Alaska

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L’Alaska est une péninsule située à l’extrême nord-ouest du continent nord-américain. Occupée depuis plusieurs millénaires par des peuples esquimaux, elle a été conquise par la Russie à partir de 1741, puis vendue en 1867 aux États-Unis, dont elle forme depuis 1959 le 49e État.

Cette région est remarquable à deux titres : de nombreux peuples autochtones y pratiquaient autrefois une forme de pédérastie institutionnelle qui s’apparente à un mariage temporaire entre homme et garçon ; et c’est à ce jour le seul État au monde dont un symbole officiel — en l’occurrence, le drapeau — ait été créé par un garçon à peine entré dans l’adolescence.

Peuples esquimaux

Les peuples autochtones de l’Alaska sont les Iñupiat (ou Inupiks), les Yupiks (en particulier la branche des Koniagas), les Aléoutes, les Eyaks, les Tlingits, les Haïdas, les Tsimshians, et une partie des Athabaskans du Nord.

D’autres peuples esquimaux vivent à proximité de l’Alaska, par exemple les Kaskas de la Colombie-Britannique et du Yukon, au Canada, et les Tchouktches de la Sibérie orientale russe.

Avant les conquêtes européennes, de nombreuses nations esquimaudes pratiquaient des formes institutionalisées de pédérastie. Celles-ci se sont estompées avec la christianisation et le déclin de ces peuples.

Les Koniagas

Les Yupiks se répartissent en trois branches :

  1. les Yupiks de Sibérie, vivant sur la pointe orientale de la Russie et sur l’île Saint-Laurent au sud du détroit de Béring ;
  2. les Yupiks du centre de l’Alaska, vivant sur le delta du Yukon-Kuskokwim et le long de la rivière Kuskokwim ;
  3. les Alutiiqs, aussi appelés Yupiks du Pacifique ou Sugpiaqs, vivant sur la côte sud de l’Alaska (on ne doit pas les confondre avec les Aléoutes, qui vivent plus au sud-ouest, y compris sur les îles Aléoutiennes).

Les Koniagas sont une branche des Alutiiqs, habitant l’île de Kodiak. Ils ont été étudiés par de nombreux explorateurs européens, qui s’étonnaient de leur pratique d’un concubinage pédérastique.

Autrefois, une mère koniaga choisissait souvent son fils le plus beau et le plus prometteur, pour l’habiller et l’élever comme une fille, ne lui enseignant que les tâches domestiques, le gardant pour les travaux féminins, l’associant aux autres femmes et filles du village dans le but de le rendre complètement efféminé.

Arrivé à la pré-adolescence ou au début de l’adolescence, entre dix et quinze ans, ce garçon était marié à un homme vigoureux, qui considérait un tel compagnon comme une acquisition de grande valeur.

Dans le dialecte koniag, ces jeunes concubins mâles étaient appelés achnutschik ou schopans.

Les Tlingits

Selon le témoignage d’ethnologues du XIXe siècle, les Tlingits (ou Tlinkit, Thlinkets, Thlinkeets, Klingits, Koloshi, Koulischen), un peuple autochtone habitant la zone côtière du Sud-Est de l’Alaska et les îles qui lui font face, auraient connu le même type de concubinage pédérastique que les Koniagas.

Les Aléoutes

L’explorateur allemand Georg Heinrich von Langsdorff (1774-1852), dans son récit de voyage Bemerkungen auf einer Reise um die Welt in den Jahren 1803 bis 1807, publié à Francfort-sur-le-Main en 1812, note que le concubinage masculin est beaucoup plus fréquent chez les Koniagas que dans l’île aléoutienne d’Unalaska.[1]

On peut en déduire que le peuple des Aléoutes pratiquait lui aussi cette forme de relation pédérastique, même si elle était moins répandue parmi eux que chez leurs voisins orientaux.

Benny Benson et le drapeau

Le drapeau de l’État d’Alaska se compose de huit étoiles couleur or, formant le « grand chariot » de la Grande Ourse et l’étoile polaire, sur un fond bleu foncé. Il a été dessiné en 1927 par un garçon de treize ans, Benny Benson, élève de septième année.[2]

John Ben “Benny” Benson Jr. était un Alutiiq (ou Sugpiaq), né à Chingnik le 12 octobre 1913 d’un père pêcheur d’origine suédoise, John Ben Benson, et d’une mère russo-alutiiq, Tatiana Schebolein. Cette dernière mourut de pneumonie quand il avait trois ans ; et peu après, la maison familiale fut détruite par un incendie. Le père, ne pouvant plus s’occuper de Benny et de son petit frère Carl, les confia tous deux à un orphelinat. Ils furent accueillis dans le Jesse Lee Home for Children d’Unalaska (îles Aléoutiennes).

En 1925, le Jesse Lee Home est transféré à Seward, avec ses centaines de jeunes pensionnaires aléoutiens. Deux ans plus tard, en janvier 1927, le gouvernement de l’Alaska diffuse dans tous les établissements scolaires, auprès des élèves de la septième à la douzième année (entre douze et dix-huit ans), les règles d’un concours destiné à créer le drapeau du Territoire. La première étape du concours doit se dérouler localement jusqu’au 1er mars, chaque ville mettant en place un jury qui sélectionnera les dix meilleurs projets à transmettre à Juneau en vue de la compétition finale.

Au total, quelque sept cents écoliers participent au concours. Près du tiers des projets soumis sont des variations sur le sceau du Territoire (soleil de minuit, ours polaire, aurore boréale, tamis de chercheur d’or) ; alors que Benny Benson, lui, imagine un dessin inspiré du ciel nocturne. Sa proposition fait partie des 142 présélectionnées.

Le garçon accompagne son travail de cette description : « Le champ bleu représente le ciel d’Alaska et le myosotis, une fleur d’Alaska. L’étoile polaire représente le futur État de l’Alaska, le plus nordique de l’Union. La casserole représente la Grande Ourse – qui symbolise la force. »[3]

Le 2 mai 1927, la proposition de Benny Benson est adoptée comme drapeau officiel du Territoire par la législature de l’Alaska, qui loue « sa simplicité, son originalité et son symbolisme » — et le restera après 1959, lorsque l’Alaska sera devenu le quarante-neuvième État de l’Union.

Le premier véritable drapeau, réalisé avec de la soie bleue et des étoiles dorées, flotte le 9 juillet 1927, pendant une cérémonie au cours de laquelle le garçon reçoit comme prix une montre en or, gravée avec son dessin. En outre, l’Assemblée législative de l’Alaska lui alloue la somme de mille dollars pour effectuer un voyage à Washington, afin de présenter son drapeau au président Calvin Coolidge. Finalement ce voyage n’aura pas lieu, à cause d’autres engagements du président ; la somme est affectée à l’éducation du jeune Benson, qui se lancera ensuite dans des études de diéséliste.

À cette époque, il y avait seulement quatre ans que les autochtones d’Alaska jouissaient de la citoyenneté états-unienne et du droit de vote. La victoire de Benny Benson, issu de leur peuple, fut donc ressentie avec une grande fierté, et on considéra le garçon comme un héros.

Les symboles évoqués par Benny Benson dans sa première description ont été repris plus tard dans la chanson Alaska’s flag, écrite par Marie Drake et mise en musique par Elinor Dusenbury, qui devint en 1959 l’hymne officiel de l’État, après avoir été celui du Territoire.

L’importance d'écouter les jeunes

Le 17 janvier 2002, pour la commémoration du soixante-quinzième anniversaire de l’adoption du drapeau, Frances Ann “Fran” Ulmer, lieutenante-gouverneure de l’Alaska, déclare : « Benny Benson a eu un impact considérable sur l’histoire de l’Alaska en soumettant son projet qui mettait en vedette la Grande Ourse et l’étoile polaire. Son histoire est un merveilleux exemple de la façon dont un jeune peut vraiment changer les choses. L’histoire du drapeau continue à nous rappeler l’importance d'écouter les idées et les opinions des jeunes. »[4]

On peut cependant douter qu’une politicienne du Parti démocrate, par ces paroles d’un discours officiel, ait sous-entendu que l’opinion des jeunes adolescents doive systématiquement être prise en compte — y compris par exemple en ce qui concerne leur droit à une vie privée librement choisie.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. « Male concubines are much more frequent here than at Oonalashka. » (G. H. Langsdorff, Voyages and travels in various parts of the world, during the years 1803, 1804, 1805, 1806, and 1807, London, H. Colburn, 1813-1814, vol. II, p. 64.)
  2. Aux États-Unis, la septième année ou seventh grade reçoit des élèves de douze-treize ans. C’est l’équivalent de la classe française de cinquième, de la première secondaire en Belgique, ou de la secondaire I au Québec.
  3. « The blue field is for the Alaska sky and the forget-me-not, an Alaska flower. The North Star is for the future of the state of Alaska, the most northerly in the Union. The dipper is for the Great Bear – symbolizing strenth [sic]. »
  4. « Benny Benson made a tremendous impact on Alaska history when he submitted his entry that featured the Big Dipper and the North Star. His story is a wonderful example of how one young person can really make a difference. The flag story continues to remind us of the importance of listening to the ideas and opinions of young people. »