La sorcellerie au Maroc (extraits)

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Extraits de La sorcellerie au Maroc par Émile Mauchamp.




Émile  MAUCHAMP

médecin du gouvernement français à marrakech


——————



LA


SORCELLERIE


AU MAROC



œuvre posthume
Précédée d’une Étude documentaire sur l’auteur et l’œuvre

par


Jules  Bois





Émile Mauchamp et la Sorcellerie au Maroc

Étude documentaire sur l’auteur et l’œuvre, par Jules Bois.



ÉMILE MAUCHAMP

et

LA SORCELLERIE AU MAROC

——————


[…]

Quelques aphorismes, que je retrouve dans les notes du Dr Mauchamp, telles que le zèle de son père les a recueillies, nous révèlent bien mieux les arrière-pensées de l’Arabe au Maroc que les observations souvent superficielles de certains voyageurs trop pressés.


[…]

Le fond de l’âme est profondément sensuel ; j’entends que la satisfaction est la grande affaire, qu’il n’existe pas, comme chez nous, un idéal de contrôle de soi, pouvant aller jusqu’à un certain amour de l’utile souffrance. La volupté est seule recherchée ; elle consiste dans les présents de la terre ou dans les ivresses de la chair.

« Trois choses effacent le chagrin, est-il remarqué, la vue de la verdure, la trouvaille de l’eau vive et la chair soyeuse des garçons et des filles. » Le grand châtiment, c’est la privation de l’amour physique. « Que les femmes me soient défendues si je mens ! » telle est l’exclamation souvent employée pour affermir une conviction ébranlée.

Cela n’empêche pas une sorte de mysticisme, puisé dans la contemplation du désert. […]



La sorcellerie au Maroc

Introduction




LA

SORCELLERIE AU MAROC



INTRODUCTION

les raisons humanitaires de l’intervention européenne
au maroc. — psychologie du marocain : l’arabe,
le juif. — mentalité générale. — religiosité. —
superstition. — diablerie.



[…]

Tel est le caractère des Arabes ; quant à leur tempérament c’est celui d’un peuple excessivement impressionnable, vibrant, passionné, sous son aspect de langueur et d’indifférence. Sensible au plus haut degré à la musique, au bruit, ému à l’extrême par la mélodie, le rythme, qui s’adressent plus aux nerfs qu’à l’intelligence, l’Arabe est un nerveux et devient très facilement un neurasthénique, un névrosé. L’érotisme et la musique sont les deux grands leviers qui le font vibrer. L’Arabe est un voluptueux, c’est un Oriental, un Sémite : parfums, musique, festins, flâneries, esclaves ; tout n’est que volupté et horreur de l’effort. Aussi sa philosophie est-elle essentiellement optimiste ; cette mentalité engendre chez l’Arabe le stoïcisme.


[…]

Fanges, passions et désirs, ignominies et turpitudes, dépravations, sensualités, envies, haines : pour tout cela, les sorciers s’offrent comme associés, comme intermédiaires. Ils peuvent guérir ; ils peuvent tuer. Qu’importe ! Magiciens pris à leurs propres prestiges, convaincus à force de convaincre, ils ont acquis l’accoutumance blasée du métier. Marchands de sortilèges et de simples, évocateurs de larves, guides et prêtres des nécromancies abjectes, reniflant la semence, le sang et la pourriture des tombes, détraqueurs d’âmes et d’intelligences, aveugleurs d’esprit, ce sont ces sorciers, ces talebs, ces cheiks, ces empiristes, pires ennemis de la race qu’ils exploitent en l’avilissant…, pires ennemis, cela va sans dire, de l’Europe en marche qui sème sur ses pas le progrès, l’instruction, la lumière !


[…]



Chapitre I




CHAPITRE PREMIER

mariage. — divorce. — accouchement.
nouveau-né. — relevailles. — circoncision.
mort et funérailles.



Mariage. — […]

Il est obligatoire, de par la loi, de commencer par marier les aînés (1). Il est de même obligatoire que les garçons soient mariés à dix-huit ans au plus tard, et les filles à dix ans au maximum, afin d’être d’heureuses petites mamans à douze ans. Cela se pratique au Maroc dans le peuple. Passé ces âges canoniques, le mariage serait contre la loi, mais on peut unir même des enfants ; ainsi les fillettes à sept ans par exemple. Dans ce cas, cependant, on sépare les deux époux qui ne doivent cohabiter avant l’âge légal chez la jeune femme (dix ans). On est surtout coutumier de ces unions prématurées lorsqu’on craint de perdre un bon parti.

Un vieillard riche peut convoler en justes noces avec une enfant de dix ans.

Puberté. — Pour reconnaître la puberté on fait passer par dessus la tête une ficelle, pliée en deux, tournant autour du cou et prise entre les dents : chez l’enfant le cordon ne peut pas passer par dessus la tête, à la puberté la ficelle rase les cheveux et sort ; chez l’adulte, elle passe avec la plus grande facilité.

On ne commence à observer le jeûne du Ramadan qu’après la puberté reconnue ; et on ne doit pas se marier avant qu’elle n’ait fait son apparition — ce qui, d’ailleurs, n’est pas observé. — Lorsque les candidats au mariage sont des orphelins, c’est au Cadi que revient le droit de constater s’ils sont pubères ; il le fait au moyen de la ficelle indiquée plus haut, ou, chez les fillettes, en pesant les seins.

Cette crise a lieu entre dix et seize ans. La première indisposition sert de prétexte à de grandes fêtes de famille. On avise les parents éloignés et on fait circuler une invitation dont la formule consacrée est : « Notre fille a accouché d’une fille morte ». On sait ce que cela veut dire. — On fait tremper la main de la jeune fille dans tout ce qu’on trouve à la maison pour que la baraka (bénédiction) soit dessus. — On humecte trois doigts de son sang et on marque trois points sur un réchaud pour que les menstrues viennent régulièrement pendant trois jours tous les mois. Ces coutumes sont courantes aussi bien chez les Juifs que chez les Arabes. — Cependant si l’enfant a 10 ou 11 ans et si elle est déjà mariée et déflorée — dès l’âge de sept ans quelquefois — on a l’habitude d’arrêter les règles et d’empêcher la conception jusqu’à l’âge de quinze ou seize ans. Voici comment on s’y prend : on mesure la hauteur de l’enfant à l’aide d’un fil de soie, on coupe le fil à cette taille et on l’introduit dans un œuf cru que la jeune fille doit avaler. On reprend ce fil dans ses selles et on y fait autant de nœuds qu’on veut retarder d’années les effets inévitables du mariage et de la puberté ; elle portera cette amulette constamment, aussi longtemps qu’elle devra faire valoir ses vertus. — Ou bien encore on pratique de petites entailles le long de la colonne vertébrale de l’enfant, le nombre des entailles correspondant au nombre d’années à retarder. On lui fait avaler sans qu’elle les voie des grains de coriandre trempés dans le sang de ces blessures, puis on badigeonne les plaies avec le sang de ses premières règles en disant « Le sang de ses règles ne reviendra que lorsque le sang de son dos ira dans ses voies génitales ». Plus tard, lorsqu’on voudra qu’elle puisse concevoir, on rouvrira les plaies du dos et on introduira un peu de ce sang dans le vagin.

Ménopause. — Une fille, devenue femme très jeune, voit sa ménopause très retardée, tandis qu’au contraire celle restée vierge très tard cesse d’être réglée beaucoup plus tôt (croyance populaire).


[…]

Usages à respecter pendant la grossesse. — (Hermaphrodites, monstres, difformités, jumeaux).

[…]

D’une façon générale, lorsque les enfants naissent difformes, avec les membres tordus, etc., cela prouve que le diable s’est interposé entre le mari et la femme au moment de la conception, ou encore que le père a fréquenté des jeunes garçons dans sa jeunesse.


[…]


  1. Jacob a dû épouser Lia afin de pouvoir épouser Rachel sept ans après.


Chapitre III




CHAPITRE III

mendicité et misère — vices et prostitution



[…]

Vices et prostitution. — On n’a pas seulement, au Maroc, la prostitution féminine, celle des jeunes garçons lui fait concurrence ; parés, fardés, poudrés, les cheveux tressés avec des rubans, ils s’affublent de boucles d’oreille, de bagues et de toutes sortes de bijoux en or.[1]

La pédérastie est une véritable institution nationale au Maroc. En nul autre pays musulman elle n’est aussi répandue et aussi en honneur ; ici elle est avouée et publique. — Mais ce goût et cette pratique sont réservés aux pays de plaine, c’est à dire partout où le Maghzen[2] a apporté ses mauvaises habitudes et ses vices ; c’est beaucoup plus rare chez les Berbères et les Chleuhs des montagnes.[3]

Pourtant la loi musulmane punit de mort le pédéraste au même titre que le meurtrier et l’athée, pour lesquels on spécifie les peines de l’emmurement et de la lapidation ; l’adultère n’est justifiable que de coups de corde, ce qui est exceptionnellement appliqué. En réalité, on ne songe même pas à punir d’un châtiment ce vice, car la pédérastie est passée ouvertement dans les mœurs.

Cette assertion est appuyée par l’anecdote suivante : un esclave noir de treize ans appartenant au Caïd Glaoui, avait été séduit par les charmes d’un jeune éphèbe qui faisait partie d’une troupe de musiciens ambulants de passage à la Kasbah et qu’on appelait familièrement Moumoun. — Le jeune nègre attire le soir le bel androgyne poudré et pomponné et l’emmène derrière les tentes. Il lui promet vingt-cinq sous pour prix de ses faveurs qui sont accordées, mais au moment de payer, l’esclave s’éclipse. Le musicien frustré s’en plaint au caïd. Celui-ci appelle l’esclave..... qui avoue. « Pourquoi ne lui as-tu pas donné la somme promise ? » — « Je n’avais pas d’argent.... et je l’aimais ! » — Le caïd qui comprend la passion… irrésistible, et tient en même temps au renom d’honnêteté de sa maison, remet les vingt-cinq sous au petit ambulant.[4]

La prostitution spéciale des pédérastes passifs se donne libre cours. On invite des amis et on donne des fêtes aux jeunes complaisants professionnels qui font de la musique et usent des mêmes provocations et câlineries que les femmes du métier (2).

On a des mignons qu’on avoue et qu’on chante ; qu’on affiche et dont on tire vanité. — D’ailleurs très peu de garçons atteignent l’âge d’homme sans avoir subi les entreprises de leurs voisins.

Il semble que, chez les Musulmans, ce vice date de l’époque où les femmes ont adopté l’usage de se voiler la figure : dès lors, ce furent les beaux visages des jeunes garçons, des éphèbes qui attirèrent l’attention des hommes, qui fixèrent leurs désirs et provoquèrent leurs désirs contre nature. — Chez les Chleuhs de la montagne, où les femmes circulent à visage découvert, la pédérastie est très rare.[3]

On use des petites filles de la même façon en les endormant avec du kif, il y a des déchirements de périnée épouvantables. La chose se passe couramment entre enfants.[5]


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D’un autre côté, l’amour entre femmes, chez les Arabes, dépasse de beaucoup les relations naturelles entre les deux sexes. Les femmes de condition, vivant cloîtrées dans le harem, sont, presque sans exception, lesbiennes. — Des passions naissent ainsi, provoquant parfois entre elles des jalousies forcenées qui peuvent aller jusqu’au crime (3).

Les bains maures où les gens du même sexe passent des heures de flânerie, en commun, dans la plus complète nudité — en dépit des prescriptions de l’Islam qui jettent la malédiction sur le voyant et sur le vu — sont une cause certaine d’excitation qui favorise singulièrement les pratiques homosexuelles, pédérastie et lesbianisme. C’est un véritable appel à cette débauche particulière ; les stations prolongées entre jeunes filles et femmes, ou entre jeunes garçons et hommes, aux heures réservées à chaque sexe, dans ces bains amollissants, font naître des idées de lascivité et incitent à la recherche des sensations énervantes.

Le testicule de bélier, appelé Ounnas, (le divertisseur, ou mieux le meilleur compagnon, le compagnon de la solitude) est un article si recherché des dames, qu’il est interdit aux bouchers de le vendre entier : ils doivent le fendre d’un coup de couteau, afin de le rendre impropre à servir aux réjouissances profondes du beau sexe.

Il est également et formellement interdit de laisser pénétrer dans les bâtiments du Dâr Maghzen, réservés aux dames de la Cour, aucune racine pivotante de grande taille, du navet à la betterave, sans que ces légumes soient préalablement fendus en plusieurs tranches.

Les Arabes sont très enclins au vice de la bestialité. — Celui qui veut devenir sorcier doit posséder une ânesse. — Les gens constamment énervés ont aussi recours à l’ânesse pour se guérir. Mais la vache, la chèvre et la brebis ne sont pas dédaignées.

Toutes les anomalies signalées à ce chapitre sont les faiblesses de l’Arabe ; le Juif ne les connaît pas ou peu.


  1. On cite des fonctionnaires qui ont dû leur faveur à leurs complaisances passives pour les ministres.
  2. La masturbation buccale n’existe pas, mais la pratique du frottement vulvaire est extrêmement répandue dans les villes et même chez les femmes du Djelbala.


Chapitre V




CHAPITRE V

les diables



[…]

Satan (Setan ou Chitane) n’est pas un diable,[6] c’est quelque chose qui est créé et qui pousse les hommes à faire le mal. C’est une sorte d’ange du mal. Si Satan n’était pas, l’humanité n’existerait pas puisque c’est grâce à lui qu’il y a un rapprochement entre l’homme et la femme. Satan est encore la cause indirecte des unions précoces : le Musulman pense que pour être pur il faut être marié, aussi recommande-t-il le mariage comme indispensable et salutaire dès la puberté, car en même temps intervient le Chitane. Lorsqu’un homme prend femme le Chitane pleure et quand les diables lui demandent ce qu’il a, il répond : « Un fils d’Adam vient de m’échapper. »


[…]



Chapitre VI




CHAPITRE VI

le sorcier



[…]

Pour devenir sorcier. — Celui qui veut devenir taleb fait sa demande aux diables en les priant de présenter sa requête au grand sultan ;[7] s’il est agréé, celui-ci lui confie un démon en lui disant : « Il t’aidera dans toutes les entreprises ! » Le taleb doit faire connaissance avec ce Khdim.[8] À cette fin, il brûle dans un réchaud toutes sortes de résines et de plantes aromatiques ; la fumée monte en colonne et se transforme en un morceau de bois qui s’allonge toujours et devient un serpent, qui se transforme de nouveau pour prendre tour à tour des apparences diverses et se changer enfin en un beau et tout jeune homme tenant à la main un couteau ensanglanté. C’est le Khdim. Ils se souhaitent la bienvenue en se touchant les mains par le revers, puis ils se possèdent réciproquement. Après cela le sorcier prend une petite boîte qu’il présente au jeune garçon, lequel se rapetisse de plus en plus afin d’entrer dans l’étui que le taleb referme et porte désormais constamment sur lui.


[…]



Chapitre VII




CHAPITRE VII

sorcellerie défensive — philtres et envoûtements
pour l’amitié, l’amour, l’attachement,
la domination



[…]

Le mauvais œil. — […]

Si l’auteur du mauvais œil est inconnu, le cas devient infiniment plus grave. On fait alors venir un Khtât (arabe tireur de sort). Celui-ci promène sept fois autour du malade un gros morceau d’alun, en disant : « Bismillah,[9] préserve-nous du diable qui nous lapide. »[10] Il met l’alun dans un réchaud et, d’après la forme qu’il prend (grand ou petit pénis, grande ou petite vulve), c’est un homme, un petit garçon, une femme ou une jeune fille qui a donné le mal. On jette l’alun, ainsi qu’un charbon ardent, dans un vase de nuit ; et le malade urine dessus. — On peut encore mettre la moitié de cet alun brûlé sous une jarre d’eau, tandis qu’on fait fondre l’autre moitié dans un verre d’eau, où viennent cracher toutes les personnes présentes. Le taleb trempe quatre doigts de la main dans ce liquide et se fait sucer les doigts par le malade en disant pour le premier doigt : Abraham ; pour le second : Isaac ; pour le troisième : Jacob ; et pour le quatrième : Élie (chez les Juifs). Les Arabes prononcent de même en mettant le mot Sidna[11] devant chaque nom. — (Élie est appelé par les Arabes Zbrahil[12] = Gabriel). D’ailleurs les Juifs confondent aussi Élie avec Gabriel.


[…]



Chapitre VIII




CHAPITRE VIII

sorcellerie agressive
procédés d’envoûtement, d’écritures, d’occultisme



[…]

Stérilité. Fécondité.Moyens pour empêcher de produire la conception.
[…]

Il est un moyen employé, le jour des noces, par les parents de petites mariées trop jeunes. — On fait avaler de l’eau à la fillette dans sa babouche gauche en disant qu’elle n’aura d’enfants que le jour où elle boira autant de fois dans sa babouche droite.

Dans le même cas, on donne à la petite épousée des boules de henné pilé et pétri avec de l’urine d’enfant non circoncis ; ce henné doit provenir de cinq jeunes femmes, mariées pour la première fois, ayant épousé cinq hommes qui se marient aussi pour la première fois.

Vers l’âge de sept ans, on noue les cheveux des fillettes en leur faisant des ablutions rituelles sur un métier de tisserand : « Je noue une telle jusqu’au jour où je la dénouerai ! » Au moment du mariage on la dénoue de même sur un métier de tisserand en prononçant : « Je dénoue une telle. »


[…]

Fécondité. — Une femme stérile qui veut avoir des enfants doit avaler vivant un petit poisson trouvé dans le corps d’un gros poisson. — Ou avaler le prépuce cru d’un petit garçon qu’on vient de circoncire ; généralement on paye quelqu’un pour le prendre en cachette.


[…]

Pour avoir des garçons. — Si une femme qui n’a que des filles veut avoir des garçons, on lui amène au moment où elle vient d’accoucher un petit garçon d’une femme qui n’a que des garçons ; cet enfant lui présente, sur le revers de ses deux mains, les testicules, enduits de goudron, du premier coq égorgé pour le bouillon de la malade. La jeune maman se penche sur les mains de l’enfant et mange ces testicules sans les toucher avec ses mains.


[…]



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Voir aussi

Source

  • La sorcellerie au Maroc : œuvre posthume / Émile Mauchamp. Précédée d’une Étude documentaire sur l’auteur et l’œuvre / par Jules Bois. – Paris : Dorbon-Ainé, [1911] (Dijon : Impr. Darantière). – [8]-320 p., 17 f. de pl. : ill. ; in-8.
    P. 58-59, 77, 93, 111-113, 120, 166-169, 195-196, 209-210, 215, 264, 266-267.

Articles connexes

Notes et références

  1. Selon les préceptes islamiques, un homme ne doit pas porter de bijoux en or, traditionnellement réservés aux femmes. Cette pratique participe donc d’une féminisation des petits prostitués.
  2. Maghzen : la cour du sultan et son administration.
  3. 3,0 et 3,1 Cette opinion sur les populations berbères des montagnes est contredite par d’autres observateurs du Maroc précolonial, en particulier Auguste Mouliéras dans son Maroc inconnu.
  4. Cette histoire concerne Madanî el-Mazwârî el-Glâwî (Si Madani El Glaoui), nommé grand vizir en 1907, et qui mourra à Marrakech en 1918.
    Son frère cadet Thâmî el-Mazwârî el-Glâwî, couramment appelé « le Glaoui », sera qualifié de « grand bordelier » de Marrakech à cause des taxes prélevées sur la prostitution, tant masculine que féminine.
    “Khati Cheghlou” reprend la même anecdote, avec des détails un peu différents, dans ses Histoires arabes.
  5. Dans un chapitre de son livre Fumées de kif : souvenirs d’un médecin (Neuilly : Éd. Martinet, 1969, p. 125-133), le docteur Henri Dupuch raconte l’horrible histoire d’une petite Myriem, mariée à l’âge de dix ans, puis soumise à la défloration rituelle par une matrone maladroite à l’aide d’un instrument traditionnel en bois, et qui y laissa la vie.
  6. Mauchamp utilise le terme « diable » au sens de djinn (ou génie), et non de puissance infernale. Satan entre dans cette dernière catégorie.
  7. Il s’agit du sultan des djinns, ici appelés diables.
  8. Khdim : en arabe marocain, « serviteur, ouvrier ».
  9. Bismillah : « Au nom de Dieu », invocation traditionnelle.
  10. Le Coran parle du « diable lapidé » (sourate 15, verset 17 ; sourate 16, verset 98). La « lapidation de Satan » par les fidèles fait partie du pélerinage à La Mecque. Mais ici l’action est inversée : c’est le diable qui lapide les hommes.
  11. Sidna : en arabe, « Notre seigneur », terme de respect.
  12. Zbrahil : transcription erronée de جِبْرَيل Jibraīl.