Samuele insegna a Davide fanciullo a suonare l’arpa (Giovanni Gaibazzi)

De BoyWiki

Samuele insegna a Davide fanciullo a suonare l’arpa (« Samuel enseigne à David enfant à jouer de la harpe ») est un tableau du peintre italien Giovanni Gaibazzi (18081888).

Alors que le reste de son œuvre, peu originale malgré une certaine virtuosité, n’a pas sauvé Gaibazzi de l’obscurité où tombent les artistes de seconde zone, on peut considérer qu’il a signé, avec ce tableau particulièrement audacieux, une œuvre unique dans l’histoire de l’art pédérastique.

Cette représentation grandeur nature (95 sur 80 cm) est visible à la Pinacothèque Stuard de Parme.[1]

Giovanni Gaibazzi, Samuel enseigne à David enfant à jouer de la harpe
Huile sur toile, 95 × 80 cm
Parme, Pinacothèque Stuard

Le peintre italien Giovanni Gaibazzi (18081888) a réalisé avec ce tableau intitulé Samuel enseigne à David enfant à jouer de la harpe  une œuvre particulièrement audacieuse, où contrairement à l’usage il montre un David doux et enfantin au lieu d’un adolescent guerrier. De plus, il donne au prophète Samuel une apparence virile qui contraste avec le charme impubère du garçon, ainsi qu’une posture clairement sensuelle à l’égard de son jeune élève.


Description

David est ici un jeune garçon potelé d’une douzaine d’années, presque nu, positionné entre les cuisses du prophète hébreu Samuel. Les deux personnages sont seuls devant un paysage de montagne. L’artiste les a représentés plus ou moins en taille réelle, les jambes étant coupées par la limite inférieure du tableau.

Samuel apparaît comme un homme vigoureux, chevelu et barbu, donc loin encore du vieillard qui sur l’injonction divine désignera Saül, puis David, comme rois des Hébreux. Torse nu, il a le bas du corps dissimulé par les plis d’une sorte de tunique verte. Quant au garçon, son vêtement bleu est presque complètement détaché et flottant, ne couvrant opportunément que le bas-ventre.

Les yeux au ciel, David joue d’une harpe que Samuel tient de la main gauche. Mais le point crucial de l’œuvre réside dans l’autre main du prophète, posée en une large caresse sur la hanche nue du garçon, et l’enserrant délicatement : le geste est si caractérisé, confirmé par le regard passionné de Samuel vers le visage de l’enfant, qu’on ne peut éviter ni évacuer une interprétation érotique. Le mouvement des deux corps, inclinés l’un vers l’autre, accentue cette perception d’une étreinte voluptueuse.

Puisque celle-ci s’impose, on est ensuite fondé à l’approfondir par l’observation de détails d’abord moins visibles, et par un questionnement qui accompagne l’intention manifeste de l’artiste. Pourquoi avoir mis en relief, par ces cheveux et cette barbe drus et noirs aux reflets roux, la virilité de l’homme ? Pourquoi et comment la tunique des deux protagonistes est-elle tombée de leurs épaules ? La jeune hanche dénudée peut-elle avoir une autre signification que sensuelle ? Quels gestes suggèrent la main droite de David, la main gauche de Samuel ? Et finalement, quelle initiation symbolise ce tendre « enseignement » d’un homme à un garçon ?

La pointe finale, bien sûr, est dans le titre. Si le tableau représentait Apollon enseignant l’un de ses jeunes amants, ou Phénix éduquant le petit Achille, la représentation aussi clairement sensuelle d’un couple homme-garçon aurait déjà été remarquable. Mais il s’agit là de deux personnages parmi les plus sacrés des religions monothéistes : imaginer entre eux une relation amoureuse relève dès lors, pour bon nombre de fidèles, d’une forme de sacrilège. Alors que pour des esprits plus ouverts, voyant la sexualité d’une façon plus positive, cette interprétation paraîtra au contraire pleinement humaine et respectable.

Commentaire

Dans des notes de voyage publiées sur l’internet en 2013, l’auteur britannique Janine Ashbless[2] donne un bref compte rendu qui exprime avec lucidité et franchise l’étonnement du spectateur devant une telle œuvre :

We went to another gallery, the Pinacoteca Stuard, where I found one of the most inappropriate and cringingly embarrassing paintings of biblical heroes ever wrought by the hand of man. How I laughed...

"Samuel educates the young boy David to the sound of the harp" (or "Get your hand off my ass, you pervert") by Giovanni Gaibazzi (1808-1888) [3]
Nous sommes allés dans une autre galerie, la Pinacothèque Stuard, où j’ai trouvé une des peintures les plus inappropriées et répulsivement embarrassantes de héros bibliques jamais réalisée de main humaine. Comme j’ai ri...

« Samuel éduque le jeune David au son de la harpe » (ou « Enlève ta main de mon cul, espèce de pervers ») par Giovanni Gaibazzi (1808-1888) [4]


Œuvres avec les mêmes modèles

Les deux mêmes modèles ont posé pour le saint Marc qui orne l’un des quatre pendentifs de la concathédrale Santa Maria del Popolo à Pontremoli, en Toscane (dite encore Duomo di Pontremoli).

Le garçon prête également ses traits à l’ange de saint Matthieu. On remarque que celui-ci est torse nu, comme Samuel, et que l’ange, contrairement à ceux des autres apôtres, est nu.

  
Saint Marc
Fresque, 400 × 350 cm
   Saint Matthieu
Fresque, 400 × 350 cm

Les deux autres pendentifs, avec saint Jean, saint Luc et leurs anges respectifs, sont visibles sur Media-Boywiki (lien ci-dessous).

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Pinacoteca Stuard, Parma, Italia :
    44° 48’ 15” N 10° 19’ 46” E.
  2. Janine Ashbless est l’auteur de plusieurs romans de fiction paranormale érotique. Elle se définit elle-même comme « geek, green, liberal, non-believer, middle-class ».
  3. Page « Daytrip to Parma » du site GoodReads, publiée le 13 mars 2013.
  4. Traduction BoyWiki.