc;tre aussi leur curiosit&eacute;.</p>

Dernière version du 13 avril 2016 à 13:01

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Présentation de son roman Paysage de fantaisie par Tony Duvert, en 4e de couverture de la première édition, mais disparu des suivantes.
Ce texte a été repris sur la page du roman sur le site des éditions de Minuit.


Ce roman contient, comme chacun de mes précédents livres, des obscénités homosexuelles, des violences, et même des passages amusants : autant de choses qui inspirent un dégoût légitime. Toutefois, si on saute ces endroits pénibles, on trouve ici et là quelques lignes capables de retenir un peu l’intérêt des honnêtes gens ; la forme romanesque, assez singulière, excitera peut-être aussi leur curiosité.

Les personnages de Paysage de fantaisie — le titre est celui d’un tableau, étrangement sadien, de Francesco Guardi — sont des enfants, c’est-à-dire un adulte moribond, puisque l’enfance n’existe pas.

Car les enfants ne nomment pas l’enfance ; leurs jeux mêmes la nient, la tirent vers un ailleurs pourtant inhabitable : le monde adulte, la « réalité ».

En cela, l’enfance et l’écriture usent d’un imaginaire identique : elles créent inconsidérément le réel, elles le mettent en pièces, le reforment, s’y adonnent dans cette illusion et ce dédoublement propre au jeu, où l’on fait semblant pour de bon.

C’est pourquoi une fiction — et une perversion — vouée à l’enfance ne peut que jouer avec cet illusoire, être deux fois fictive — partagée entre la croyance qu’elle a dans l’univers mythique qu’elle met en scène, et la certitude qu’il est pur fantasme, mensonge invivable, trop vrai pour être vrai, comme tout objet de désir, de souvenir ou de culture.


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