Hervé (Maurice Balland) – XVI

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XVI




« Pourquoi donc, l’autre jour, Paul a-t-il prévenu qu’il viendrait cet après-midi ? » Le père Albin cherche la raison qui a poussé le fils Boulard à solliciter en quelque sorte un rendez-vous plusieurs jours à l’avance. Il peut en effet venir à loisir et il est presque tous les jeudis au grenier avec les autres garçons. À d’autres jours, il vient seul après s’être assuré par téléphone que le père est disponible. Celui-ci l’écoute volontiers, il a tant de choses à raconter et aussi de conseils à demander. Et surtout, puisque alors ils ne sont que tous les deux il est certain d’avoir la ration de plaisir que seuls des doigts experts sont capables de lui procurer.

Le père Albin, maintenant, connaît assez bien ce garçon. Il y a une certaine réserve en lui qui l’empêche d’exprimer spontanément ses désirs et l’oblige à sauter sur des occasions pour les manifester. Il use parfois d’astuce. Par exemple, dans le but de surmonter sa timidité et de passer outre à une hésitation, il prépare le terrain de façon à se mettre dans l’obligation de s’exécuter. C’est un moyen de se donner du courage. « Je suis certain, pense donc le père, que s’il m’a prévenu à l’avance, c’est pour me faire lui poser la question : Pourquoi es-tu venu ? As-tu quelque chose à me demander ? Alors, il sera obligé de répondre oui. Bon ! Attendons ! Pourquoi se casser la tête ? Paul est de ces enfants qui éprouvent le besoin de se faire deviner. »

Le garçon arrive à l’heure dite, comme s’il voulait ne perdre aucune des précieuses minutes à lui concédées.

— Alors, Paul, ça va ? Je suis heureux de te voir. Et pourquoi viens-tu ? As-tu quelque chose à me demander ?

Cet accueil le fait rougir, puis sourire d’un air entendu. Un éclair passe dans ses yeux sombres. C’est bien cela, un sujet lui tient à cœur et la question du père est la chiquenaude espérée pour le décider à lui en faire part.

Au grenier, assis sur le bord d’un matelas à côté du père, il s’ouvre à lui. Il a préféré venir là. Ce lieu est plus intime, propice aux confidences et surtout adapté à ce qu’il désire obtenir.

Un rayon de soleil traversant une des lucarnes du toit vient frapper sa chevelure d’un noir profond lui encadrant la tête et y dessine une sorte d’auréole mystérieuse conférant à son visage un air mystique rendant presque irréelle la question qu’il se pose et fait connaître à son confident : « Pourquoi donc, je ne tiens pas à jouir de la même façon que mes camarades ? Ils se branlent. Mais pour moi, ça ne me dit absolument rien. »

Déjà, il avait été rassuré quand il s’était ouvert pour la première fois l’année précédente. Mais il veut comprendre davantage, être plus informé. Et le père de lui expliquer à nouveau qu’il existe bien des manières de connaître le plaisir lié aux organes sexuels.

— Vois-tu, physiquement, nous sommes tous bâtis sur le même modèle, tandis que psychologiquement, nous sommes différents. Et donc, l’instinct sexuel qui existe chez tous est satisfait de diverses façons selon le tempérament de chacun. Voilà pourquoi ce qui te plaît n’intéresse pas un autre et inversement.

Le père sait de quoi il parle. Ses relations avec de nombreux enfants lui ont permis de remarquer que leur vie sexuelle est très différente. Après un temps de flottement et d’essais divers, chacun parvient à déterminer ce qui le comble le mieux puis se fixe sur telle ou telle façon de se procurer le plaisir soit en solitaire, soit en compagnie de un ou plusieurs comparses.

En cas de relation à deux, explique encore le père, il importe que les partenaires se connaissent, s’acceptent et se respectent mutuellement.

— Sans quoi, vois-tu, imposer à un autre une expérience qui ne correspond pas à ses goûts, c’est en quelque sorte le violer. La jouissance sexuelle doit toujours apporter une satisfaction, un sentiment de plénitude, de bonheur, de sécurité et de paix.

Paul comprend, opine de la tête, puis s’explique clairement :

— Pour moi, je ne me vois pas aller avec des filles, ça ne me dit rien et je suis sûr que ça ne me tentera jamais. Je ne sais pas comment je parviendrais à faire l’amour avec une femme. Ce que je veux, c’est jouir par derrière.

— Eh bien ! Sois heureux comme ça, que te faut-il de plus ?

L’adolescent insiste et explique pourquoi, malgré tout, il reste frustré : la bougie qu’il utilise est froide et manque de souplesse, les doigts, en outre, ce n’est pas assez gros ni assez long. Tout en donnant ces précisions, il se penche sur son confident et, lentement, comme par jeu, lui déboutonne la braguette pour faire comprendre sans plus de discours ce que réellement il désire.

— Oh, mais, tu vas me violer, s’exclame le père en riant.

Paul également rit de bon cœur et dégage totalement ce qui, mieux que tout, lui procurerait un parfait contentement

Le religieux qui a déjà tant appris des garçons se voit à présent devant une situation inédite. Assurément, à un moment de l’entretien, il avait confusément perçu où le garçon allait le mener, ce qui lui avait paru invraisemblable. Et le voilà au pied du mur. Il hésite, cherche à lanterner, à justifier ses réticences :

— Je risque de te faire mal. Jamais en amour il ne faut faire souffrir. C’est du sadisme, chose que je n’approuve pas.

Paul implore, assure qu’il le supportera puisqu’il le demande. Il insiste, le père est si gentil qu’il ne peut lui refuser ça !

« Après tout, pense enfin le père, ce que j’ai reçu d’Hervé, je puis bien le rendre à Paul puisqu’il y tient tant pour connaître son bonheur. Son bonheur ! Mais, au fond, ce geste sera humain puisque la quête du bonheur est une aspiration strictement humaine inconnue des animaux.

La révolution achevée dans son esprit, le père donc consent, sourit au garçon puis l’embrasse. Pour Paul, c’est la certitude que la partie est gagnée. Son visage se fait radieux, son regard étincelant et, sans plus attendre donc, il dégage pantalon et slip, tourne le dos et se met en position d’attente.

Le père le prend à bras-le-corps tandis qu’il entend Paul l’encourager :

— Allez-y, poussez !

Agrippé à l’adolescent, collé tout contre lui pour l’avoir pénétré avec plus de facilité qu’il n’eût attendu, le père éprouve bientôt une satisfaction jusque là pour lui inconnue. Paul également parvenu à l’orgasme, gémit faiblement, non de douleur, mais d’entier contentement. Au père encore fiché en lui, il fait remarquer combien il lui est agréable de sentir une délicieuse chaleur dans les profondeurs de son anatomie.

Repu, allongé sur le matelas à côté de son partenaire, le garçon exprime sa pensée :

— Je ne pourrais jamais connaître ça avec une femme. Je ne me marierai pas. Et puis, je n’y tiens pas. Je ne veux pas fabriquer de la chair à canon ! C’est pas la peine ! Je chercherai plutôt des amis consentant à se faire violer comme vous !

Ses derniers mots se perdent dans la bise qu’il donne au père pour se faire pardonner de l’avoir violé.

Le garçon parti, le père Albin reste songeur. Que lui reste-t-il encore à apprendre ? Puis, se souvenant de l’impression ressentie tandis qu’il était planté dans Paul, il comprend pourquoi Hervé lui demande souvent de faire le taureau avec lui.


— Par ici, Messieurs Dames, prenez ce couloir. Au fond, vous verrez le réfectoire où aura lieu la réception. Tiens, Hervé ! Ça va ? C’est gentil d’être venu. Tu connais la maison, conduis donc ces personnes au jardin.

On est au dimanche après Pâques, jour prévu pour l’inauguration du couvent. C’est aussi une opération portes ouvertes. Les curieux vont et viennent, visitent les locaux du rez-de-chaussée et le jardin remis en état. Seuls les invités se rendent dans la salle où a été préparé un vin d’honneur qui sera servi après les discours.

Le père Albin qui connaît la plupart des gens se tient à la porte principale et leur indique la direction à suivre. Voilà Paul Boulard qui se précipite pour le saluer. Il est radieux, sa chevelure de jais prend des reflets bleutés sous le soleil déjà très lumineux en cet après-midi d’avril. Ses parents arrivent juste derrière lui. Le religieux est frappé par l’étonnante ressemblance du garçon avec sa mère. Même teint sombre du visage encadré également d’une chevelure d’un noir profond. Les traits sont semblables, plus mâles pourtant dans le fils. Monsieur Boulard s’empresse de serrer la main du père et profite de l’occasion pour exprimer la satisfaction que lui donne maintenant son fils.

— Je crois que, grâce à vous, Paul a surmonté sa crise. Il a bien changé depuis qu’il vous connaît, et il est vraiment mieux. Chaque fois qu’il revient de vous voir, il chantonne. L’autre jour, il est rentré à la maison plus gai encore. Comment faites-vous pour l’intéresser à ce point ?

Le père Albin sourit et acquiesce :

— Oh, vous savez, avec Paul, comme avec d’autres enfants, je leur fais confiance. Ils se sentent libres avec moi. C’est sans doute pour cela qu’ils m’écoutent.

Il lui eût été certainement difficile, voire périlleux, de préciser davantage, de dévoiler la clé de sa réussite auprès des enfants : seul, le résultat compte !

Dans la salle préparée pour le vin d’honneur, les invités sont tous là ou presque. Le père Léger les a accueillis avec les paroles qu’il a su dire à chacun. On va commencer les discours. C’est son heure de gloire. Il enveloppe tout ce monde de son regard aigu et brillant de satisfaction, puis le pose sur chacun à la ronde, tel un dompteur dans la cage fixe ses fauves subjugués afin de les maintenir calmes. Certes, il lui a fallu de la souplesse, du savoir-faire, de la ténacité pour relever le couvent en un temps record tandis que tant de ruines subsistent encore dans la ville dévastée par la guerre !

Là, sous les yeux, le père Léger a tous ceux ou presque qu’il dut affronter ou mettre à contribution. Il savoure sa récompense pour avoir réussi à vaincre les lenteurs de l’administration et obtenir permis et subsides. La preuve de son savoir-faire est patente à la vue de toutes les personnalités ainsi réunies et qu’il a reçues tout à l’heure, virevoltant de l’une à l’autre tout en les saluant et les remerciant chacune d’avoir répondu à son invitation. Sont réunis, véritable microcosme de la ville, le sénateur, le député, le sous-préfet, le maire et quelques membres du conseil municipal, plusieurs curés et le directeur de l’école Saint-Jean, plus loin le chef du Service de l’Office de la Reconstruction, l’architecte, les entrepreneurs et les fournisseurs de matériaux, sans oublier tant de personnes amies dévouées à la communauté dont les membres se tiennent près des tables pour aider au service car, les discours achevés, tout ce monde lèvera le verre et trinquera à la prospérité du couvent si utile pour le bien de la ville.

Le verre à la main et grignotant des gâteaux, chacun y va de son commentaire. Des groupes se forment selon les affinités. Les uns se saluent, se congratulent, plaisantent. D’autres échangent les potins du jour. Le père Albin circule, va des uns aux autres, place un mot, cueille au vol quelque nouvelle, entend les derniers échos toujours bons à savoir.

Voilà la directrice locale de la Croix-Rouge, il en profite pour lui signaler deux familles du quartier qui ont besoin de secours urgents. Avisant un conseiller municipal, il lui rappelle que depuis huit jours il n’y a plus d’éclairage la nuit dans une rue voisine.

Plus loin, il aborde le curé de Sainte-Thérèse, l’abbé Nicolas, un homme aux traits marqués, le menton carré. On lit sur son visage les convictions inébranlables qui guident sa conduite. Rien d’étonnant, pour le père Albin, qu’il ait poussé le papa d’Hervé dans l’action syndicale et revendicatrice à outrance sans tenir compte des répercussions possibles sur le foyer des Morins. L’abbé Nicolas s’informe au sujet d’Hervé. Regardant son interlocuteur au fond des yeux, il demande :

— Va-t-il toujours vous voir ? Moi-même, il y a longtemps que je ne l’ai pas vu. Je souhaiterais tant qu’il reste pur et ne se laisse pas entraîner par des gens douteux.

Usant de culot, le père le rassure :

— Oh, ne soyez pas inquiet. C’est un excellent garçon qui a du caractère et qui exerce une grande influence sur ses camarades.

Voilà maintenant le directeur de l’école Saint-Jean qui s’intéresse aussi au fils Morin :

— C’est dommage qu’il ne soit pas entré chez nous. Nous aurions eu un bon élément. Pourquoi donc ses parents s’obstinent-ils à le laisser au collège ? L’influence y est mauvaise, ce n’est pas comme à Saint-Jean ! Dites donc, entre nous…

Et de tirer le père Albin à l’écart pour lui faire part de ses craintes, une supposition. Il y a en effet beaucoup d’élèves de son école venant de la Cité des Peupliers, et il a eu vent que le père Léger allait bien souvent, et même très fréquemment chez Madame Morin, surtout lorsque son mari est absent. Cela étonne, d’autant plus qu’il paraît y avoir beaucoup de familiarité entre eux. C’est en hésitant que le directeur s’exprime et termine par :

— Je ne voudrais pas insister… enfin, vous me comprenez… évidemment, cela ne me regarde pas… Mais quelle affaire si un scandale survenait… Comment empêcher cela ?

Comme il se doit, le père Albin justifie son supérieur et balaye ces insinuations :

— Non, le père Léger est très dévoué aux personnes de la cité, c’est tout simple. Certes, il est passionné dans tout ce qu’il fait. Mais, rassurez-vous, vous le savez aussi bien que moi, c’est un religieux austère, consciencieux et, surtout, très prudent.

Là-bas, dans un autre coin de la salle, Monsieur Boulard paraît captiver son petit auditoire. Le père Léger l’écoute attentivement aussi. De quoi est-il question ? Le père Albin s’approche et apprend une nouvelle qui, le lendemain, défraiera la chronique. Un scandale vient d’éclater au lycée de la ville. Un des professeurs a été appréhendé. Il recevait chez lui certains de ses élèves et se livrait avec eux à des actes que la morale et le droit réprouvent.

— Et, conclut de façon péremptoire le père de Paul, si j’apprenais qu’une telle chose arrivait à mon fils, je ne serais pas long à faire coffrer la crapule qui aurait abusé de lui. Je me rassure, cependant, je ne pense pas qu’il y ait de semblables professeurs à l’école Saint-Jean. Au lycée, ça ne m’étonne pas !

Une sueur froide coule dans le dos du père Albin qui sent aussi se poser sur lui, prêt à le transpercer, le regard d’acier de son supérieur. Par chance, l’heure s’avance, les invités commencent à prendre congé. La conversation tourne court et le père Léger à nouveau virevolte pour distribuer des poignées de mains.

Sorti dans le jardin dans l’espoir d’y trouver Hervé, le père Albin ne le voit pas. Le garçon est déjà parti. Par contre, qu’aperçoit-il là-bas ? Mais, Bernard et Louis ! Accourus avec empressement à son appel, il les mène au réfectoire.

— Tenez, voilà qui vous plaira. Bernard, profites-en !

Vraiment, le père est chic ! Sans se le faire dire deux fois, le garçon se précipite et rafle les gâteaux restés sur les tables. Louis fait de même, non pas tant pour profiter de l’aubaine que pour imiter son copain. C’est plutôt un garçon sobre et réservé. Pourtant, il est pressé, et ne voudrait pas tarder. Il pousse Bernard à ne pas lanterner. Les deux adolescents, en effet, avaient été ravis de retrouver leur grand ami car ils désiraient vivement le voir pour monter au plus vite au grenier si c’était encore possible à cette heure.

— Bon ! On a juste le temps encore, ne traînons pas, acquiesce le père pressentant que du nouveau pointait à l’horizon.

« Mais, s’interroge-t-il en même temps, pourquoi diable veulent-ils être ensemble ? Ordinairement, les garçons préfèrent être seuls en ma compagnie pour être satisfaits chacun selon son goût. Louis et Bernard, que je sache, ne sont guère semblables. Le jeune Perrot, garçon mesuré et réfléchi, comme ça se lit sur son visage, reste classique, si je puis dire, tout en appréciant les caresses prolongées ne le faisant pas aboutir hâtivement. Quant au gros Landry, avec sa bouille de bon vivant, gourmand jusqu’à se rendre malade, c’est d’aspirer sa friandise, selon son mot, qui le comble. »

Arrivés au grenier, voilà que maintenant, ce bon gros adolescent à la nature facile demande au père d’intervertir les rôles. L’enfant ayant forci ces dernières semaines, c’est un organe développé et bien charnu qu’il présente au père condescendant qui l’enveloppe de ses lèvres suceuses.

— Super ! C’est bien ce que Hervé a dit cet après-midi, s’écrie Bernard au comble du plaisir.

Aussitôt, Louis pousse vivement son copain pour prendre sa place et se plante, pantalon baissé, devant le religieux.

— À moi, maintenant, que je me rende compte si ce qu’a dit Hervé est vrai ! C’est un essai que je veux faire !

— Ah, c’est Hervé qui vous a soufflé cela ! Vraiment, il est plus astucieux que je ne le pensais.

Puis, après avoir accordé à Louis l’essai devant enrichir son expérience sexuelle, il déclara aux deux garçons : « Vous savez, vous auriez pu vous arranger ensemble sans moi. »

À la question simultanée des deux copains : « Comment ? », le père alors leur indique un moyen que sans plus attendre, allongés côte à côte et tête-bêche, ils mettent en pratique et qu’après avoir prolongé à plaisir ils qualifièrent de sensas !

Tandis qu’il les regardait se satisfaire en cette activité hautement simultanée, et constatant leur ardeur gourmande, le père ne put s’empêcher d’entendre encore résonner en son oreille les paroles du directeur de Saint-Jean qui tout à l’heure après la réception établissait une comparaison entre les élèves de son école religieuse et ceux du collège municipal Lavoisier. « Mon Dieu ! se dit-il, il croit encore aux anges et s’imagine les avoir chez lui ! Que diable ! Les enfants sont certainement plus réalistes que leurs éducateurs ! »

Au moment où les enfants le quittèrent, il leur fit remarquer que s’il lui arrivait de s’absenter pour un long moment, tout étant possible, ils pourraient donc très bien à l’avenir s’arranger entre eux sans avoir besoin de son concours.


À la fin de cette belle journée d’avril, date historique en quelque sorte pour le couvent et la communauté, le père Albin se repose. Les images du jour défilent dans sa tête. On a reconstruit le couvent ! Les ruines s’effacent, la vie reprend. « La vie ! Sans cesse elle renaît et défie la mort, songe-t-il. C’est elle qui éclate dans la jeunesse quand fuse en elle l’ardeur de l’instinct sexuel. C’est elle que j’ai bue tout à l’heure quand la liqueur des deux garçons m’est jaillie au fond du gosier ! »

Simultanément lui cornent aux oreilles les mots entendus au cours de la réception : « Il y a un professeur du lycée…. Je ne serais pas long à faire coffrer la crapule qui aurait abusé de mon fils… » Évocation qui lui procure un malaise et trouble sa quiétude. Il voit des nuages s’accumuler dans son ciel, précurseurs d’un orage prêt à éclater. Après l’Histoire, on va avoir des histoires !



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