Kérakis

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Les Kérakis sont un peuple papou nomade, divisé en une dizaine de petites tribus, qui vit à l’est de la rivière Morehead dans la Province Ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (région du Trans-Fly, vers 9° S 142° E). La plupart parlent le nambu, d’autres le tonda et le kunja (appelé aussi peremka ou lower-morehead).

La population totale est actuellement estimée à environ 1 500 personnes. Comme dans de nombreuses autres cultures océaniennes, la société est répartie en deux fractions, sortes de catégories maritales qui régissent les règles du mariage.

Pédérastie initiatique

Les coutumes des Kérakis, décrites en particulier par Francis Edgar Williams (18931943),[1] accordent une place notable à la pédérastie. Ils pensent en effet que les garçons ne peuvent se développer et parvenir à maturité que s’ils ingèrent le sperme des hommes grâce à la sodomisation. Cette pratique, dont l’origine est expliquée par une légende, prend place lorsque le garçon « est estimé capable de garder le secret par rapport à sa mère », c’est-à-dire vers l’âge de treize ans.

Les préadolescents sont alors initiés, lors d’une cérémonie exclusivement masculine caractérisée par l’usage du rhombe, un instrument à vent censé faire entendre la voix des esprits. On leur enseigne divers savoirs secrets, comme l’usage de la « pipe sacrée ». En outre, ils sont sodomisés par des hommes de la « fraction » opposée à la leur : cette particularité rapproche les unions pédérastiques du mariage hétérosexuel, qui a toujours lieu également entre membres de fractions différentes.

Selon les Kérakis, des précautions doivent être prises pour les garçons ne tombent pas enceints après avoir été ainsi sodomisés. À cet effet, une cérémonie a lieu régulièrement, avec consommation d’aliments appropriés (chaux, citron vert) pour éviter la conception.

Ces rapports sexuels durent jusqu’à la puberté du garçon et l’apparition des caractères sexuels secondaires, pilosité faciale et mue de la voix — changements physiques qui témoignent que le rituel d’insémination a bien atteint son objectif.

Témoignages

À un anthropologue qui leur demandait s’ils avaient été sodomisés dans leur jeunesse, la plupart de Kérakis répondaient : « Oui, bien sûr ! Sinon comment aurais-je pu grandir ? ».

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Francis Edgar Williams, Papuans of the Trans-Fly, Oxford, Clarendon Press (Territory of Papua Anthropology Report no. 15), 1936.