Académie française

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Fondée en 1635 par Richelieu, l’Académie française est une institution dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française.

Composée de quarante membres élus par cooptation, intégrée à l’Institut de France, elle est la première de ses cinq académies. Elle édite de façon très irrégulière un dictionnaire qui est censé servir de norme et de référence aux écrivains.

Mots du Dictionnaire de l’Académie française

Les mots pédérastie et pédéraste sont absents des trois premières éditions du Dictionnaire de l’Académie française (1694, 1718, 1740), malgré leur apparition en français dès 1580 pour le premier et 1584 pour le second.

Quatrième et cinquième éditions

Ce n’est qu’en 1762, avec la quatrième édition, que ces définitions apparaissent :

  • PÉDÉRASTE. s.m. Celui qui est adonné à la pédérastie.
  • PÉDÉRASTIE. s.f. Passion, amour honteux entre des hommes.

Elles restent inchangées dans la cinquième édition (1798),

Sixième, septième et huitième éditions

La définition devient plus imprécise et plus inexacte encore dans la sixième édition (1835), ce qui n’empêchera pas de la maintenir jusqu’à la huitième édition (1935) :

  • PÉDÉRASTIE. s. f. Vice contre nature.

Neuvième édition

La neuvième édition (en cours de publication depuis 1992) est enfin plus correcte :

  • PÉDÉRASTE n. m. XVIe siècle. Emprunté du grec paiderastês, « qui aime les jeunes garçons », lui-même composé à l’aide de pais, paidos, « enfant », et erastês, « qui aime passionnément ».
    Homme attiré par les jeunes garçons, qui entretient avec eux un commerce charnel. • Par une extension abusive. Homosexuel.
  • PÉDÉRASTIE n. f. XVIe siècle. Emprunté du grec paiderastia, de même sens, lui-même dérivé de paiderastês, « pédéraste ».
    Attirance éprouvée par un homme pour les jeunes garçons ; désigne aussi le commerce charnel d’un homme et d’un jeune garçon. • Par une extension abusive. Homosexualité masculine.

Cette même édition ignore toujours l’adjectif pédérastique, ainsi qu’éphébophile et éphébophilie. Mais elle voit apparaître les mots pédophile et pédophilie, ainsi que l’expression amitié particulière :

  • PÉDOPHILE n. XIXe siècle. Composé de pédo- I et de -phile, tiré du grec philos, « ami ».
    Se dit d’une personne adulte qui cherche la satisfaction de ses désirs sexuels auprès d’enfants, en usant généralement de violence ou en ayant recours à la prostitution. Un, une pédophile. Les pédophiles encourent des sanctions pénales. • Adjt. Relatif à l’exploitation sexuelle des enfants. Réseau pédophile. Les sites pédophiles de l’internet.
  • PÉDOPHILIE n. f. XXe siècle. Dérivé de pédophile.
    Attirance sexuelle ressentie par un adulte pour des enfants ; perversion du pédophile. • Par ext. Ensemble de pratiques visant ou incitant à l’exploitation sexuelle des enfants.
  • PARTICULIER [...] 3. [...] Spécialt. Amitiés particulières, lien sentimental et physique entre deux personnes de même sexe.

Au mot AMITIÉ se trouve la même définition, mais au singulier : Amitié particulière.

Il est étrange que, parallèlement à l’apparition de notices enfin exactes, complètes et neutres pour pédéraste et pédérastie, on constate une série d’erreurs flagrantes et un net parti pris moralisateur pour pédophile et pédophilie : origines qui ignorent les mots grecs correspondants ; définitions inadéquates, puisqu’elles incluent des allusions à la violence, à la prostitution, à la perversion et à l’exploitation ; enfin, citations mentionnant uniquement des tics de langage journalistiques.

La définition d’amitié particulière, bien que moins négative, reste également imparfaite.

Comme le Dictionnaire de l’Académie française n’est jamais corrigé en cours de rédaction, sans doute faudra-t-il attendre la dixième édition pour que les académiciens corrigent ces erreurs en tenant compte d’auteurs comme René Schérer et Tony Duvert ; et peut-être aussi de Gabriel Matzneff, dont l’œuvre a remis en usage les termes philopède et philopédie.

Pédérastie et académiciens

Certains membres de l’Académie française ont été mêlés d’une façon ou d’une autre à des affaires de pédérastie, ou ont écrit sur ce sujet. Ils sont répertoriés ci-dessous par ordre d’admission :

  • Jacques-Louis Valon de Mimeure (16591719), élu le 19 avril 1707 au fauteuil 3 : menin du Grand Dauphin, il fut en 1682 l’un des exilés du grand scandale homosexuel et pédérastique des “italianisants”.

Opinions de pédérastes

L’Académie française a souvent été critiquée pour son conformisme et sa médiocrité. On lui a reproché aussi de n’avoir pas accueilli dans ses rangs des écrivains aussi remarquables que Molière, André Chénier, André Gide ou Gabriel Matzneff.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références